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20/02/2024

C' EST AUX ÉTATS-UNIS ! EN FRANCE , IL SERAIT TEMPS DE FAIRE DE MÊME !!!

Les Républicains s'opposent à une nouvelle aide à Kiev
Les Républicains s’opposent à une nouvelle aide à Kiev

Aux Etats-Unis, les Républicains ont rejeté le dernier projet de loi d’aide à l’Ukraine.

Un “Non” de quelques milliards de dollars réservés à Kiev par les Démocrates. 

Le dernier projet de loi d’aide à l’Ukraine, soutenu avec force par le président américain Joe Biden, a été rejeté par le camp républicain hier, 13 février.

Cette aide permettait aux Etats-Unis de se réengager dans la guerre qui oppose l’Ukraine et la Russie depuis 2022, et dont ils s’étaient dernièrement distancés. L’enveloppe américaine contenait pas moins de 95 milliards de dollars, une partie étant par ailleurs réservée à Israël et à Taïwan.

Les Républicains veulent que l’argent serve à la lutte contre l’immigration clandestine

Pour Joe Biden, ce vote est révélateur : soutenir le texte de loi c’est « défendre la liberté », sous les traits de l’Ukraine, le rejeter, c’est « prendre parti de la terreur et de la tyrannie », c’est-à-dire de Poutine.

Cette accusation d’ordre morale ne reflète pourtant pas la réalité. Si en effet les républicains refusent aujourd’hui d’apporter une aide aussi conséquente à Zelensky, c’est parce qu’ils estiment, à juste titre, que le gouvernement devrait concentrer davantage de force et l’argent dans la résolution de la crise migratoire qui sévit à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique.

Ils ont donc été clair : si l’administration de Biden ne durcit pas sa politique en matière d’immigration, ils ne voteront pas son projet de loi d’aide à l’Ukraine.

Ce bras de fer entre démocrates et républicains est à resituer dans le contexte de la course aux présidentielles qui oppose Biden et Trump, ce dernier basant sa campagne électorale sur la question de l’immigration.

Par Suzi Feufollet

19/02/2024

LA FIN DU MIRACLE ÉCONOMIQUE CHINOIS ! ANALYSE ! ( GÉRARD VESPIERRE )

La fin du miracle économique chinois

La rigueur idéologique du Parti Communiste Chinois est-elle adaptée à la nouvelle phase de l’économie chinoise ?

Source : image générée par IA

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Publié le 19 février 2024
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Depuis plusieurs dizaines d’années, les analyses convergent sur la continuité de la croissance chinoise et la projection d’un premier rang économique mondial. Mais les bambous ne montent pas jusqu’au ciel.

Un certain nombre de signaux négatifs apparaissent dans l’économie chinoise. Sont-ils conjoncturels ou plutôt structurels ?

Le ralentissement économique, la démographie, la dette des entreprises, ne seront pas passagers.

Le retournement de l’économie chinoise commence sous nos yeux.

Quand on vit des dizaines d’années de forte croissance, on se laisse aller à imaginer que celle-ci sera éternelle. L’histoire nous enseigne que la vie économique relève de cycles.

 

La décélération de la croissance

En étudiant la courbe de la croissance économique chinoise depuis 60 ans, on s’aperçoit qu’elle se découpe en trois phases :

  1. Une croissance accélérée, pendant 30 ans, des années 1960 jusqu’au début des années 1990, avec une pointe proche de 20 %
  2. Une croissance stable, les 15 années suivantes, en moyenne autour des 10 %
  3. Une décélération de la croissance, amorcée en 2008, passant de 10 % à  « autour » de 5 % (vocabulaire officiel)

 

Des prévisions réalistes des prochaines années prolongent ce dernier chiffre vers 4 %, puis 3 %.

La décroissance est donc à l’œuvre depuis 15 ans… Elle s’explique par la hausse des coûts, la baisse des gains de productivité, et le manque de dépenses des ménages chinois, préférant l’épargne.

Cette décroissance sera alimentée par un paramètre additionnel, le repli démographique.

 

Une triple peine démographique

Le choix de l’enfant unique décidé en 1979 a atteint l’objectif de réduire la forte croissance de la population au moment où le pays devait relever le défi alimentaire.

Cette politique maintenue jusqu’en 2016 a préparé un tsunami démographique.

Ce déficit de naissances sur une longue période, première peine, a mis en place la baisse décalée du vieillissement de la population, deuxième peine.

Début 2023, le pouvoir politique a eu la plus grande difficulté à admettre une baisse de population d’environ 200 000 personnes, en 2022.

La baisse de 2023 se situe à deux millions.

Probablement en 2028, la Chine repassera sous la barre des 1,4 milliard d’habitants puis, dans une génération, en 2050, en dessous de 1,2 milliard.

Ce rétrécissement de population s’accompagne d’un vieillissement accéléré, déjà inscrit dans la structure de la pyramide des âges.

La population de plus de 60 ans atteignait 241 millions en 2017 ; elle est passée à 280 millions en 2020, et se dirige vers 420 millions en 2050.

Cet accroissement spectaculaire aura deux impacts : l’un sur le marché intérieur, l’autre sur le marché du travail.

La disparition de 200 millions de personnes du marché du travail ne pourra conduire qu’à un renchérissement de la main-d’œuvre, même en intégrant l’impact de l’automatisation.

Un retraité dispose de moins de revenus qu’un actif. Des conséquences significatives sur la vitalité du marché intérieur sont donc à prévoir.

La troisième peine démographique concerne la jeunesse. Après un parcours dans un système éducatif très exigeant, elle se trouve face à un marché de l’emploi très compétitif, et des conditions de travail difficiles.

Apparaît donc un phénomène de désenchantement, qui se traduit par deux phénomènes inattendus : l’exode intérieur et l’exil.

Le départ des grandes villes conduit à un exode vers des villes moyennes ou la campagne. Il s’explique par le cumul du coût de l’habitat urbain, le niveau de pollution, et les difficultés d’emploi.

