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01/12/2023

LE MYTHE PALESTINIEN ! ( OBSERVATOIRE DU MENSONGE )

Le mythe palestinien


 

 

“Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute.”   Emil Michel Cioran / La chute dans le temps


Le mythe palestinien

 

Afin qu’une vérité soit rétablie, il nous paraît essentiel de revenir, à la source même, notamment,  aux origines de  la Mosquée Al-Aqsa et du peuple palestinien car c’est un mythe qui s’effondre….


Pour l’Islam et les Musulmans, maintenus dans leur ignorance, vous devez savoir que Jérusalem (Al-Qods pour les Arabes), est le troisième lieu saint sacré de l’Islam, après La Mecque et Médine. 


Or, pour le public averti, le mot Jérusalem ne figure nul part dans le Coran, et pour cause, Mahomet n’y a jamais mis les pieds (comme nous l’avons maintes et maintes fois écrit), ceci, jusqu’à sa mort, en l’an 632. 


Ce n’est que son deuxième successeur, le Calife Omar qui a suivi Abou Bakr, qui a conquis la ville sainte des Juifs et des Chrétiens, en l’an 637. 


Il y construit la première mosquée d’Al-Aqsa sur le lieu même et avec les matériaux du Temple de Salomon, lieu le plus sacré des Juifs, et qui fût détruit par les Romains, en l’an 70, par Titus, futur empereur, pour punir les Juifs de s’être révoltés contre l’autorité romaine.


C’est à compter de cette période que le mythe de la mosquée Al-Aqsa commence !

 



Elle fut naturellement détruite plusieurs fois, au gré des tremblements de terre, mais aussi lors de multiples  conquêtes et reconquêtes.
Mais ce sont bien les conquêtes musulmanes,  et rien d’autre, qui ont amené le caractère musulman des lieux, à savoir :  » par le glaive et les conversions forcées », comme cela s’est très souvent déroulé dans toute la péninsule arabique, autrefois peuplée de Juifs.


Il faut noter que les Saoudiens étaient juifs, bien  avant leur conversion,  ou leur extermination,  par Mahomet et les premiers Califes, à savoir Abou Bakr et Omar.


 Ces tribus juives étaient nombreuses et portaient le nom de Banu Qurayza, Banu Nadir, Banu Qaynuqa, Banu Quraysh, Khaybar, etc. 


Il est  surprenant, par conséquent,  que les descendants de ces tribus,  autrefois juives, soient devenues,  aujourd’hui,  les plus anti-juifs.


En vérité, cela ne peut s’expliquer que par la lecture du Coran, en l’occurrence, par ses versets sataniques,  dont Salman Rushdie s’est fait l’auteur.


Par exemple, à la lecture  du verset de l’épée 9-5 : 
«  Quand les mois sacrés seront expirés, tuez les infidèles (les non musulmans, à savoir les juifs, chrétiens, Zoroastriens, athées…), quelque part que vous les trouviez ».

Si cela n’est pas un appel au meurtre, il faut vraiment être sourd et aveugle pour nier l’évidence. 

Nous pourrions continuer longtemps,  car de nombreuses sourates sont du même ordre.

Il est également surprenant que,  pour un lieu soi-disant Saint de l’Islam, cette mosquée soit laissée à l’abandon,  dans un état de délabrement tel que nous pouvons le constater en visionnant des photos  datées de 1895, notamment, lorsque Jérusalem faisait partie de l’empire ottoman, puissance dominante de la région. 


Mais où sont donc passés tous les fidèles ?  


En effet, le lieu Saint  reste très souvent  étonnamment désert.


Pas un musulman, pas un arabe avant que ceux-ci se renomment palestiniens à partir de 1967. 

Si Jérusalem était réellement un lieu peuplé de musulmans et un lieu saint sacré de l’islam, pourquoi aussi peu de monde pour y exercer sa foi ?


Il faut sans nul doute relire les grands auteurs du 19ème siècle, tels Mark Twain ou Alphonse de Lamartine et son fameux récit, Voyage en Orient, pour se rendre compte de la situation démographique du pays à l’époque , parce qu’il fallait marcher durant plusieurs dizaines de  kilomètres dans le désert,  avant de trouver âme qui vive.


À savoir : des villages juifs et de très  rares bédouins. 


Donc, ceux qui affirment le caractère musulman d’Israël se retrouvent piégés par les preuves historiques, photos et récits à l’appui.
Tout simplement. 


Pis encore, vois devez savoir que la restauration de la mosquée Al-Aqsa a été entreprise par Mussolini et Hitler.  
Étonnant ? 

Pas vraiment, parce que sa restauration fut entreprise à la demande de son grand allié, le Grand Mufti de Jérusalem, Mohammed Amin  Al-Husseini.

Les Palestiniens, ou plutôt les Arabes,  vivants dans cette région étaient du côté des nazis , pendant la seconde guerre mondiale,  il convient de le rappeler aux ignorants (ou désinformés ou manipulés), alors que les Palestiniens  cherchent à se victimiser et faire haïr les Juifs, il fut un temps où ils ont grandi au sein de ces mêmes lieux saints, sous la même foi. 

Certes, bien heureusement, tous les Musulmans ne détestent pas les Juifs, mais leur environnement et leur éducation religieuse ne vont plus dans le  sens de la paix…


Quant à ceux qui dénoncent ces méfaits, ils sont pourchassés, notamment, les femmes, lesquelles  sont les premières victimes. 

Il suffit de demander à Wafa Sultan, Taslima Nasreen ou encore Ayaan Hirsi Ali, ce qu’elles  pensent de cette idéologie totalitaire. 
L

es mythes de la mosquée Al-Aqsa, embellie à coups de pétrodollars et du peuple palestinien, inventé par les services secrets du KGB pour déstabiliser les USA, grand allié d’Israël dans la région, ne résistent pas aux faits historiques. 

Également, d’autres lieux en dehors de Jérusalem et du Temple de Salomon attestent de la présence des Juifs en terre sainte, ceci bien avant les conquêtes musulmanes de 637, à commencer par le tombeau des Patriarches à Hébron, Safed, Tibériade, le tombeau de Rachel à Bethléem…  

Juste de quoi remettre en place tous les révisionnistes de notre Histoire  qui sévissent aussi bien sur les réseaux sociaux d’Internet, que dans la vie courante par des actes antisémites et barbares. 

En 2023, il est grand temps  de remettre les pendules à l’heure. 

Le conflit israélo-palestinien n’est pas prêt de se terminer, hélas,  pour toutes  les populations, à cause d’ une  engeance  volontairement restée inculte et de mauvaise composition. 


En dehors de tout dogme religieux, ou autre,  il importe peu d’apprendre que l’être dit humain descende du singe, il est essentiel de ne pas y remonter. 

 À bon entendeur !

 

LE REDOUTABLE

 Copyright obligatoire en cas de citation ou de transmission de cet article, vous pouvez le copier: LE REDOUTABLEpour Observatoire du MENSONGE
 

Nous aimons la liberté de publier : à vous de partager ! Ce texte est une Tribune Libre qui n’engage que son auteur et en aucun cas Observatoire du MENSONGE 

 

28/11/2023

ISRAÊL / LE HAMAS : LE PROBLÈME DE L' ÉQUIVALENCE MORALE .......;

24/11/2023

ISRAËL VA CRÉER LE "GRAND ISRAËL " DU JOURDAIN À LA MÉDITERRANÉE .........

Colonel MacGregor : La « priorité absolue » pour Israël est de rendre Gaza « invivable » et d'expulser tous les survivants

“L’idée est désormais de rendre impossible le retour à Gaza de quiconque y vivait auparavant”, a déclaré le Colonel américain Douglas MacGregor.

Cela fait partie d’une opération étendue destinée à étendre les frontières d’Israël « du Jourdain jusqu’à la Méditerranée ».

Selon une évaluation du colonel américain à la retraite Douglas Macgregor, les bombardements israéliens continus sur Gaza n’ont pas pour objectif principal de libérer des otages ou de détruire le Hamas, mais de parvenir à la destruction complète de la petite bande et à l’expulsion de la population civile totale de 2,4 millions de personnes.

 « Gaza va être rasée. »

Les bombardements et les incursions continus d’Israël dans l’enclave sont officiellement une réponse à une attaque sans précédent du 7 octobre perpétrée par le Hamas. À la suite des affrontements de ce jour-là, Israël a fait état d’environ 1 200 morts (dont 31 enfants) et d’environ 5 400 blessés, même s’il reste difficile de savoir combien de ces morts et blessés ont été causés par des tirs amis de l’armée israélienne elle-même.

En raison des pannes des réseaux de communication dans la bande assiégée, les chiffres suivants ne représentent que ce qui a été rapporté jusqu’au 16 novembre. Ceux-ci incluent 12 012 Palestiniens tués ( 4 900 enfants, 3 027 femmes, 678 personnes âgées), 215 tués en Cisjordanie occupée  et des blessés dont 32 300 à Gaza et 2 811 en Cisjordanie.

En outre, 6 500 Palestiniens, dont 4 400 enfants, sont portés disparus, probablement enterrés ou piégés sous les décombres, et environ 1,7 million de personnes ont été déplacées à Gaza.

En termes d’échelle, Israël a tué plus de Palestiniens depuis le 7 octobre qu’au cours des 22 années précédentes réunies. De plus, ils ont tué beaucoup plus de civils en 45 jours que la guerre russo-ukrainienne n’en a fait en vingt mois ( 9 701 ).

En outre, interrogé sur les récentes attaques des forces israéliennes contre des hôpitaux palestiniens, le Colonel MacGregor a déclaré que la destruction de ces installations était « un précurseur de ce qui se prépare à tous les niveaux ».

L’idée est désormais de rendre impossible le retour à Gaza de quiconque y vivait auparavant. « Je pense que c’est l’opération, et je pense que cette mission va probablement être accomplie ».

Cependant, de la même façon que l’Occident a sous-estimé la détermination de la Russie face à l’Ukraine au début de l’année dernière, le colonel à la retraite pense également qu’Israël pourrait agir avec témérité sans savoir si des puissances régionales telles que la Turquie, la Jordanie et le Hezbollah au Liban riposteront réellement pour arrêter l’effusion de sang.

« Ils misent énormément sur nous [les États-Unis], évidemment, sur le fait que nous sommes leur filet de sécurité et que notre présence au large et dans la région avec une puissance aérienne et navale suffira à persuader les différents acteurs de la région de ne rien faire. rester les bras croisés et regarder les 2,4 millions d’habitants de Gaza être soit tués, soit chassés de Gaza », a-t-il déclaré.

Créer un « grand Israël » depuis le fleuve Jourdain jusqu’à la Méditerranée

Même s’il est vrai que ces nations ne sont pas intéressées par la guerre, MacGregor souligne : « elles ne sont pas idiotes » et reconnaissent certainement « qu’il s’agit de la première étape d’une opération en plusieurs étapes conçue pour créer un « grand Israël » depuis le fleuve Jourdain jusqu’à la Méditerranée. Ils le savent. Les Israéliens l’ont abondamment expliqué depuis de nombreuses années.

Ce n’est pas un secret. Maintenant, cela se produit. »

Selon l’historien israélien Benny Morris, l’idée d’expulser tous les Arabes du pays « est aussi ancienne que le sionisme moderne et a accompagné son évolution et sa pratique au cours du siècle dernier ».

En effet, à la fin des années 1930, David Ben Gourion, qui devint le premier Premier ministre d’Israël, déclarait : « Après la formation d’une grande armée à la suite de la création de l’État, nous abolirons la partition et nous étendrons à l’ensemble de la Palestine. » I

l a ensuite déclaré en 1941 : « il est impossible d’imaginer une évacuation générale [de la population arabe] sans contrainte, et sans contrainte brutale ».

En 1947-48, ce projet a véritablement démarré lorsque les forces juives ont contraint plus de 700 000 Palestiniens à fuir pour sauver leur vie, abandonnant leurs maisons, leurs terres et leurs moyens de subsistance. L’armée sioniste leur a alors interdit de revenir.

Ces personnes, avec leurs descendants, représentent désormais plus de 5,9 millions de réfugiés répartis à Gaza (70 % de la population totale), en Jordanie, au Liban, en Syrie et en Cisjordanie, avec le droit de retourner dans leur pays reconnu par le droit international.

Selon le Colonel MacGregor, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu contrôle totalement cette opération et est convaincu que le moment est venu de détruire Gaza, l’administration Biden ne s’opposant pas concrètement à ce que des groupes tels que Jewish Voice for Peace identifient comme étant le crime de génocide contre le peuple palestinien.

Alors que MacGregor estime que l’administration Biden devrait mettre « un terme au massacre » en retirant le soutien américain, il pense qu’« ils vont maintenir le cap et essayer de donner aux Israéliens le temps d’anéantir Gaza en tant qu’espace de vie pour le peuple palestinien et essayer de rassembler tous ceux qui survivent en Égypte ou ailleurs.

L’ancien combattant s’attend à ce que les puissances régionales entrent dans la mêlée pour défendre les civils impuissants à Gaza, et à ce stade, les Israéliens ont brûlé « tous les ponts derrière eux dans la région. »

 

Pari risqué pour la survie d’Israël

Après la destruction de Gaza, « il n’y a plus aucune voie à suivre. Et à un moment donné, et je ne peux pas prédire quand, la région se soulèvera et Israël aura du mal à y survivre. »

« Quelqu’un a dit : « Si tu veux te venger, tu ferais mieux de creuser deux tombes ». Et je pense que c’est là le problème des Israéliens », explique le colonel. « J’ai peur qu’ils tuent la solution à deux États et qu’ils essaient de creuser une seule tombe. Ils ne se rendent pas compte qu’ils en creusent un autre, et elle est pour eux. »

 

Il a ensuite encouragé tous les Américains à regarder un discours du roi Abdallah de Jordanie, dans lequel le monarque condamne la violence contre tous les civils à Gaza, en Cisjordanie et en Israël, tout en soulignant que la punition collective infligée à 2 millions de personnes est inacceptable, tant au regard du droit international que pour des raisons humanitaires.

« Mise en place de politiques génocidaires »

Mardi, l’ancien capitaine du Corps des Marines des États-Unis Matthew Hoh, directeur associé du réseau médiatique Eisenhower et ancien fonctionnaire du Département d’État américain, a souligné qu’actuellement à Gaza, le monde « est témoin d’un nettoyage ethnique » avec « la mise en place de politiques génocidaires ».

Cela inclut « l’éradication délibérée d’un peuple… et de toute infrastructure qui permettrait aux gens de vivre », ce qui équivaut à un « déplacement forcé » et à des « crimes de guerre s’ajoutant aux crimes de guerre » qui sont « renforcés par la rhétorique génocidaire » émanant du pays, de la part d’éminents Israéliens démontrant clairement « l’intention génocidaire ».

« Ce qu’ils disent est clair et cela correspond à ce qu’Israël fait à Gaza en termes de campagne délibérée de massacres, de destruction d’infrastructures et de migration forcée », a-t-il déclaré.

Le journaliste Max Blumenthal a récemment affirmé dans une interview du 17 novembre que ce qui se passe en Israël est « un mouvement politique fondamentalement génocidaire et une société génocidaire ». « La société israélienne est prête au génocide », a-t-il déclaré. “Je ne pense pas qu’Israël s’arrêtera avant de croire qu’il a terminé le travail qu’il a commencé en 1948.”

Par Pierre-Alain Depauw

21/11/2023

ETHNOCIDE AU MALI ! HEUREUSEMENT LES FRANÇAIS SONT PARTIS JETÉS COMME DES MALPROPRES !.......

[Enquête]

Ethnocide des Touareg et des Peuls en cours au Mali : les victimes de Wagner témoignent

Au Mali, un double ethnocide est en cours, opéré par Wagner et ordonné par Bamako. Témoignages glaçants de survivants Touareg et Peuls.

Source : image générée par IA

 
Publié le 20 novembre 2023
 

Le Mali du colonel Assimi Goïta est devenu une colonie de Moscou.

Depuis bientôt deux ans, le groupe Wagner, bras armé de l’impérialisme russe en Afrique, y sème la terreur et ne cesse de monter en puissance.

Ses actions destructrices ont des conséquences désastreuses pour la stabilité des pays du golfe de Guinée, du Maghreb et du sud de l’Europe.

Cet article représente le premier volet d’une enquête au long cours destinée à être publiée en 2024 sous une forme beaucoup plus exhaustive.

L’actualité récente de la prise de Kidal par les terroristes de Wagner le 14 novembre dernier m’a conduit à bouleverser mon calendrier pour sensibiliser le grand public au sujet d’un double ethnocide qui a lieu en ce moment même au sud des frontières européennes, dans le grand voisinage de l’Europe.

 

Pourquoi enquêter sur les victimes de Wagner au Mali

Depuis le retrait de la force Barkhane, le régime putschiste installé à Bamako s’appuie sur le groupe paramilitaire russe Wagner pour se maintenir au pouvoir et régler des comptes historiques avec deux groupes ethniques : les Peuls et les Touareg.

Moura, Hombori, Logui, Tachilit, Ber, Ersane, Kidal, Tonka… ces noms de lieux sont devenus synonymes de carnages pour des milliers de civils issus de ces deux ethnies.

Tout se passe exactement comme si le régime d’Assimi Goïta avait planifié et mis en œuvre le massacre systématique de tout individu targui et peul. Hommes, femmes et enfants sont ciblés sans distinction, pourvu qu’ils soient des Touaregs ou des Peuls.

Ces six derniers mois, j’ai pris contact avec des centaines de victimes de Wagner pour recueillir leurs témoignages.

Ces témoins sont majoritairement des hommes originaires de Tessalit, Tombouctou, Gossi, Gao, Kidal et Ménaka, communes du nord du Mali qui étaient sécurisées par l’armée française jusqu’en 2021/2022.