L’autre dynamique de la jeunesse se traduit par un exil caché. Il est étonnant de découvrir que la quatrième nationalité des migrants à la frontière sud des États-Unis est la nationalité chinoise.

Ce retournement démographique global est porteur de conséquences économiques et financières très substantielles.

 

Le poids des dettes

Ces nouvelles tendances impactent la construction et le BTP, qui représentent presque 25 % du PIB.

Pendant plusieurs décennies, la hausse de la demande de logements neufs, urbains, a conduit les sociétés majeures du secteur à poursuivre leur endettement pour alimenter cette « croissance éternelle ».

Le ralentissement économique, et le rétrécissement/vieillissement de la population ont provoqué une baisse de la demande, dans une situation où l’offre de logements continuait d’augmenter.

Le groupe Evergrande, un des plus grands groupes immobiliers chinois, à la tête de plus de 300 milliards de dollars de dettes s’est déclaré en faillite aux États-Unis pendant l’été 2023, et vient d’être mis en liquidation par une décision d’un tribunal de Hong Kong, le 4 février 2024.

À l’automne dernier, l’autre géant du secteur, Country Garden, n’a pas été en mesure d’honorer un paiement de 60 millions de dollars.

Le niveau des capitaux engagés provoque naturellement des effets sur le secteur financier. Le groupe Zhongzhi, géant de la finance parallèle, très exposé au marché immobilier, affiche une dette de 64 milliards de dollars. Il s’est déclaré en faillite au début du mois de janvier 2024.

Cette triple fissure, décroissance, démographie, dette, se traduit naturellement dans les indicateurs boursiers. Le repli de la bourse de Shanghai atteint 12 % depuis six mois.

Depuis fin janvier 2024, la capitalisation boursière de Hong Kong, est dépassée par celle de Bombay…

Ces nouvelles tendances clés de la réalité chinoise ne sont pas conjoncturelles, mais structurelles.

 

Des conséquences globales

La rigueur idéologique du Parti communiste chinois est-elle adaptée à cette nouvelle phase de l’économie chinoise ?

Face à cette situation nouvelle, il faut de la créativité, de l’ouverture, de l’innovation, de nouvelles politiques, et des décisions atypiques afin de faire face à des réalités totalement nouvelles.

Ceci constitue un autre défi, idéologique, et structurel lui aussi, porté directement au cœur du système du PCC.

L’objectif de rattraper et dépasser les États-Unis apparaît de moins en moins probable. Au 1er octobre 2029, 80e anniversaire de la République Populaire de Chine, cela pourrait même apparaître impossible.

Il nous faut absolument réfléchir aux conséquences intérieures et internationales de cette « nouvelle » Chine.

 

Quand la Chine s’éveillera…. Quand la Chine s’essoufflera…

18/02/2024

L' UKRAINE ET LES FAUX POSTULATS DE LA GUERRE ......

Les faux postulats de la guerre dUkraine

 Eric Denécé, patron du CF2R (Centre Français de Recherche sur le Renseignement) met en évidence, dans son éditorial de février 2024, les erreurs d’appréciation ou d’interprétation probablement délibérées, peut être involontaires, faites par les analystes occidentaux qui traitent du conflit ukrainien

.Dominique Delawarde*Lorsqu’ils considèrent la guerre d’Ukraine, la plupart des analystes1partent, me semble-t-il, de postulats erronés délibérément ou par méconnaissance que je crois instillés par les États-Unis et l’Ukraine, et qu’il convient de signaler, car ils sont à l’origine d’une vision qui s’affirme de plus en plus fausse des origines et des réalités de ce conflit et donc de son issue probable.

Il ne s’agit pas, répétons-leune nouvelle fois, de défendre les positions de la Russie, mais de rappeler certains faits et de faire prendre conscience du narratif élaboré par les Américains pour justifier le bien-fondé de cette guerre aussi horrible qu’inutile, et de la désinformation majeure dont noussommes victimes en Europe, et en particulier en France, depuis maintenant deux années.

Quatrepostulats(délibérément)erronés

1.LaRussievoulaitenvahirl’UkraineNous savons aujourd’hui que le corps de bataille russe massé à la frontière ukrainienne début 2022 comptait entre 120 000 et 150 000 hommes selon les sources et que la première vague d’assaut ne comprenait que 60 000 hommes environ. Le simple bon sens voudrait que des analystes sérieux aient eu l’objectivité de reconnaitre qu’il s’agissait bien d’une opération miliaire «spéciale» qu’ils étaient en droit de dénoncer au lieu d’abonder dans le sens de la propagande diffusée par Kiev, Londres, Washington et Varsovie s’attachant à faire croire à une invasion menaçant toute l’Europe occidentale. Les effectifs russes engagés étaient clairement ceux d’une action limitée, donc notoirement insuffisants pour une opération d’ampleur contre un «de 603 000 km2et de 43 millions d’habitants. Rappelons pour mémoire que lors de leur invasion de l’Irak 438 000 km2, 27millions d’habitants et des forces armées non soutenues paren 20032, les Américains ont engagé une armée de 150000 homme assistée de 45000 Britanniques et de 70 000 Kurdes3.

Ce premier postulat ne résiste donc pas à l’analyse militaire élémentaire.