La plupart d’entre eux ont fui leurs villes et leurs villages pour se réfugier dans des pays limitrophes en Afrique de l’Ouest (Mauritanie, Niger), en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie) et même en Europe du Sud (France).

Ceux qui sont restés vivent dans l’épouvante au quotidien. Tous sont polytraumatisés. Leurs récits nous renseignent sur les méthodes sanguinaires de l’impérialisme russe en Afrique.

Les citations rapportées sont directes, il n’y a aucune reformulation. J’ai aussi laissé les fautes d’orthographes, lorsqu’elles proviennent de témoignages écrits.

Les prises de parole que j’ai retranscrites ou restituées ici émanent toutes d’individus qui ont pris des risques en dialoguant avec moi et en acceptant que leurs récits soient publiés. Il ne s’agit que d’une petite partie des témoignages que j’ai recueillis. Je n’ai volontairement donné aucune indication précise sur les identités et les lieux de vie des témoins, pour ne pas les exposer ni exposer leurs familles à des représailles certaines.

 

Exécutions sommaires, tortures, pillages, viols : récits des premiers actes commis par les Wagner à leur arrivée dans des communes peuplées de Peuls ou de Touareg

Les Wagner dominent par la terreur. Les témoignages de leurs arrivées dans une commune Peule ou Targui comportent de nombreuses récurrences sur leurs modes opératoires.

De nuit ou de jour, ils commencent par épouvanter la population locale en tuant des innocents sous couvert de lutte contre le terrorisme.

Ensuite, ils détruisent les ressources locales et procèdent à des pillages et à des viols :

« Le jour de leur arrivée ils ont commencé par exécuté 9 personnes dont 3 vieux et 2 enfants. Les autres jours ils entrent dans les maisons pillent les commerces , chaque [jour] ils abattent parmi nos animaux pour leur cuisine. »

« Ils sont venus avec les militaires maliens. Sans chercher à comprendre, ils ont tués des innocents. Ça a été tellement rapide ! Les hommes ont été envoyés loin du village, ensuite les femmes ont été choisies comme des mangues au marché, uniquement pour nous violer.

J’ai été violée par 5 hommes pendant 2 h de temps . Mon époux était parmi les personnes tuées. »

« Ils sont venus chez nous après une attaque contre l’armée malienne. Suite aux interrogations, ils ont amenés 14 personnes, des peuls, Touaregs et arabes et jusqu’à présent personne d’entre eux n’est jamais revenu.

Bientôt un an Sans aucune nouvelle d’eux. Ils ont des familles, des épouses et des enfants.

C’est vraiment déplorable. »

« Ils sont rentrés dans mon village pendant le jour du foire hebdomadaire avec des hélicoptères et chasseurs de DJENNÉ sur les motos , ils ont cernés le village, commencé a tiré sur tout le monde au marché.

Ceux qui ont fuit pour se réfugier dans la brousse ont croisés les chasseurs et Wagner et militaires, ils ont été tués immédiatement.

Ceux qui se sont réfugiés au village ont été capturés vivants, brûlés vivants sans motif.

Chez nous, l’état avait abandonné le lieu pendant 9 ans , tout le monde était sous Influences des djihadistes. Au lieu de nous protéger, ils ont tués des gens comme des animaux. Après avoir tués les gens, ils ont tout pillé et abandonnés les corps dans la brousse et dans les rues.

C’était désastreux ! Ceux [Ce] qu’ils disent à la télé n’est que la moitié du nombre de personnes tuées. »

« Quand les wagner sont tombés dans une embuscade sur la route principale de niono , après qu’il y’a eu des morts parmi eux , un convoi s’est dirigé à Ségou pour amener les blessés à l’hôpital et dépose les cadavres a la morgue et le second convoi s’est dirigé dans notre village. Ils ont fait une descende musclée chez un marabout peul qui enseigne les élèves coraniques, après avoir rentré , ils n’ont parler à personne.

Ils ont fait le tour de la maison , fouiller les chambres et finit par enlevé 4 élèves coraniques ,tous des peuls , j’ai grandi avec eux au village.

Deux ont été amenés à Ségou jamais retourner, et les corps sans vies de deux autres abonnés à la sortie de la ville. C’était la PANIQUE au village. »

« Lorsqu’ils sont venus chez nous , ils disaient que notre communauté informait les djihadistes mais c’était faux.

Tous les jeunes et vieux ont été ramenés a 3 km de la ville , pour poser des questions que nous n’avons pas eu de réponse . Ils demandaient pourquoi nous informait les djihadistes ?

Nous avons répandu que nous ne connaissons pas de djihadistes. Ils ont tiré avec une arme sur les pieds de 3 personnes dont un a succombé après quelques jours, un à perdus son pied et le troisième n’est toujours pas guéri.

Ils m’ont frappé avec un bâton, j’ai des cicatrices sur ma tête actuellement. Après leurs auditions, ils n’ont pas laissé un seul animal, ils ont tous pris ».

« Mon ami tamachec à été tué chez lui et sa femme à été violée par les hommes de Wagner.

Il n’a rien fait, son seul tord est d’être né avec la peau blanche. Ils l’ont soupçonné d’être en contact avec les djihadistes. C’était faux. »

« Après avoir été attaqués par les djihadistes qui a causés des pertes de vies dans leur rang ,

ils sont venus pour se venger des peuls sans motif .

Brûlés nos champs, nos maisons et emportés nos animaux. »

« Wagner est arrivé dans mon village, ils cherchaient quelqu’un qui avait été indiqué mais absent depuis 6mois.

Après avoir finit de questionnés les Villageois, ils voulaient amenés les femmes dans une maison et les violés. Quand nous nous sommes opposés, ils ont abandonnés l’idée en s’attaquant aux jeunes pourqu’ils disent s’ils ont vues l’intéressés.

Moi étant le fils du chef de village, ils m’ont amené en brousse, me torturé et me laisser pour mort et continue leur route.

Trois jours plutard, nous avions appris qu’ils arrivent, nous avons fuit en laissant tout derrière nous. Ils sont rentrés au village avec les militaires maliens et brûlés le village. »

« Lorsqu’ils sont venus chez nous, ils nous ont d’abord demander de nous écarté des animaux. c’etait en brousse ! Lorsqu’ils ont commencés à poser des questions, l’un d’entre nous par peur à voulut s’enfuir, et sans hésiter,

ils l’ont tirer à bout portant au dos. Il est mort sur place. Ensuite ils ont demandé à mon frère aîné Mohamed  [le prénom a été changé] de se déshabiller, lui voulait savoir pourquoi, ils ont mis une balle en tête.

Je tremblait jusqu’à ce que j’ai pissé sur moi. Ils ont embarqué tous les animaux, et me mettre une balle au pied droit.

Comme ce n’était pas loin de la ville, je me suis débrouillé Pour rentré en ville, mais j’avais perdu tellement de sang que je me suis évanoui et me réveiller à l’hôpital. Nos parents ont enterrés les corps. »

« Ma Femme à fait une fausse couche et elle a perdue notre bébé de 4 mois.

Plusieurs personnes ont été blessés parce qu’elles voulaient au moins récupéré leurs bien dans les maisons qui étaient entrain d’être brûlés par les Wagner »

 

Vivre sous le joug de Wagner : « la peur est devenue notre quotidien »

Avant l’arrivée de Wagner, les témoins que j’ai interrogés avaient une profession ou étudiaient. Ils étaient bergers, commerçants, comptables, réparateurs de motos, vendeurs en boutique, transporteurs, gardiens, étudiants.

Aujourd’hui ils ont perdu leurs emplois et leurs ressources. Les étudiants ne vont plus à l’université. Leurs familles sont détruites : ils ont vu des proches se faire assassiner, violer, torturer.

Certains éduquent les « bébés Wagner », ces enfants qui sont nés après les viols.

Voici comment ils décrivent leur quotidien :

« Je n’ai plus de vie, je n’arrive pas à faire enlever les mauvais souvenirs en tête. J’ai vu mes parents et amis brûlés vivants par les hommes blancs, militaires maliens et chasseur. »

« Toujours dans la peur de se faire massacrer. Les Wagner tuent des gens partout où ils passent. »

« Les mercenaires ont changé notre train de vie, Tu ne peux plus penser à voyager à l’intérieur de la Région sans que tu ne crains pour ta vie, ils sont devenu les cauchemar des populations depuis leurs arrivés à Ber dans la région de tombouctou »

« Ma vi cest la dépression, des sentiments de nostalgie, la souffrance psychique »

« L’élément majeur c’est l’asile de tous mon village en Mauritanie. »

« Nous avons souffert de l’expulsion de nos familles vers des camps de réfugiés par peur de l’oppression financière et de l’oppression de Wagner. Nous avons perdu nos emplois, nos villes et nos vies auxquelles nous étions habitués, tout comme nos enfants ont perdu leur éducation. »

« A cause de wagner, notre communauté à été obligée de fuir. Nous sommes victimes de racisme sans nom par ce que nous sommes des Touaregs. »

« L’image de la Scène est toujours devant mes yeux. Mon meilleur ami et collaborateur à été tué et sa femme violée. C’est terrible ! »

« Nous n’avons plus de travail, animaux et maisons à cause de Wagner. Ils ont bafoués notre dignité en Violant nos sœurs et épouses sous nos yeux »

« Ils m’ont pris des amis et à cause d’eux les peuls de notre village qui ont cohabiter avec nous pendant plusieurs générations ont fuit. Ce n’était pas des djihadistes. »

« Ils nous ont tout pris. Celui qui brûle ton village t’a humilié et détruit ta vie. »

« Ils m’ont rendus rancunier et fou. »

« Wagner à détruit notre avenir. Jamais nous ne pardonnons »

 

Les victimes de Wagner accusent la Russie et la junte de Bamako

J’ai demandé à tous les témoins que j’ai consultés si pour eux, la Russie était responsable des actions de Wagner.