 

2.LaRussiedisposaitd’unearméepuissantequiauraitbalayerlesUkrainiensenquelquessemaines.Celan’apaseulieu,cequirévèlesamédiocritéetcelledeseschefsLes forces russes qui ontattaqué l’Ukraine l’ont fait avec un rapport de forces très défavorable de 1 contre 3. Elles ne pouvaient donc submerger ni écraser l’armée ukrainienne, très supérieure en nombre. Leur objectif était de la paralyser et de contraindre Kiev à la négociation.De plus, on oublie ce que de nombreux experts militaires observaient déjà pendant la Guerre froide et jusqu’au début des années 2000 : les forces soviétiques (malgré leur importance), étaient d’abord des forces préparées pour la défense et non pour les opérations extérieures, à la différence des forces occidentales. Nous savons donc depuis longtemps que la logistique, surtout pour la projection de forces, n’est pas leur point fort, ce qui a été confirmé par les observations de nombreux officiers s’étant rendus en Russie après la dissolution de l’URSS... et par les premières semaines de «l’Opérationmilitairespéciale».Ces défauts, ne se sont pas améliorés après la chute du mur de Berlin, tant l’armée russe a connu de coupes sombres, tant en matière de budget, de ressources humaines que d’unités. Il a fallu attendre le début des années 2000 pour observer le début d’un redressement. Néanmoins, l’armée russe d’aujourd’hui n’est pas l’Armée rouge d’hier, bien qu’elle en soit l’héritière.Aussi, nous nous permettons de penser que cette surestimation de la force russe, largement relayée par les médias occidentaux, n’avait pour but que de glorifier la résistance ukrainienne et d’humilier Moscou, dans le but possible de provoquer une fronde contre Poutine et son État-major.

 

3.LesforcesrussesvoulaientprendreKiev,maisellesontéchouéAutre ineptie. Seule une fraction des forces de l’Opération militaire spéciale a été affectée à l’offensive visant la capitale ukrainienne, non dans le but de la conquérir, mais defixer les forces de Kiev (manœuvre opérative). Il est totalement délirant de croire que les Russes envisageaient de conquérir une agglomération couvrant 12 300 km² au cœur d’une aire urbaine de28 900 km² , regroupant au total 4,6 millions d’âmes4, et encore une fois face à des forces supérieures en nombre et installées sur un territoire qu’elles connaissaient parfaitement. Ceux qui savent les extrêmes difficultés de la guerre urbaine n’ont cessé dedénoncer cette affirmation des Ukrainiens et de leurs mentors occidentaux comme totalement fantaisiste.À titre de comparaison, il convient de rappeler que pour son opération de nettoyage de la bande de Gaza (360 km2, 2,6 millions d’habitants), l’armée israélienne a engagé plus de 180000 hommes, dispose d’un contrôle du ciel total et d’une assistance américaine et britannique en matière de collecte de renseignements et de fourniture demunitions. Néanmoins, quatre mois après le début de son offensive, Tsahal n’est toujours pas parvenu àen prendre lecontrôle total alors même que les combattants du Hamas (20 000 hommes) ne sont pas des adversaires comparables à l’armée ukrainienne formée par l’OTAN.

 

4.Larésistance héroïquedesforcesukrainiennesa surpris lemonde commela

Russie et montrela solidité et  ladétermination de cettenation

Cette affirmation nous semble relever d’une sous-estimation délibérée de l’armée ukrainienne afin d’atteindre le but psychologique évoqué au point n°2 ci-dessus.

Encore une fois, revenons-en aux chiffres. Début 2022, les forces armées ukrainiennes comptaient 250 000 hommes, soit les deuxièmes les plus importantes en volume en Europe orientale, après l’armée russe.

Elles étaient de plus complétées par les gardes-frontières (53 000 hommes), la nouvelle Garde nationale d’Ukraine (60 000) et les divers services de sécurité intérieure. Surtout, ces forces avaient bénéficié, depuis 2014 d’une assistance majeure de plusieurs pays de l’OTAN (États-Unis, Royaume-Uni, Canada), en matière de formation et de livraisons d’armes, et recevaient aussi de très nombreux renseignements sur la Russie dont ces pays disposaient5.

C’étaient donc des forces professionnelles, bien équipées et disposant, pour certaines d’entre elles, d’une expérience du combat pour avoir participé depuis 2014, aux opérationsmilitaires contre les régions autonomistes du Donbass.

Rien à voir donc avec «la petite armée» ukrainienne que nous ont vendue l’OTAN et les médias.Ajoutons à cela que l’armée ukrainienne avait établi, principalement autour du Donbass, de très solides positions défensives, qu’elle combattait sur un terrain qu’elle connaissait, qu’elle était trois fois plus nombreuse que les forces d’attaque russes, et que si celles-ci avaient l’initiative, leur offensive était largement attendue.

Ces quatre postulats dont l’analyse rapide permet de mesurer qu’ils ne résistent pas aux faits relèvent donc de la mauvaise foi, si ce n’est d’une désinformation délibérée, afin de fausser la perception du conflit et de décrédibiliser l’adversaire russe, manœuvre en soi de bonne guerre.À côté de ses fausses affirmations, il convient également de se pencher sur d’autres faits, qui s’ils n’ont pas été déformés par le narratif otano-ukrainien, ont été passés sous silence, car ils contribuent également à éclairer les réalités de ce conflit d’un jour nouveau.

Lanécessairerelecturedespremiersmoisduconflit5.Depuis 2014, les Américains n’ont eu de cesse de soutenir l’Ukraine et de la pousser à reconquérir le Donbass et la Crimée qui sont des terres russes en encourageantson nationalisme et en l’armant, poussant de ce fait les Russes dans leurs retranchements.

Washington comme Kiev connaissaient pourtant les multiples avertissements qu’avait lancés Vladimir Poutine à partir de 2007 et ses réactions face à l’avancée agressive de l’OTAN aux marges de la Russie (Géorgie 2008, Ukraine 2014).

Américains et Ukrainiens se doutaient bien que les Russes ne resteraient pas sans réagir tout en espérant peut être le contraire... et qu’il fallait alors les faire tomber dans un piège : les placer en position d’agresseurs et de violation du droit international. Ils n’ont donc eu de cesse, depuis le milieu de l’année 2021, d’alerter l’opinion internationale sur la menace russe et le risque de guerre (qu’ils étaient en train de provoquer)dès qu’ils ont observé que Moscou massait ses troupes à la frontière ukrainienne et s’y livrait à des exercices militaires.

Il est finalement possible de considérer que les deux adversaires ont «bluffé» : les Américains et les Ukrainiens en pensant que les Russes ne réagiraient pas ; et Moscou estimant sans doute qu’en massant ses forces à la frontière, Washington et Kiev renonceraient.

Mais aucune de ces deux manœuvres n’a fonctionné et elles ont irrémédiablement conduit à la guerre.6.Ukrainiens et Américains savaient parfaitement qu’en lançant l’opération de reconquête du Donbass le 17 février 2022, Moscou interviendrait en soutien des populations russophones menacées.

Leur objectif était alors d’amener l’armée russe à buter sur les nombreuses

 
 
 

fortifications érigées depuis 7 ans à dans le sud-est du pays et à leurs nombreux moyens antichars, afin de lui infliger une défaite. Mais les Russes ne sont pas tombés dans ce piège.7.Il n’est pas imaginable que Washington et Kiev aient décidécette provocation contre la Russie sans que l’armée ukrainienne soit prête à résister et ait pris des dispositions défensives solides. Encore une fois, la légitime résistance ukrainienne n’est pas surprenante et s’est donc paradoxalement révélée moinsperformante que prévu, les Russes ayant pu fixer une partie des forces autour de Kiev et occuper très rapidement plus de 30% du territoire.8.Le retrait des forces russes de la région de Kiev, fin mars 2022, n’est pas lié à un échec militaire bien qu’elles y aient rencontré une farouche résistance ayant contrarié leur progression mais à une concession de Moscou dans le cadre des négociations d’Istanbul6, comme l’a confirmé Poutine lors de son interview accordée à Tucker Carlson. Certains continuent de nier ce fait, mais sans aucun argument, car les forces russes se sont retirées en bon ordre... avant que les Ukrainiens, sous l’influence de Boris Johnson, ne décident de mettre un terme à des négociations en passe d’aboutir!9.Tout cela ne veut pas dire que les Russes n’aient pas commis d’erreurs. Il y a eu sans aucun doute de mauvaises estimations initiales de l’adversité, due à des rivalités entre services de renseignement. Dans un article récent7, Andrei Kozovoï, professeur à l’université de Lille, évoque lefait que seules trois personnes, en dehors de Poutine lui-même, auraient été au courant du projet d’invasion décidé lors du Conseil de sécurité du 21 février : le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou ; le secrétaire du Conseil, Nikolaï Patrouchev ; et le directeur du FSB, Alexandre Bortnikov. Les autres membres de cette instance dont Sergeï Lavrov, ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Michoustine, Premier ministre et Sergueï Narychkine, le chef du SVR auraient été, eux, favorables à la poursuite du processus diplomatique.Par ailleurs Andrei Kozovoï rappelle justement que depuis l’arrivée de Poutine à la présidence en 2022, le FSB n’a cessé de prendre l’ascendant sur les autres services de renseignement, le SVR, mais aussi le GRU (Direction du renseignement militaire). Le premier s’étant déconsidéré aux yeux de Poutine à la suite de l’arrestation, en 2010 aux États-Unis, d’une dizaine d’illégaux par le FBI ; le second en raison du fiasco de l’empoisonnement de Skripal, à Londres, en 2018. Le FSB se serait de facto retrouvé en position de force dans l’élaboration du processus décisionnel, pesant de tout son poids en faveur d’une intervention militaire en Ukraine.La décision de lancer l’opération militaire spéciale certainement envisagée de longue date, mais non planifiée aussi en détail qu’elle aurait dû l’être semble ainsi avoir été prise dans l’urgence. Une fois celle-ci engagée, comme tous les militaires le savent, un plan d’opération ne résiste jamais à plus de trois jours de guerre et les forces russes ont été confrontées à une plus forte adversité que ce qu’elles escomptaient, ce qui leur a coûté cher.Lecinquième(nouveau)fauxpostulat10.IlexisteunréelrisquedeguerreaveclaRussied’ici5à8ansetlesOccidentauxdoivents’ypréparerDepuis la fin de l’année 2023, en raison de l’échec de la contre-offensive ukrainienne et des difficultés d’approvisionnement en armes, un nouveau narratif est produit par l’OTAN: celui d’un risque de guerre avec la Russie à l’horizon de 5 à 8 ans.

Ainsi se succèdent les déclarations alarmistes des principaux responsables politiques et militaires des pays de l’OTAN, dans une campagne savamment orchestrée.

 
 
      
 

En décembre 2023, les principaux collaborateurs du président Joe Biden déclarent au Congrès que si les parlementaires ne votent pas rapidement pas une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, la Russie pourrait gagner la guerre en quelques mois, voire quelques semaines. Mais les Républicains continuent à ce jour de s’opposer à une nouvelle aide de 61 milliards de dollars à Kiev.Puis, le 7 janvier, à l’occasion de leur séminaire annuel sur la défense, des membres du gouvernement suédois et des haut-gradés de l’armée déclarent que le pays doit se préparer à une guerre avec la Russie.Le 16 janvier, le journal allemandBildpublie un document «confidentiel» de l’État-major allemand montrant que celui-ci envisage sérieusement une attaque russe et décrivant comment il se prépare à y faire face.Le 21 janvier, l’amiral néerlandais, Rob Bauer, président du Comité militaire de l’OTAN déclare que l’Alliance n’exclut pas une guerre avec la Russie: «Nousnouspréparonsàunconflit»annonce-t-il.Le 21 janvier toujours, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, met en garde contre le risque d’une guerre dans un entretien diffusé par la chaine télévisée ZDF, affirmant que «mêmesiuneattaquerusseneparaîtpasprobablepourl’instant,nosexpertss’attendentdanscinqàhuitansàunepériodeaucoursdelaquellecelapourraitêtrepossible».Le 24 janvier, le général Sir Patrick Sanders, chef de laBritishArmyestime, dans une interview auGuardian,que la société britannique doit se préparer à l’éventualité d’une guerre.Le 5 février, dans un entretien paru dans le tabloïdSuperExpress, le ministre de la Défense polonais, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz, déclare ne pas exclure une guerre imminente avec la Russie.Enfin, le 9 février Le ministre danois de la Défense, Troels Lund Poulsen, affirme, dans une interview au quotidienJyllands-Posten,que la Russie est capable de passer rapidement à l’offensive et que le Danemark doit être prêt à ce scénario.Tous déclarent que face à la menace, les budgets de défense et les achats d’armement doivent être augmentés sans attendre8. Évidemment, on ne s’interroge guère quant à savoir à qui profite cette manœuvre politico-médiatique9Or, indépendamment du fait que Vladimir Poutine ait été très clair sur ce point lors de son interview avec Tucker Carlson10, les réalités démographiques et militaires montrent que cette hypothèse est totalement irréaliste et relève, une nouvelle fois, de la propagande, dans le but de maintenir à tout prix la cohésion de l’OTAN, qui commence à se fissurer, et surtout de faire peur aux opinions publiques qui voient bien quelle vont être l’issue de la guerre et les conséquences économiques déplorables qu’elle a engendrées pour elles.PopulationRussie145 millions d’habitants11Union européenne449 millions (soit 3 fois la Russie)Europe avec Royaume-Uni et Norvège521 millions (soit 3,5 fois la Russie)