Bien que les sociétés militaires privées soient interdites en Russie, le groupe Wagner a bien été créé pour servir les intérêts de Moscou de façon officieuse.

Cette ambiguïté n’existe plus depuis que le président Poutine a signé un décret contraignant les groupes paramilitaires à jurer « fidélité » et « loyauté » à l’État russe, deux jours après la mort du chef du groupe Wagner Evgueni Prigojine.

Il restait à savoir si elle subsistait sur le terrain. Elle n’existe pas.

Les victimes de Wagner accusent la Russie et la junte de Bamako d’être responsables de la terreur qu’elles endurent. Certains témoins ont été informés du rattachement officiel du groupe Wagner à l’État russe publicisé en août 2023.

D’autres n’ont tout simplement jamais fait la différence entre les deux :

« La Russie est le premier responsable mais surtout le gouvernement malien. »

« Oui le premier responsable c’est la Russie qui veut transférer sa guerre géopolitique contre l’Occident sur notre territoire, une guerre qui ne nous profite en aucun cas. Le kremlin influence beaucoup sur la gestion du pouvoir au mali »

« Bien sûr récemment avec l’actuel réorganisation de l’organisation après la mort de Prigojine. »

« malheureusement, Wagner est la main de la Russie en Afrique et en est responsable. »

« La politique étrangère de Moscou est lamentable et par ailleurs la Russie y sera toujours pour quelques choses »

« Oui parce que ce sont des russes »

 

« Pas d’avenir autre que la mort » : quel futur pour les Peuls et les Touareg au Mali ?

Pas une victime de Wagner ne pense que justice lui sera rendue. Les témoins ne font état d’aucun espoir et n’envisagent aucune issue à la situation actuelle, si ce n’est l’exil (lorsque c’est possible) :

« L’avenir est vraiment ambigu, très effrayant et sombre. Nous ne pouvons rien attendre de l’horreur de ce que nous voyons et de ce que nous voyons d’injustice et de tyrannie et du silence du monde sur ce qui se passe. »

« Un avenir incertain et plein d’embûches avec la volonté de la junte à faire la guerre utiliser ses drones contre le Peuple Touaregs et peulhs »

« Aujourd’hui l’avenir pour nous est incertain, il est presque sans issue. Je n’ai pas de travail. »

« Nous avons besoin d’assistance sur le plan sécuritaire car le Mali le Niger et le Burkina ce sont donner la main pour tuer tout ceux qui ne sont pas avec eux au sahel »

« L’avenir est incertain, nos maisons sont brûlés et nous n’avons plus de boeuf. »

« Je ne crois plus à l’avenir. J’ai besoin que mes enfants étudient et avoir une vie meilleure »

01/11/2023

GÉOPOLITIQUE : MACRON AU KAZAKHSTAN ! DES ENJEUX STRATÉGIQUES ........

 

 

Emmanuel Macron en visite au Kazakhstan pour renforcer les partenariats stratégiques

par

Emmanuel Macron vient d’atterrir ce matin à Astana, capitale du Kazakhstan.

Cette visite était particulièrement attendue, car la dernière venue d’un président français dans le pays remonte à François Hollande, en 2014.

Depuis 1992, France et Kazakhstan entretiennent d’excellentes relations, un partenariat qui se renforce à mesure que les enjeux énergétiques s’intensifient.

Le Kazakhstan est le premier pays producteur et exportateur d’uranium dans le monde.

Ce métal est notamment vital à l’industrie nucléaire, principale préoccupation énergétique française.

Jusqu’à présent, les 56 réacteurs nucléaires de l’hexagone étaient alimentés à hauteur de 20% par l’uranium importé depuis le Niger. Mais le coup d’État de juillet dernier à Niamey suscite beaucoup d’inquiétudes.

Les sanctions internationales qui pèsent sur le pays limitent les importations. Mais en plus, le nouveau gouvernement du Niger considère l’extraction d’uranium par la France comme le sceau de son néocolonialisme.

Aux abois dans la région, la France, qui veut renforcer son parc nucléaire, doit combler ce lourd déficit. Et c’est au Kazakhstan qu’elle vient trouver la solution

. Ce pays d’Asie centrale est déjà le premier exportateur d’uranium en France (27%), et possède 12% des ressources planétaires.

 

Emmanuel Macron vient renforcer les partenariats énergétiques

Le cours du pétrole, si susceptible aux évènements géopolitiques du Proche-Orient, et dont les variations des taux sont ressenties immédiatement dans la rue, a besoin de stabilité.

La France mise sur l’équilibre de l’Asie centrale pour tranquilliser ses automobilistes.

Le Kazakhstan est ainsi le deuxième fournisseur de pétrole brut en France. Les entreprises françaises du secteur sont d’ailleurs très actives dans le pays.

Par exemple, Total Énergies détient une participation de 16,81% dans l’accord de partage de production de pétrole au nord de la mer Caspienne.

Soutenir les intérêts économiques

En plus de ces nécessités énergétiques, pas moins de 170 entreprises françaises sont implantées dans le pays. Plusieurs fleurons de l’industrie française sont prêts à signer d’importants contrats avec le Kazakhstan.

Trois principaux dossiers sont surveillés de près. Le premier concerne le développement de réacteurs pour une future centrale nucléaire au Kazakhstan.

Ce projet inclut la conception, la construction, la numérisation des systèmes électriques et l’assainissement de l’ancien site d’essais nucléaires de Semipalatinsk. EDF se montre très intéressée.

En matière de transition énergétique, Astana envisage de construire une centrale éolienne dans le sud du Kazakhstan. Un appel d’offres auquel les entreprises françaises ne manqueront certainement pas de participer.

Le troisième dossier concerne plusieurs projets de production de gaz industriels pour les besoins des raffineries kazakhstanaises. Air Liquide se charge de les mettre en œuvre.

Il est également question que le Kazakhstan propose un contrat à l’Agence française de développement (AFD).

Astana attendrait notamment une aide pour le développement d’un système socio-économique moderne, ainsi que la construction d’instituts de recherche.

Décrocher de tels contrats participe à la puissance économique de la France, et contribue directement à son rayonnement dans une région en plein essor.

Derrière les intérêts énergétiques et économiques, les enjeux stratégiques

 

Géostratégiquement, le Kazakhstan se pense comme une plateforme du monde.

Partageant 7 500 kilomètres avec la Russie et plus de 1 700 kilomètres avec la Chine, le pays est géographiquement le mieux placé pour discuter avec ces deux puissances.

Ses exportations énergétiques vers la Russie et son point de passage des nouvelles routes de la soie chinoises font de lui un interlocuteur crédible. Si le Kazakhstan est le lieu prometteur pour la projection économique de la France à l’étranger, il est aussi le modérateur idéal dans les relations avec la Russie et la Chine.

Emmanuel Macron y est particulièrement sensible, lui qui ambitionne sans cesse de renforcer le poids de la France dans les relations internationales.

Sans doute vient-il donc chercher la diplomatie du président kazakhstanais, Kassim-Jomart Tokaïev.

Le Kazakhstan est aussi géographiquement positionné à la croisée des civilisations. La frontière de l’Iran chiite n’est qu’à 350 km et ouvre sur le monde arabo-musulman. À majorité musulmane, le Kazakhstan doit néanmoins composer avec les 40 religions qui cohabitent dans le pays.

À ce sujet, il organise le plus grand dialogue interreligieux. Là aussi, il est considéré comme un médiateur.

La question palestinienne qui fait toute l’actualité du moment gagne le monde musulman. Le discours panislamiste du Hamas trouve son écho dans les communautés musulmanes d’Europe, et la temporisation des grands pays musulmans, prisonniers de ce discours, n’y pourra pas grand-chose.

La France craint de manière réaliste une importation du conflit sur son propre territoire.

Là aussi, Emmanuel Macron vient sans doute chercher l’appui modérateur du Kazakhstan en tant que pays à majorité musulmane, pour endiguer un conflit religieux.

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À propos de l’auteur
Helena Voulkovski

Helena Voulkovski

Helena Voulkovski travaille sur les risques pays pour un cabinet international d’assurances.
 
 
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Le Kazakhstan, un « Hercule au berceau »

31 octobre 2023

 

Le Kazakhstan, un « Hercule au berceau »

par

Première puissance économique de l’Asie centrale, le Kazakhstan possède d’immenses ressources énergétiques, convoitées par ses puissants voisins, la Russie et la Chine, mais aussi l’Europe.

Ce pays en pleine transformation est en passe de devenir une zone géostratégique majeure.

Que connaît-on du Kazakhstan ? Ce territoire, grand comme cinq fois la France, neuvième pays du monde par sa superficie, est quasiment absent de nos imaginaires.

Pour nombre d’entre nous, il n’est que l’un des cinq « pays en -stan » de l’ex-République soviétique en Asie centrale, elle-même perçue comme un ventre mou coincé entre la Russie et la Chine. Mais la chute de l’URSS a libéré l’ambition d’une jeune nation aux origines lointaines, en pleine transformation politique et sociale.

Un pays méconnu

Ce socle continental aux horizons sans fin peut étourdir le voyageur européen, habitué aux minuties des marqueteries cadastrales. Il y découvre une population aux traits asiatiques, qui parle russe et est en majorité musulmane ; une nation où l’héritage soviétique est prégnant, mais qui s’enivre de modernité à l’occidentale et se rêve en « Genève asiatique ». De quoi y perdre son latin.

Et sous les couches d’influences successives bat le cœur d’un jeune État à l’identité encore balbutiante, car c’est une gageure pour une marche nomade de s’inventer une identité nationale, fermée, circonscrite et centralisée. En d’autres termes, comment faire rentrer l’esprit de Gengis Khan dans un moule jacobin. Le pays se veut ouvert sur le monde, mais se cherche encore, soucieux de plaire et qui voudrait changer de vêtements pour gagner en reconnaissance.

De plus en plus, le nom du Kazakhstan se prononce dans les grandes capitales du monde, comme une sorte de nouvelle terre promise, telle l’Argentine d’hier. Des États-Unis, à la Turquie en passant par la Chine et l’Europe, le président Kassym-Jomart Tokaïev est courtisé tous azimuts.

Car le Kazakhstan a de quoi aiguiser les appétits : de gigantesques réserves de pétrole, de gaz naturel ainsi que d’uranium, dont il est le 2e producteur mondial. Mais le territoire est également riche de 70 ressources naturelles différentes, dont d’abondantes réserves de zinc, de tungstène, d’argent, de plomb, de cuivre, de manganèse, de chrome, de potassium ou encore de titane. Un sous-sol que le Kazakhstan a su valoriser pour devenir la première puissance économique de la sous-région (50% du PIB des cinq pays d’Asie centrale). Avec ses immenses ressources, le Kazakhstan est, comme le disait Napoléon à propos de la Russie et des États-Unis de son époque, un « Hercule au berceau ».

Aujourd’hui, ces richesses attirent l’attention de nombreux pays, notamment européens. Le Président français Emmanuel Macron a invité le président Tokaïev à l’Élysée en novembre 2022 et il se rend à Astana début novembre. Au moment où la France baisse le pavillon en Afrique, le Kazakhstan, qui produit notamment 39% de l’uranium mondial et où opèrent déjà environ 200 entreprises françaises, pourrait faire office de partenaire stratégique dans la sécurisation des ressources énergétiques et minières de l’Hexagone.

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Au Kazakhstan, du cavalier nomade au startuper mondialisé

Le nom du Kazakhstan évoque les steppes interminables, gardiennes de traditions ancestrales et des chevauchées mythiques de cavaliers nomades, avec bonnets de fourrure et pelisses de mouton, chassant le renard avec des aigles dressés.

On imagine les yourtes où résonne le son entêtant de la dombra, sorte de luth à deux cordes, la rudesse des hivers à -40°C et celle des étés à 40°C, mais aussi la race de fer de l’ancien monde, celle des hordes de Gengis Khan au XIIIe siècle, endurcies par les intempéries extrêmes.

On y voit le vent qui ronge les vastes espaces désolés, l’herbe ondoyante de la steppe infinie, et puis au sud le désert[1], cet océan minéral et figé, où les vagues en demi-lune, dunes de sable effilées comme un yatagan turc, confèrent au paysage une fascinante beauté : celle d’un monde à la nudité parfaite, un univers de dureté et de solitude. L’image du Kazakhstan, c’est encore la beauté de ses femmes, aux traits délicats, relevés par des pommettes saillantes et des yeux effilés, qu’un Lermontov perdu en ces contrées n’aurait pas manqué de célébrer dans ses poèmes. Ce musée vivant existe-t-il encore ?

La jeunesse kazakhstanaise s’intéresse peu aux montagnes et aux légendes que recèle le sanctuaire de ses steppes immenses.

Certes, il subsiste des espaces préservés et sur les 2,7 millions de kilomètres carrés du territoire règne encore l’antique pacte nomade contracté par le cavalier avec son troupeau. Mais le pays a fait le choix de se tourner résolument vers les sirènes de la modernité. Si Astana n’est pas la seule vérité du Kazakhstan, la capitale concentre les aspirations de la nation.

Un Forum sur la tech

Aussi, le contraste avec ces images est grand lorsque je découvre le Forum du Digital Bridge 2023, le plus grand forum tech d’Asie centrale, qui s’est déroulé le 12 et 13 octobre à Astana.

Plus de 30 000 participants viennent y découvrir les derniers bijoux de technologie développés au Kazakhstan : drones, applications, robots et logiciels d’intelligence artificielle. Le président Tokaïev y délivre un discours qui dépeint le Kazakhstan comme une « nation digitale pionnière » et promet d’investir davantage dans l’intelligence artificielle. Le numérique n’est-il pas le moyen quasi magique de franchir le fossé qui sépare l’éternité rurale de la modernité globalisée sans passer par les affres des révolutions industrielles historiques ?

Lui succède au micro le fondateur de TikTok, Shou Chew, qui vante au public son application mobile de vidéos courtes, à savoir « inspirer la créativité et apporter de la joie ».

TikTok est utilisé par 10 millions de Kazakhstanais, soit la moitié de la population. Quant au ministre du Développement numérique, Bagdat Musin, il est accueilli telle une rockstar par une foule si compacte qu’il est impossible de se faufiler dans le public. A-t-on déjà vu un ministre être accueilli de la sorte en France ? Lui et le dirigeant de la banque Kaspi, Mikheil Lomtadze, sont les héros des temps modernes au Kazakhstan.

« Ils ont changé nos vies » m’explique un jeune Kazakhstanais sur place, qui s’empresse de me montrer l’application bancaire Kaspi. Acheter un vélo, transférer de l’argent à un ami, faire ses courses, transporter ses documents d’identité, réserver un voyage : la polyvalence de l’application a déjà conquis près d’un habitant sur deux au Kazakhstan. Peu de voix s’élèvent pour nuancer l’extase numérique et prévenir que remplacer les vieilles épaisseurs d’un État et les prudents feuilletages administratifs par l’algorithme n’est pas sans danger. L’un des orateurs, l’auteur et documentariste James Barrat, prévient pourtant, l’air grave : « L’intelligence artificielle ne signifie rien moins que l’extinction de l’humanité ».

Mais une telle mise en garde paraît incongrue au Kazakhstan, qui s’adapte si bien au monde cybernétique du futur. Après tout, la steppe, comme internet, est un espace ouvert, structuré par le mouvement et l’absence de fixité. « La modernité est la mobilisation de l’immobile » explique Friedrich-Georg Jünger[2].

Dans cette allégeance prêtée à la fluidité et au mouvement, il y a l’absence d’enracinement territorial et d’attachement au locus. Le citoyen du monde vit dans des steppes mondialisées : son laptop posé sur les genoux, en transit dans un aéroport, il n’est finalement pas très éloigné de l’ancien cavalier qui se déplace de yourte en yourte. On y retrouve la même conception nomade de l’existence : l’un a besoin du cheval et l’autre du mail, l’un navigue dans la steppe et l’autre dans le cloud. La civilisation héritière de Gengis Khan a tout pour devenir un dragon digital : ces millénaires auront préparé la dématérialisation du pacte nomade.

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Astana, une capitale en kaléidoscope

Astana (« capitale » en kazakh) reflète les mutations politiques et économiques du pays. Elle symbolise, par métonymie, son rêve de rayonnement à l’international. En 1997, Noursoultan Nazarbaïev, l’homme fort du Kazakhstan pendant trois décennies, jusqu’en 2019, faisait de cette bourgade des steppes une ville au style futuriste.

Enveloppée de déserts infinis d’une platitude extrême, comme surgie de nulle part, la ville apparaît avec ses silhouettes d’immeubles ultracontemporains, tel un mirage. Astana, c’est un Las Vegas sans les casinos, une Dubaï sans la mer. Les grues s’activent tandis que des immeubles de verre étincelant et à l’architecture extravagante sortent de terre les uns après les autres.