 
 

États-Unis333 millions (soit 2,2 fois la Russie)OTAN956 millions (soit 6,6 fois la Russie)Budgetdedéfense12Russie86,4 milliards de dollarsÉtats-Unis877 milliards(soit10foislaRussie)France + Allemagne+ Royaume Uni53,6 + 55,8+ 68,5 = 177,9 milliards(soit2foislaRussie)OTAN1 200 milliards d’euros(soit14foislaRussie)Effectifsmilitaires13Russie1 150 000 hommes14Ukraine650 000 hommesPays d’Europe de l’Est membresde l’OTAN151 200 000 hommes(soitl’équivalentdelaRussie)États-Unis1 390 000 hommesUnion européenne1 800 000 hommes(soit1,5foislaRussie)OTAN3 370 000 hommes(soit3foislaRussie)Les chiffres et les faits sont têtus et parlent d’eux-mêmes. Et le décalage entre la réalité de terrain et le discours des Occidentaux et des Ukrainiens ne cesse de croître. Nous sommes donc en plein délire politique et en droit de nous demander si ceux qui nous gouvernent comme ceux qui commentent ce conflit sont stupides, incompétents, achetés ou irrémédiablement gagnés à l’idéologie néoconservatrice américaine, car ils défendent davantage les intérêts de Washington que ceux de leur propre pays16! Laquestion reste ouverte...1.Y compris l’excellent Emmanuel Todd dont le dernier ouvrage («La Défaite de l’Occident»,Gallimard, Paris, 2024) est en tout point remarquable qui s’égare parfois lorsqu’il aborde les questions militaires.2.Opération lancée en dépit de l’opposition très claire de l’ONU et illégale au regard du droit international.3.https://fr.wikipedia.org/wiki/Invasion_de_l’Irak_par_les_États-Unis_en_20034.Cf.https://www.populationdata.net/pays/ukraine/aires-urbaines. La ville de Kiev stricto sensu couvre 827km2et compte 3millions d’habitants, une superficie et une population toujours supérieures à Gaza.5.Eric Schmitt, Julian Barnes & Helen Cooper, «Commando Network Coordinates Flow of Weapons in Ukraine, Officials Say»,New York Times, June 25, 2022. Greg Miller and Isabelle Khushudyan, «Ukrainian spies with deep ties to CIA wage shadow war against Russia»,The Washington Post,October 23, 2023.

 
 

6.Voir à ce sujet mon éditorial n°62, «Quand le brouillard de la guerre commence à se dissiper», février 2023https://cf2r.org/editorial/quand-le-brouillard-de-la-guerre-commence-a-se-dissiper.7.Andrei Kozovoï, «Poutine ou l’intoxiqueur intoxiqué»Politique internationale, n°178,

Hiver 2023. Cet article, qui apporte des éléments intéressants, se décrédibilise malheureusement par sa grossière orientation anti-Poutine.

L’auteur va jusqu’à attribuer la responsabilité de l’assassinat de Daria Dougina au FSB... alors que le SBU ukrainien l’a clairement revendiqué!8.Seule voix discordante, le chef d’état-major des armées (CEMA) français, le général Thierry Burkhard a déclaré, le 22 janvier, lors d’une conférence à la Sorbonne, que«quelle que soit l’issue de la guerre en Ukraine, la Russie a déjà subi une défaite stratégique. (...)

L’armée de terre russe est dans un état critique. Ellene constitue plus une menace pour l’OTAN»https://www.opex360.com/2024/01/24/pour-le-chef-de-la-british-army-la-societe-britannique-doit-se-preparer-a-leventualite-dune-guerre.9.En 2023, les exportations d’armes américaines ont augmenté de 56% par rapport à 2022 selon le département d’État américain. C’est essentiellement la guerre en Ukraine qui explique cet accroissement record.10.Alors que Tucker Carlson, lui demandait s’il pouvait«imaginerunscénariodanslequelvousenvoyezdestroupesrussesenPologne», Vladimir Poutine a répondu

:«Seulementdansuncasdefigure,silaPologneattaquelaRussie.Nousn’avonspasd’intérêtsenPologne,enLettonieouailleurs.Pourquoiferions-nouscela?

Nousn’avonstoutsimplementaucunintérêt(...).Iln’enestpasquestion», a-t-il ajouté.11.https://fr.statista.com/statistiques/565077/population-totale-de-la-russie-2024/12.

Et avec un affaiblissement démographique à compter de 2030 (cf. E. Todd,op. cit. p. 64)13.https://atlasocio.com/classement-etats-par-effectif-militaire-total-monde.php14.Il convient de rappeler que la Russiene peut concentrer toutes ses forces en Europe car elle doitassurer la sécurité de ses frontières etde son immense territoire.15.https://www.cairn.info/revue-defense-nationale-2023-HS13-page-342.htm16.