Des édifices illuminés de mille couleurs la nuit, des perspectives grandioses, des palais opulents, des coupoles : le centre, riche et clinquant, se veut le visage du futur triomphant qui attend le pays. L’emblème de la ville est le Baïterek, sorte de Tour Eiffel Kazakhe, une haute structure de 97 m semblable à un arbre surplombé par une sphère dorée. Signifiant « peuplier », le Baïterek évoque le mythe de Samrouk, l’oiseau kazakh pondant un œuf d’or tous les ans, et symbolise le renouveau de la vie. Se parant de couleurs fluo la nuit, elle a gagné le surnom – moins mystique – de ChupaChups.

Mais la modernisation est ici synonyme d’une polyphonie. En face du Baïterek trône le palais présidentiel « Ak Orda », copie grandiloquente de la Maison-Blanche en marbre blanc coiffée d’une coupole d’azur.

Astana possède aussi un Arc de Triomphe mimant celui de Paris, un opéra aux allures de temple romain avec ses colonnades blanches, une réplique de l’édifice des Sept Sœurs de Moscou, archétype de l’architecture stalinienne, mais aussi une pagode chinoise, un Abu Dhabi Plaza, une soucoupe volante (le cirque), une pyramide et un Big Ben. Cette architecture hétéroclite reflète les ambitions internationales de la jeune nation, une soif de mondialisation qui s’incarne pleinement dans le ministère des Finances qui, vu du ciel, prend la forme d’un « $ », le dollar américain, symbole de la libéralisation de l’économie après 1991. Astana est une cosa mentale, idéalisation de la ville par une nation dont le génie s’associait à l’art du mouvement dans une steppe sans centre.

Astana. (c) wikipédia

Seul petit rappel de l’histoire ancestrale du Kazakhstan, le Khan Shatyr (« Tente du souverain »), une structure translucide de thermoplastique et d’acier mimant la tente des anciens nomades.

Mais le clin d’œil s’arrête là : à l’intérieur de la structure s’étalent 200 boutiques, des restaurants, un parc d’attractions, une fausse plage avec du vrai sable des Maldives et des spas de luxe. Ce temple du divertissement est devenu l’endroit privilégié des habitants pour passer le week-end ou se retrouver entre amis. Ici le rouge de Coca-Cola, là le blanc d’Adidas, les logos de Versace et d’Armani.

La sous-culture occidentale ou ce qu’on appeler la « pop culture » (car c’est ainsi que notre vieille civilisation se présente sur place) est « ingurgitée » par les populations locales sous ses aspects les moins reluisants.

Les Kazakhstanais, qui ont si vite adopté les codes de l’élite mondialisée, seront-ils en mesure de trouver un modèle convaincant pour former une communauté de destin  ?

Pas sûr que les applications mobiles et les malls y suffisent.

 

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Un passé douloureux

Si le Kazakhstan vogue, toutes voiles dehors, vers la modernité, c’est qu’il est pressé d’en finir avec son passé. Un passé fait de douleur, de guerres et de misère. « Écoute le vent dans la steppe, il raconte de grands malheurs » dit un chant kazakh. Des invasions mongoles à la conquête russe, de la sédentarisation forcée à la Grande Guerre patriotique, de la famine aux purges staliniennes, l’histoire du Kazakhstan est depuis des siècles émaillée de sacrifices.

Le joug soviétique en particulier a laissé des cicatrices dans toute l’Asie centrale, mais sans doute nulle part aussi profonde qu’au Kazakhstan.

Ce que le poète et dissident politique kazakh Oljas Souleimenov exprime dans l’un de ses poèmes les plus célèbres : « Kazakhstan, tu es immense / Tu es cinq fois la France, / Mais sans le Louvre ni Montmartre. Tu as accueilli sur tes terres toutes les Bastilles / Des capitales pécheresses. Tu étais telle une immense prison, / Sur la petite carte d’un immense océan / Et nous, les Kazakhs, sommes nés dans cette prison. »[3]

Dans cette immense prison, le Kazakhstan a accueilli des peuples entiers. La politique punitive de l’URSS fit affluer les Coréens de l’Extrême-Orient, les peuples du Caucase, les Allemands de la Volga, les Tchétchènes, les Kurdes ou encore les Tatars de Crimée par vagues successives[4]. Cette terre servit aussi d’exil, tout autant que la Sibérie, à de nombreux prisonniers envoyés dans des camps de travail[5].

C’est au Kazakhstan, dans le bassin minier d’Ekibastouz, que l’écrivain dissident Alexandre Soljenitsyne fut déporté, là où se déroule son roman Une journée d’Ivan Dénissovitch consacré à la vie quotidienne d’un prisonnier du goulag. Surnommé le « laboratoire de l’amitié des peuples » sous l’Union soviétique, le territoire meurtri du Kazakhstan servit en même temps de vitrine aux réformes agraires (campagnes des « terres vierges » menée par Khrouchtchev), de terrain d’expérimentation pour les essais nucléaires (polygone de Semipalatinsk)[6], pour la guerre bactériologique (près de la mer d’Aral), et pour la conquête spatiale (cosmodrome de Baïkonour).

Mais rien, sans doute, ne personnifie plus les vestiges du malheur kazakh que le sort de l’infortunée mer d’Aral. Jadis deux fois plus grande que la Belgique, l’Aral perdit en s’asséchant 75% de sa superficie depuis 1960 et se scinda en deux immenses lacs salés au milieu d’une steppe inhospitalière et désertique, l’un côté Ouzbek (au sud) et l’autre côté kazakhstanais (au nord). Pendant des décennies, l’eau des deux fleuves qui l’alimentaient, l’Amou-Daria et le Syr-Daria, avaient été détournée sur ordre de Staline pour les besoins de la culture intensive du coton, gourmande en eau et peu adaptée à une région si aride[7].

Le tableau d’aujourd’hui est celui d’un paradis mutilé. Si le Kazakhstan a tenté d’agir depuis en construisant le barrage de Kokaral, cette initiative ne concerne que la partie kazakhe, tandis que, côté ouzbèke, la politique agricole toujours centrée sur le coton emploie autant d’eau qu’à l’époque soviétique.

La sédentarisation forcée et l’industrialisation menée par le pouvoir soviétique ont profondément changé le mode de vie des Kazakhs. Paul Valéry souligne que « toute région habitée par une population sédentaire se transfigure peu à peu ». Une chatoyante humanité et un passé étincelant se sont ainsi retrouvés étouffés, soixante-quatorze ans durant. Le roseau plie, le Kazakh aussi. Mais il demeure !

Le peuple du Kazakhstan est aujourd’hui une mosaïque ethnique et religieuse où se côtoient 127 ethnies différentes.

D’autre part, l’URSS a découvert les immenses ressources des sols kazakhstanais et les ont valorisés, faisant prendre conscience à la future nation de son potentiel. Bien des champs pétrolifères soviétiques sont toujours en activité. Quand, en 1991, après la chute de l’URSS, le Kazakhstan devient un État souverain et indépendant, c’est « presque à son insu, sans avoir eu le temps de se penser en tant que tel, sans mobilisation populaire, sans sentiment d’appartenance, sans élaboration d’un projet commun »[8].

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Une identité à construire

Depuis 1991, la construction de l’identité nationale en Asie centrale est un processus complexe. L’Ouzbékistan a opté pour la représentation des grandes figures de son histoire, comme la statue de Tamerlan dans le centre-ville de Tachkent, et le retour en force de l’Islam. Au Turkménistan, l’identité nationale s’est construite autour de la figure de l’ancien leader du pays, Saparmurat Niazov, « le guide de tous les Turkmènes ».

Au Kazakhstan, pays vaste et hétéroclite, où le peuple de l’ethnie kazakhe, lui-même divisé en trois jouz ou « hordes »[9], cohabite avec des dizaines d’autres peuples, le défi était de taille. Mais un projet politique cohérent allié à d’immenses ressources énergétiques et minières ont fait du Kazakhstan une puissance stratégique prometteuse, un géant en devenir, le centre de gravité d’une Asie centrale en pleine reconfiguration.

Les Kazakhstanais seront-ils en mesure d’assumer ce destin, d’éviter la dissolution de leur identité dans le « village global » du capitalisme occidental, la tentation d’un Islam appuyé, ainsi que d’éventuels débordements des grandes puissances voisines ? Il faudra pour cela un allant, une vision réelle, la construction d’un roman national tissé avec patience ainsi qu’un véritable sens de l’État qui semblent encore devoir s’affirmer davantage.

 

[1] Le désert couvre 44% du territoire du Kazakhstan.

[2] Friedrich-Georg Jünger, La Perfection de la technique, Allia, Paris, 2018.

[3] Traduction du russe, extrait du livre de Lise Barcellini, Kazakhstan, jeune nation entre Chine, Russie et Europe, Paris, Atelier Henry Dougier, 2017, p. 51.