Pour les deux derniers, nous proposons deux réponses que nous empruntons à Emmanuel Todd dans son dernier livre:«Si les citoyens d’Europe, et notamment de France, ne savent pas où est l’argent de leurs dirigeants, la NSA, elle, le sait et sait que ces dirigeants le savent.

En toute honnêteté, je ne puis vraiment dire dans quelle mesure les données collectées par la NSA permettent de tenir les élites occidentales; Je ne sais pas non plus jusqu’à quel degré cette institution peut réellement atteindre des comptabilités privées, ni quelles sont ses capacités de stockage.

Mais il suffit que les élites européennes croient en son pouvoir pour se montrer très prudentes dans leurs rapports avec le maître américain» (op. cit.,p. 189);«

Notre problème intellectuel, au fond, est que nous aimons l’Amérique.

Les Etats-Unis ont été l’un des tombeurs du nazisme; ils nous ont montré la voie à suivre pour atteindre la prospérité et la décontraction.

Pour accepter pleinement l’idée qu’aujourd’hui ils tracent celle qui mène à la pauvreté et à l’atomisation sociale, le concept de nihilisme est indispensable». (op. cit.,p. 244).

source :CF2Rhttps://reseauinternational.net/

10/02/2024

TERREUR ET MASSACRE AU NIGERIA ET TERREUR GAUCHISTE EN HALLEMAGNE ........

Terreur gauchiste en Allemagne : l’AfD finalement interdite au Festival international du film de Berlin

 

La popularité croissante de l’AfD (« alternative pour l’Allemagne »), formation politique ayant récemment fait la une de l’actualité européenne car suspectée d’avoir mis au point un projet de « remigration » en cas d’arrivée au pouvoir, lui vaut diverses attaques.

L’AfD finalement exclue de la Berlinale

Au premier rang de ses adversaires, les tenants de la gauche culturelle allemande sont vent debout contre l’AfD. Dernièrement, les directeurs du Festival du film « Berlinale », Mariette Rissenbeek et Carlo Chatrian, ont exclu les représentants de l’AfD de l’événement.

Ils ont annoncé jeudi 8 février, par l’intermédiaire d’un communiqué, avoir informé « tous les politiciens de l’AfD précédemment invités » qu’ils n’étaient pas les bienvenus à la Berlinale et à son gala d’ouverture. « L’engagement pour une société libre et tolérante » fait partie de l’ADN de la Berlinale, ont argumenté les responsables.

 

Pour les organisateurs de cette 74ème édition du Festival international du film de Berlin se déroulant du 15 au 25 février, il est important, surtout au vu des prétendues révélations sur la rencontre de Potsdam à laquelle ont participé des membres de l’AfD, de « prendre position sans équivoque pour une démocratie ouverte ».

Un Festival du film largement subventionné

Les responsables de la Berlinale (dont la première édition eu lieu en 1951) disent observer avec inquiétude « la montée de l’antisémitisme, du ressentiment antimusulman, des discours de haine et d’autres attitudes antidémocratiques et discriminatoires en Allemagne ».

Pourtant, pas plus tard que le 5 février dernier, le bureau du ministre fédéral allemand de la culture, Claudia Roth (Verts) avait défendu l’invitation de politiciens de l’AfD comme une « coutume protocolaire », ajoutant que cela correspondait « à la pratique démocratique et au respect du gouvernement fédéral pour le parlement et ses députés élus ».

AfD

Mariette Rissenbeek et Carlo Chatrian. Source : exberliner.com

Une présence de membres de l’AfD d’autant plus légitime que le Festival international du film de Berlin est « également financé par des fonds fédéraux considérables » et doit donc essayer de représenter l’ensemble de la société.

Auparavant, plus de 200 artistes, réalisateurs et journalistes avaient publiquement demandé l’exclusion des représentants de l’AfD.

Ceux-ci semblent donc avoir plus de poids que les milliers d’électeurs (et par ailleurs contribuables) allemands ayant déjà voté pour la formation anti-immigration.

 

Crédit photo : capture YouTube (photo d’illustration)

 

ET PENDANT CE TEMPS !

 

Les chrétiens massacrés au Nigeria, dans l’indifférence générale.

Entre le 23 et le 25 décembre 2023, une vingtaine de villages chrétiens au centre du Nigeria ont été attaqués.

Plus de 200 personnes ont été tuées, et plus de 300 blessées. Des images qui circulaient sur les réseaux sociaux ont montré l’horreur et la violence de ces attaques, avec des corps jonchant le sol, des bâtiments brûlés, des maisons pillées.

Depuis plusieurs années, une grande partie de la population nigérienne vit dans la terreur des attaques des groupes islamistes et des bandes criminelles.

Massacres, enlèvements, viols, torture constituent le quotidien des chrétiens locaux.

Le Nigeria détient le terrible record du plus grand nombre d’enlèvements de chrétiens dans monde : sur les 5 259 chrétiens enlevés en 2022, 4 726 étaient nigérians, d’après l’ONG Portes Ouvertes.

Les prêtres, qui se déplacent beaucoup pour assurer leur ministère, sont particulièrement ciblés par les enlèvements.

En 17 ans, 53 prêtres ont été enlevés, 16 tués et 12 attaqués au Nigeria, a indiqué en avril 2023 la conférence épiscopale nigériane.

Au total, en 20 ans, plus de 60 000 chrétiens ont été tués et 5 millions déplacés.

Le 18 mai 2022, j’avais saisi le Parlement européen du sujet des massacres au Nigeria, demandant un débat sur ce thème, et la création d’un poste de coordinateur chargé de la lutte contre la christianophobie.

Tout cela m’avait été refusé. L’Union européenne préférait s’occuper d’une pseudo islamophobie qui sévirait sur le sol européen, faux-nez de l’islamisme conquérant.