[4] René Cagnat, La rumeur des steppes. Aral, Asie centrale, Russie, Éditions Payot & Rivages, Paris, p. 181.

[5] Il y en eut sept au total, dont le plus important fut celui de Karlag. Sur les 15 millions de prisonniers de camps soviétiques, plus d’un million de personnes furent emprisonnées sur le territoire du Kazakhstan.

[6] Entre 1949 et 1989, l’URSS fit exploser 467 bombes nucléaires sur un polygone de tir entre les villes de Sémipalatinsk et Pavlodar. La Chine entama ensuite de 1964 à 1996 ses 45 essais nucléaires dans le Lob Nor. L’Asie centrale est ainsi devenue la région du monde la plus concernée par la radioactivité.

[7] Une tragédie que raconte Abdijamil Nourpeïssov, écrivain Kazakh né en 1924, dans son ouvrage Il y a eu un jour et il y a eu une nuit (2013).

[8] Lise Barcellini, Kazakhstan, jeune nation entre Chine, Russie et Europe, op.cit., p. 15.

[9] À la fin du XVe siècle, les Kazakhs se répartissent en trois hordes, chacune correspondant à un regroupement de tribus territorialisées. La Petite Horde se trouve à l’Ouest, la Moyenne Horde au centre et à l’est, et la Grande Horde au sud.

 

 
À propos de l’auteur
Catherine Van Offelen

Catherine Van Offelen

Consultante en sécurité internationale, spécialiste des questions de sécurité et de terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
 
 

30/10/2023

TURQUIE : ERDOGAN SOUTIEN LA CAUSE PALESTINIENNE ! AVERTISSEMENT À L' OCCIDENT !

CONFLIT CIVILISATIONNEL  .......
C
 

Erdoğan affiche son soutien à la cause palestinienne et avertit l’Occident

 

Recep Tayyip Erdoğan essaie, depuis des années, de conserver son improbable statut d’équilibriste au sein de la communauté internationale.

La Turquie est membre de l’OTAN mais ne s’est pas servie de ce statut depuis longtemps pour se joindre aux opérations menées par les États-Unis.

La Turquie a failli rejoindre l’Union européenne, et il a fallu la clairvoyance de certains hommes politiques, comme Philippe de Villiers en 2005, pour que les frontières de l’Europe ne s’ouvrent pas toutes grandes pour accueillir un pays historiquement ennemi.

Les Turcs acceptent de bloquer une partie de la déferlante migratoire mais disposent, ce faisant, depuis près de dix ans, d’un puissant levier de chantage.

Il n’est rien dans leur politique, jusqu’à leur comportement pendant la guerre contre l’État islamique, qui ne soit marqué du sceau de l’ambiguïté. Erdoğan veut peser sur l’Occident, traiter d’égal à égal avec les géants alternatifs des BRICS, et « en même temps » faire que son pays redevienne le phare de la Oumma.

Cette semaine, Erdoğan s’est exprimé deux fois sur le conflit israélo-palestinien en cours, qui n’en finit pas de polariser la société autour de la lutte entre Israël et le Hamas.

Le 25 octobre, il a prononcé un discours devant le groupe parlementaire de son parti, l’AKP.

Il en a profité pour évoquer la réaction de l’État hébreu aux atrocités commises par le Hamas. Pas un mot, évidemment, pour les victimes israéliennes ni pour les circonstances de leur meurtre gratuit et délibéré.

Le fait que des civils gazaouis fassent partie des dommages collatéraux des frappes israéliennes émeut le sultan, mais le sort des familles juives martyrisées n’a, semble-t-il, pour lui pas d’importance.

Le président turc a également affirmé qu’il dirigeait - selon ses dires - le seul État qui, au cours de l’Histoire, n’ait jamais fait preuve de racisme.

Il s’est explicitement référé à la présence de Juifs sous l’Empire ottoman.

La deuxième intervention du président turc s’inscrivait d’ailleurs, elle aussi, dans l’Histoire longue.

Ce samedi 28 octobre, à Istanbul, sur la piste de l’ancien aéroport Atatürk, Erdoğan s’est adressé à des centaines de milliers de partisans. Le chef d’État portait un keffieh, orné du drapeau palestinien, au cas où le message ne serait pas suffisamment clair.

Au milieu d’un discours très offensif sur Israël et d’une défense partiale du Hamas, on trouve par exemple « Israël, nous vous déclarerons devant le monde entier criminel de guerre », avant une déclaration sur le fait que ce « qui se passe à Gaza n’est pas de l’autodéfense, mais un massacre ».

Erdoğan, pour autant, semble se vouloir aussi peu antisémite qu’au temps de la Sublime Porte : il n’est ainsi, à la différence de beaucoup dans le monde musulman, pas persuadé qu’une élite juive manipule le monde occidental en lui faisant faire des guerres qui ne le concernent pas. B

ien au contraire, pour lui, « chacun sait qu’Israël n’est qu’un pion que [les Occidentaux] pourront sacrifier le moment venu. Parce qu’Israël ne peut rien faire sans eux. » L’ennemi de la Turquie, le vrai, serait donc l’Occident.

Le président turc enfonce le clou : « Ô l’Occident, je m’adresse à vous : voulez-vous relancer une nouvelle croisade du Croissant contre la Croix ? » Difficile d’être plus clair…

Voilà qui devrait faire tomber les écailles des yeux les plus angélistes.

 

 
 
 
 

26/10/2023

ESCALADE EN MER NOIRE .....

Escalade en mer Noire

09/10/2023

GÉOPOLITIQUE : COMPRENDRE LA STRATÉGIE HONGROISE .....

 

« Comprendre la stratégie hongroise » : le manuel de stratégie de Balázs Orbán

« Comprendre la stratégie hongroise » : le manuel de stratégie de Balázs Orbán
 

Par Michel Geoffroy, auteur de La Super-classe mondiale contre les peuples, La Nouvelle guerre des mondes et Bienvenue dans le meilleur des mondes

La parution, aux éditions de La Nouvelle Librairie[1] de Comprendre la stratégie hongroise, livre de Balázs Orbán[2], juriste, politologue et directeur politique du Premier ministre hongrois Viktor Orbán, tombe à point nommé au moment où, une nouvelle fois, les médias mainstream font le procès de la Hongrie et maintenant de la Slovaquie accusée de suivre son exemple.

L’ouvrage, préfacé par Viktor Orbán lui-même, constitue en effet une analyse positive et documentée des réalisations du gouvernement actuel de la Hongrie.

Il comporte d’ailleurs un appareil bibliographique et des références très développées[3], à vrai dire aussi intéressantes que le texte lui-même.

Une démarche stratégique originale

Mais l’auteur ne se limite pas à cela car il replace l’action politique entreprise depuis 2010 dans le cadre plus large de l’histoire et de la culture millénaire de la Hongrie.

Ce que souligne le Premier ministre hongrois dans sa préface : l’intérêt du livre à ses yeux est bien de donner « les valeurs et les principes issus de notre histoire et de notre caractère national, sur lesquels nous pouvons nous appuyer pour aborder les décennies à venir ».

C’est en cela qu’il constitue une démarche stratégique originale et paradoxalement valable pour d’autres pays : car Balázs Orbán nous explique que le temps des modèles uniques est justement révolu, et, à l’exemple de la Hongrie,

il nous invite à choisir en nous-mêmes notre propre modèle. Et à rester suffisamment souples pour nous adapter aux événements et surmonter les obstacles.

Donc une approche aux antipodes du progressisme mondialiste et dogmatique qui prétend imposer un seul modèle à toute l’humanité, indépendamment du contexte culturel de chaque pays.

 

La réouverture des opportunités historiques

Sur ce plan, Balázs Orbán constate que la guerre froide et l’affrontement entre deux blocs ont contribué à geler la réflexion politique en Europe, puisque l’apparente victoire du « monde libre » a entretenu l’illusion d’une marche irrépressible de l’histoire dans un seul sens : le triomphe du modèle occidental néo-libéral et capitaliste, qu’évoque l’Américain Francis Fukuyama dans son célèbre essai sur la fin de l’histoire.

Orbán montre que Fukuyama a commis l’erreur de ne pas prendre en compte « la possibilité d’un changement de circonstances et le mouvement d’acteurs ne dépendant pas de nous et poursuivant des intérêts opposés aux nôtres[4] ».

Et, justement, de nombreux événements imprévus sont venus ébranler la croyance dans la victoire du modèle occidental néo-libéral : principalement, les attentats islamistes de 2001, l’appauvrissement de la classe moyenne qui était jusqu’alors le principal soutien du système libéral occidental, la crise financière de 2008 qui a sapé la confiance dans les décideurs, la crise migratoire de 2015 qui a révélé l’impuissance des gouvernements européens. Sans parler de l’expérience propre aux pays de l’ex-bloc soviétique, soumis à un traitement de choc néo-libéral qui a déstabilisé leurs sociétés, les soumettant à une insécurité économique et culturelle totale.