Il semblerait que les choses évoluent puisque le Parlement a adopté cette semaine une résolution pour exprimer sa profonde indignation devant ces attaques horribles et manifester son soutien aux victimes. Notre Groupe Identité et Démocratie a tenu à rappeler que 360 millions de chrétiens sont persécutés tous les ans dans le monde.

Des chiffres alarmants et en expansion constante. Nous nous réjouissons que le Parlement en prenne conscience, même si sa clémence à l’égard de certaines associations proches des Frères musulmans reste problématique.

Ce double jeu ne pourra pas durer éternellement, car, si nous n’attaquons pas le mal à ses racines, il continuera de se répandre, et bientôt il sera trop tard pour l’arrêter.

Aujourd’hui le Nigeria, demain l’Europe. Les chrétiens, comme tous les Européens, peuvent compter sur nous pour les protéger. Nous continuerons de dénoncer l’islamisme conquérant, qu’il prospère sur notre continent ou ailleurs.

Par Jean-Paul Garraud, Président de la délégation RN au Parlement européen

 

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2024, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine

 


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06/02/2024

EN FINIR AVEC LE JIHAD DE L' UNRWA COMPLICE DES TERRORISTES !

03/02/2024

LES HOUTHIS DU YEMEN ET L' IRAN VONT-ILS ENFLAMMER LE MOYEN-ORIENT ?

Les Houthis et l’Iran vont-ils enflammer le Moyen-Orient ?

 
Publié le 3 février 2024
 

Le mouvement yéménite a-t-il l’autonomie et le pouvoir d’amorcer une crise internationale de grande ampleur, ou bien l’Iran est-il le véritable parrain de cette crise ?

La priorité consiste à identifier les racines de cette situation, puis le déroulement des attaques récentes en mer Rouge.

Enfin, vers quelles perspectives, l’intervention militaire des États-Unis, et diplomatique de la Chine, vont-elles faire évoluer cette situation ?

Le mouvement Houthi n’est nullement le résultat d’une génération spontanée, il est le produit d’un processus historique et d’une rencontre politique contemporaine.

 

Houthis : géographie et histoire

La première spécificité géographique de ce mouvement est de se situer dans la partie extrême sud-ouest de la péninsule arabique, région très montagneuse de l’actuel Yémen.

Ses habitants ont été historiquement des guerriers, caractéristique fréquente des populations montagnardes.

Vers la fin du premier millénaire, l’Empire perse qui y exerçait son influence, y envoya un religieux afin d’y rétablir la paix.

Issu de la branche zaïdite du chiisme, il y répandit ce courant particulier de l’islam chiite.

Cette population montagnarde et guerrière se trouva ainsi dotée d’une troisième spécificité, religieuse.

Actuellement leur influence s’exerce sur seulement un quart du territoire du Yémen, celui où se trouve la capitale, Sanaa.

 

Le basculement de 1979

Cette particularité religieuse d’appartenance au courant chiite allait représenter une importance particulière pour les ayatollahs iraniens, chiites, qui prennent le pouvoir à Téhéran en 1979.

La nouvelle stratégie de Téhéran va être dès lors d’utiliser systématiquement, dans tout le Moyen-Orient, majorité (Irak) ou minorités religieuses chiites, au service d’une nouvelle politique iranienne.

C’est dans cette vision stratégique qu’une partie de la famille Houthi, issue de cette région montagneuse et chiite du Yémen, fut invitée à venir vivre en Iran, dans la grande ville religieuse de Qom.

Une quinzaine d’années plus tard, il lui fut proposé de revenir au Yémen.

Elle y organisa une montée en puissance politique, et par un jeu d’alliance avec l’ancien président Saleh, prit militairement le pouvoir à Sanaa, à l’automne 2014.

Téhéran mettait ainsi en place un pouvoir politique chiite à la frontière sud de l’Arabie saoudite, son rival sunnite.

Elle s’arrogeait aussi indirectement un droit de regard et d’intervention en mer Rouge, comme elle l’a dans le golfe Persique.

Elle acquérait ainsi une capacité complète de nuisance sur les deux côtes est, et ouest, de la péninsule Arabique. 

 

Le regard iranien vers l’ennemi de l’islam

La stratégie de construction d’un « arc chiite » de Téhéran à Beyrouth en passant par Sanaa, allait être mise au service de l’autre grand objectif de la République islamique d’Iran : la lutte contre Israël.

Dans les années 1970, avant son arrivée au pouvoir, l’Ayatollah Khomeini avait écrit qu’Israël « était l’ennemi de l’islam ».

En mai 1979, trois mois après sa prise de pouvoir, il créait le corps des Gardiens de la révolution, et en leur sein, la force Qods (Jérusalem) destinée aux opérations extérieures.

Les moyens pour atteindre l’objectif étaient mis immédiatement en place.

En retraçant ainsi toute cette architecture, on constate que l’attaque du 7 octobre est l’aboutissement d’une stratégie patiemment et minutieusement mise en place depuis des dizaines d’années.

Cela fut d’ailleurs confirmé par le pouvoir iranien lui-même.

Deux jours après l’attaque du Hamas, le conseiller pour les Affaires internationales du Guide suprême, Ali Akbar Velayati (ancien ministre des Affaires Étrangères) a déclaré à la presse iranienne : « Si les États-Unis ont cru, en éliminant le général Soleimani, priver l’Iran de sa capacité d’action extérieure, les évènements récents leur donnent tort ».

Par ses paroles, provenant du sommet de l’État, l’Iran a reconnu la paternité des attaques du 7 octobre.

 

Le déclenchement des actions des Houthis

L’analyse de l’intervention des Houthis nécessite de regarder à la fois la carte et le calendrier.

Les missiles et drones lancés depuis le Yémen, situé à plus de 2000 km des frontières de l’État hébreu, n’ont pas été mis en œuvre contre Israël, dès les premières heures du 7 octobre.

Seuls les mouvements directement au contact du territoire israélien, Hamas, Hezbollah, groupes pro-Iran de Syrie, sont entrés en action.