De fait, aujourd’hui, les modèles uniques ont perdu en crédibilité, sur fond d’émergence de la multipolarité : ce qui constitue pour Orbán une opportunité historique qu’il faut saisir. Une opportunité que la Hongrie a su en tout cas saisir pour forger son propre modèle et pour « tourner autour de son propre axe », comme écrit l’auteur.

 

Voyage au cœur de l’identité hongroise

Dans la seconde partie de son essai, Balázs Orbán nous replonge donc dans l’histoire singulière de la Hongrie, pays chrétien d’Europe, situé dans le bassin des Carpates, mais dont la population n’est pas d’origine uniquement européenne.

Une monarchie mais respectueuse des libertés et de l’autonomie, un pouvoir partagé entre le souverain et la nation (théorie de la Sainte Couronne), une nation accueillante mais qui sait résister aux envahisseurs et défendre ses frontières qui seront aussi celles de la chrétienté.

Des guerriers mais pas des conquérants.

Des Hongrois à la fois divisés et unis pour la survie de leur patrie, malgré ses tribulations.

Une nation qui compta longtemps en Europe jusqu’au catastrophique traité de Trianon qui amputa le pays des deux tiers de sa superficie et de sa population après la Première Guerre mondiale.

Puis la Seconde Guerre mondiale et la soumission au bloc soviétique, suivie de la « reconstruction » néo-libérale ont achevé de marginaliser la Hongrie.

En 2010, lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, écrit Balázs Orbán, nous héritions d’une « performance économique se détériorant, un État et une population endettés et un gouvernement dysfonctionnel[5] ».

On a l’impression qu’il décrit la situation actuelle de la France…

 

La politique concrète de la Hongrie

C’est en partant de ce qui constitue les traits principaux de l’identité hongroise – goût de la liberté, suspicion vis-à-vis des idées étrangères, importance donnée au christianisme dans la vie de la cité, rôle historique de la nation hongroise dans la stabilisation du bassin des Carpates principalement – que le nouveau gouvernement de Viktor Orbán va entreprendre la renaissance de son pays par la mise en place d’un nouveau système.

La dernière partie de l’essai de Balázs Orbán présente ainsi les principaux choix politiques mis en œuvre, en application de ces principes.

D’abord et à rebours de l’idéologie libérale selon laquelle l’État devrait rester neutre en la matière, le nouveau gouvernement a affirmé les valeurs « qu’il considérait comme importantes pour la communauté, en l’occurrence pour la nation hongroise[6] ».

Par exemple, le respect de la famille et l’obligation pour les enfants de s’occuper de leurs parents…

On comprend que cela ne plaise pas aux progressistes de Bruxelles !

La mise en œuvre, ensuite, d’une politique économique originale : impôt sur le revenu à taux unique, nombreux avantages fiscaux pour les familles, introduction de taxes spéciales sur les secteurs ayant dégagé des profits malgré la crise, maintien de la souveraineté hongroise sur les infrastructures critiques et l’énergie, réduction de la facture énergétique des ménages, baisse des cotisations sociales des entreprises, révision de la protection sociale pour encourager le retour au travail ; et, sur le plan budgétaire, une politique stricte d’équilibre et de réduction de la dette.

Un exemple, donc, de ce qui peut être accompli même dans le carcan de l’Union européenne…

 

Une révolution postlibérale ?

On ne va évidemment pas citer ici tout ce que détaille Balázs Orbán de la politique mise en œuvre par le gouvernement de Viktor Orbán, synthèse réussie de cohérence mais aussi de pragmatisme, notamment face aux attaques de Bruxelles et aux rapports de force réels en Europe.

L’oligarchie européenne accuse ce pays d’illibéralisme, ce qui serait à ses yeux un crime capital, avec celui de populisme et, bien sûr, avec le refus d’une immigration de peuplement qui remettrait en cause l’identité chrétienne de la Hongrie.

Pourtant le terme de postlibéralisme serait plus approprié, car il s’agit bien d’un dépassement du libéralisme à l’anglo-saxonne qui est en train de se produire en Hongrie, et d’ailleurs dans la plupart des pays émergents qui sont justement en train de rattraper sur de nombreux plans les pays occidentaux : une nouvelle synthèse entre liberté économique et intervention publique, entre commerce international et protection des secteurs stratégiques pour la nation, entre liberté individuelle et prise en compte des droits de la nation à la continuité, entre ouverture économique et protection des frontières.

 

En ouverture du livre de Balázs Orbán, Thibaud Gibelin rappelle opportunément que Dominique Venner considérait que « le grand mouvement qui explose en Europe de l’Est […] qui n’a pas encore de nom, répudie aussi bien le libéralisme que le socialisme. Il est un retour aux sources des peuples ».

Une vision prophétique que confirme Balázs Orbán dans son essai Comprendre la stratégie hongroise, qu’on lira donc avec grand intérêt, en ayant aussi en tête la situation actuelle de la France.

Michel Geoffroy
08/10/2023

[1] Orbán (Balázs), Comprendre la stratégie hongroise, éditions de La Nouvelle Librairie, 2023, 20 euros.
[2] Malgré son nom, il n’a pas de parenté avec Viktor Orbán.
[3] Environ 100 pages de notes…
[4] Orbán (Balázs), op.cit., p. 53.
[5] Ibid., p. 93.
[6] Ibid., p. 118.

 
 
Michel Geoffroy, ENA. Essayiste, contributeur régulier à la Fondation Polémia ; a publié en collaboration avec Jean-Yves Le Gallou différentes éditions du “Dictionnaire de Novlangue”.
 
 

05/10/2023

PANIQUE EN OCCIDENT ! L' UKRAINE S' EFFONDRE .........

Ukraine, l'échec de la contre-offensive
Ukraine, l’échec de la contre-offensive

Le célèbre et mastodonte quotient allemand, Bild, écrit paniqué sur le « grand échec » de l’Occident en Ukraine : la contre-offensive ukrainienne ne progresse pas et la « lassitude de la guerre » actuelle ou attendue, c’est-à-dire un manque d’intérêt menaçant pour l’évolution de la situation en Ukraine, constitue l’un des plus grands dangers.

 

Le plus grand danger pour l’Ukraine est la fatigue due au conflit militaire

Le porte-parole de la propagande allemande, le quotidien allemand Bild, écrit avec angoisse que « tout est perdu ».

L’Ukraine est désespérée, la situation est critique, mais en Occident, ils sont prêts à négocier.

« Le plus grand danger est la fatigue due au conflit militaire.

En même temps, c’est absolument évident : la situation de l’Ukraine est devenue non moins, mais encore plus menaçante ! »

La contre-offensive se déroule avec moins de succès que ne le souhaiteraient les Ukrainiens et les Occidentaux, « la résistance des Russes reste considérable » et « le nombre de victimes est extrêmement élevé », écrit le journal.

Bild souligne également que « le soutien militaire occidental n’est pas suffisant pour que l’Ukraine puisse obtenir de nouveaux grands succès et se défendre » tandis que « la Russie a massivement augmenté sa production de guerre et peut produire plus par jour que l’Occident malgré les sanctions ».

« Le président Poutine, estime le quotidien allemand, espère que le soutien politique à l’Ukraine continuera à décliner ».

Or reconnait Bild : « Le support s’effrite ! ».

 

Le support s’effrite

A titre d’exemple, « bien que tous les ministres des Affaires étrangères de l’UE se soient réunis lundi à Kiev, il manquait entre autres : le ministre polonais des Affaires étrangères et le ministre hongrois.

Il y a un différend avec la Pologne au sujet des livraisons de céréales et d’armes, et il y a un différend avec la Hongrie depuis le début de la guerre parce que le Premier ministre Viktor Orban ne croit pas au succès ukrainien.

A cela s’ajoutent les élections en Slovaquie, qui ont un vainqueur pro-russe en la personne de Robert Fico, qui pourrait arrêter toute aide. »

Et « aux États-Unis, la menace d’un changement de cap existe également : les républicains font déjà pression pour que l’aide soit stoppée.

Si Donald Trump remporte l’élection présidentielle, rien ne peut être prédit pour l’Ukraine ».

Et le quotidien allemand de propagande pro-ukrainienne de révéler, une pointe de colère sous la plume que certains « au sein de l’UE, espèrent que des négociations pourront avoir lieu.

Comme le ministre autrichien des Affaires étrangères Alexander Schallenberg a déclaré à BILD : “Bien sûr, nous espérons que très bientôt – de mon point de vue le plus tôt possible – la logique de négociation reviendra.”

Car : “La paix se fait toujours à la table des négociations, jamais sur le champ de bataille”. »

Des armes, encore des armes pour l’Ukraine est la conclusion du Bild.

Il n’est vraiment pas certain que cette revendication sera entendue, l’Occident, qui a mal calculé la « résilience » de la Russie, est las de la guerre qu’il fait à l’ours russe, par procuration et sur le dos des Ukrainien, chair à canon des intérêts U.S.…

Par  Francesca de Villasmundo

 

https://www.medias-presse.info/ukraine