Concernant la chronologie, les premières attaques de navire sont intervenues six semaines après le déclenchement de l’attaque contre Israël, et quatre semaines après l’entrée de l’armée israélienne dans la bande de Gaza.

L’intervention yéménite est donc totalement découplée de l’attaque initiale.

Son objectif est lié à l’intervention de Tsahal à Gaza, et vise à forcer Israël à arrêter son opération militaire contre le Hamas.

La création d’un désordre dans le trafic maritime mondial a pour but d’amener les pays européens et asiatiques, touchés économiquement par ce désordre, à demander à Israël l’arrêt de son intervention.

 

Les limites du plan iranien

Téhéran demeure l’architecte de cette intervention puisque l’Iran est le seul fournisseur des 160 missiles et drones utilisés à ce jour contre les navires, en mer Rouge et dans le golfe d’Aden.

Cette stratégie de nuisance a certes créé des perturbations, mais ces dernières n’ont pas été suffisantes pour atteindre l’objectif souhaité.

Deux interventions sont venues contrarier ce plan, l’une militaire menée par les États-Unis et la Grande-Bretagne, l’autre diplomatique, conduite par la Chine.

L’intervention militaire n’avait pas pour objectif de faire cesser les frappes, mais de les réduire en détruisant simultanément les stocks de missiles et les radars de surveillance maritime.

L’intervention de Pékin demandant à Téhéran d’intervenir auprès des Houthis est tout à fait complémentaire.

La Chine s’inquiète de plus en plus de son ralentissement économique intérieur.

À ce titre, les exportations revêtent donc une importance encore plus grande.

Toute entrave à la circulation maritime vers le marché européen, troisième au classement mondial des exportations chinoises, est donc à proscrire.

 

Que faut-il donc maintenant attendre de cette situation ?

L’Iran ne pourra faire la sourde oreille vis-à-vis de la Chine devenue son premier client pétrolier.

Le nombre de missiles lancés depuis le Yémen va donc significativement diminuer, et probablement se concentrer sur des navires miliaires, en priorité américains.

En effet, d’une certaine façon, un arrêt complet signifierait perdre la face, en se montrant aux ordres de Pékin, tant pour Téhéran que pour les Houthis.

L’arrêt des perturbations en mer Rouge est lié à l’arrêt de l’intervention à Gaza.

Si dans les prochaines semaines, voire les prochains jours, une trêve d’une certaine durée se profilait autour de la libération progressive des otages, la circulation maritime vers le canal de Suez devrait retrouver son calme.

Drones et missiles iraniens lancés depuis le Yémen ne seront certainement pas le prélude à un élargissement du conflit au Moyen-Orient.

 

Mais la situation reste instable, surtout après le bombardement d’une base américaine en Jordanie, et l’attente d’une réplique de Washington.

29/01/2024

GÉOPOLITIQUE : L' AUTORITÉ PALESTINIENNE ET SES RELATIONS AVEC LE HAMAS ???

23/01/2024

ISRAËL ACCUSÉ DE GÉNOCIDE PAR LA COUR INTERNATIONALE DE JUSTICE ???

20/01/2024

USA : GAGNANT DANS L' IOWA ! TRUMP GRIMPE DANS LES SONDAGES !

Trump a gagné dans l’Iowa, il grimpe dans les sondages et il veut tuer l’OTAN !

Primaires républicaines : dans l’Iowa, Donald Trump obtient une première victoire, prévisible et écrasante

L’ancien président a obtenu 51 % des voix, contre 21,2 % pour Ron DeSantis et 19,1 % pour Nikki Haley. Si l’Iowa ne représente que 40 délégués dans la course à l’investiture, l’État donne traditionnellement le ton de la période électorale qui s’ouvre.

https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/16/p...

 

Donald Trump assomme ses rivaux dès le premier round des primaires républicaines et remporte le caucus de l’Iowa. Ron DeSantis termine à la deuxième place et Vivek Ramaswamy jette l’éponge.

https://www.bfmtv.com/international/amerique-nord/etats-u...

 

Pour l’élection du prochain Président américain, le 5 novembre, Trump est largement favori. Il est déjà presque assuré de remporter l’investiture des Républicains.

Loin devant tous les Républicains, même DeSantis qui semblait en position d’être son rival s’effondre de plus en plus. Et il jouit d’une popularité jamais vue selon les sondages

Dans son discours après sa victoire de l’Iowa, il a carrément fait un discours patriote sans politique politicarde, en appelant à l’union des démocrates et des Républicains.

Certes, que son rival potentiel soit le sénile Biden ça aide, mais pas seulement.

Il fait une percée incroyable dans toutes les couches de la population. En sus des familles à bas revenus, il touche à présent aussi les diplômés et tout cela malgré ses 91 chefs d’inculpation dans 3 dossiers.

La Cour suprême doit se prononcer incessamment sous peu sur l’éligibilité de l’ancien Président. Les deux partis doivent faire leurs discours le 7 février.

Déclaré inéligible par le Colorado et le Maine, il a fait appel auprès de la Cour suprême. Si elle suit les décisions du Colorado et du Maine, Trump ne pourra pas se présenter aux élections, la Constitution exigeant qu’il se présente devant TOUS les Américains.

Ce sera un empaillage juridique sur le point central : le Capitole était-il une insurrection et Trump y avait-il appelé ?

La constitution des USA prévoit dans son 14e amendement adopté en 1868 qu’aucun responsable politique, militaire ou judiciaire ne peut occuper ces fonctions s’il a pris part à “une insurrection ou une rébellion”.

Est-ce que le Président qui venait d’être battu est considéré comme “un responsable politique”, est-ce que, en appelant à une marche pacifique sur le Capitole pour faire entendre la voix du peuple, Trump peut être réputé avoir appelé à “insurrection”, est-ce que c’est une question relevant du judiciaire ou du politique ? …

À suivre.

En attendant, les patriotes, de ce côté-ci de l’Atlantique, savourent…

Par Christine Tasin

https://resistancerepublicaine.com/2024/01/17/trump-a-gag...