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20/01/2024

UKRAINE/OTAN : OÙ SONT LES ARMES DISPARUES ???

Plus d’un milliard d’armes envoyées en Ukraine ont disparu…

 
 

Bercoff reçoit Éric Dénécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement.

L’Ukraine, historiquement l’un des pays les plus corrompus au monde et l’une des plaques tournantes du trafic d’armes et le trafic n’a fait que s’accroître depuis le début de la guerre…

Alors quoi d’étonnant à ce que l’on retrouve, dès l’automne 2022, les armes envoyées à Zelensky en Afrique, au Congo, au Nigéria…

Nombre de politiques africains ont prévenu les Européens…

Rien n’a changé.

Aux USA il y a eu très vite une omerta sur le trafic d’armes en Ukraine, on ne pouvait plus en parler, l’OTAN a fait une propagande énorme “ne vous inquiétez pas, on contrôle tout”.

Mais les choses changent, et elles changent parce que les USA sont entrés en période électorale, ils commencent à prendre de la distance pour décrédibiliser l’Ukraine qu’ils ont soutenue, alors ils essaient de trouver des arguments, des prétextes… pour sortir de cette guerre qu’ils ont voulue.

Pour Eric Dénécé, le conflit en Ukraine est plié, malgré les dernières aides annoncées par la Grande-Bretagne, la France… mais les conséquences ne sont pas terminées, et de loin.

Il faut surveiller de très près le gigantesque trafic d’armes et ce qui va se passer dans les Balkans, autour de la Serbie, du Kosovo.

Plus de 3 millions de personnes ont quitté le pays, alors les armes suivent souvent les mêmes filières qu’on retrouve un peu partout…

P.S. je vous rappelle que, toute honte bue, avec une impudence habituelle, Macron a annoncé il y a 2 jours que les généreux Français allaient offrir encore 40 nouveaux missiles longue portée SCALP et des centaines de bombes aux trafiquants qui les attendent en Ukraine…

 

Ou comment la Macronie offre sur un plateau de quoi déclencher une nouvelle guerre en Europe. Il est vrai que, grâce aux guerres, on peut imposer toutes les restrictions possibles aux Français et les dissuader de voter pour des partis patriotes qui, n’ayant jamais été aux affaires, passent pour ne pas savoir, ne pas pouvoir… gérer une crise.

 

https://resistancerepublicaine.com/2024/01/17/macron-cont...

 

 

 

18/01/2024

GÉOPOLITIQUE : AFRIQUE / SAHEL : LA CONVERGENCE DES JUNTES ? ANALYSE !

Sahel : la convergence des juntes ? 

Assiste-t-on à la constitution d’un bloc géopolitique aligné sur la Russie au cœur du Sahara ? Un décryptage signé par Erwan Bertho-Legarrec.

Source : Wikimedia Commons

Publié le 18 janvier 2024
- A +

En moins de trois ans, un quart des pays les plus pauvres d’Afrique de l’Ouest est passé sous régime militaire : le Mali (19 août 2020), la Guinée-Conakry (5 septembre 2021), le Burkina Faso (24 janvier 2022) et finalement le Niger (26 juillet 2023).

Le président de la République, Emmanuel Macron, a qualifié cette succession de coups d’État « d’épidémie », une formule qui a fait florès dans les médias mais qui, comme toutes les métaphores biologiques appliquées au politique, rend mal compte de la situation sur le terrain.

Alors que la République de Guinée (Guinée-Conakry), dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, a progressivement refusé l’alignement pro-moscovite des juntes militaires maliennes, burkinabé et nigériennes, et s’est sensiblement rapproché de la Côte d’Ivoire, les dictatures militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont annoncé le 16 septembre 2023 la création d’une « Alliance pour les États du Sahel » (AES) et multiplié les rencontres, le « voyage à Bamako » étant devenu le rendez-vous incontournable des élites idéologiques et militaires burkinabé et nigérienne.

 

 

Assiste-t-on à la constitution d’un bloc géopolitique aligné sur la Russie au cœur du Sahara ?

Des liens de convergence forts existent entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger et accréditent cette hypothèse.

D’abord une population en forte croissance démographique : avec 20 millions d’habitants, le Burkina Faso a une croissance démographique de + 3 %, le Mali est dans la même situation, le Niger, avec sans doute près de 25 millions d’habitants, a le plus fort taux de fécondité au monde, plus de six enfants par femme en moyenne.

Cette démographie soutenue entraîne des déséquilibres forts dans la pyramide des âges : près de 50 % de la population a moins de 15 ans au Burkina Faso, au Niger 60 % de la population a moins de 20 ans.

Des dynamiques démographiques qui expliquent largement le poids de la jeunesse, de ses organisations syndicales et politiques et de son rôle d’armée de réserve des partis politiques et des agitateurs dans les perturbations politiques actuelles dans ces États.

Ces trois pays sont par ailleurs dépendants de l’extraction minière : au Niger, l’uranium, en perte de vitesse, et qui ne représente que 10 % du PIB, contribue cependant à 50 % des ressources propres du gouvernement, servant essentiellement à payer les salaires d’un fonctionnariat pléthorique et largement inefficace, voire corrompu.

 

Tristes tropismes 

On pourrait égrener la litanie des stigmates de la pauvreté qui lient et fragilisent ces trois États : putschs militaires à répétition, domination d’une classe bourgeoise urbaine qui tire sa richesse des porosités entre politique, bonnes affaires et monopole sur le foncier, qu’il soit rural ou urbain.

 Mais c’est bien évidemment le tropisme russe, mis en scène dans des manifestations de jeunes qui agitent le drapeau de Wagner ou de la Fédération de Russie, qui concentre toute l’attention.

Depuis le coup d’État d’Assimi Goïta, le Mali a fait l’allégeance la plus bruyante et la plus forte à Wagner : le drapeau noir frappé de la tête de mort, emblème du groupe militaire parapublic russe, qui flottait sur la ville de Kidal « libérée » par les mercenaires, en fut l’incarnation la plus récente.

La junte militaire malienne a d’ailleurs largement financé sa guerre contre les séparatistes Touareg en concédant au groupe paramilitaire Wagner l’essentiel des sites d’orpaillage maliens.

Mais le tropisme russe est visible aussi au Burkina Faso, là encore via la concession de sites miniers aurifères, et au Niger où l’égérie des réseaux sociaux, la Suisso-Camerounaise Nathalie Yamb, surnommée la « Dame de Sotchi », a fait le déplacement à Niamey (décembre 2023), reçue comme un chef d’État, avec tapis rouge et remise de décoration de la part des autorités militaires nigériennes au grand complet. Stellio Capo Chichi, alias Kemi Seba, activiste franco-béninois des réseaux sociaux et suprématiste noir, l’avait précédé mais avec moins d’honneurs, ses prises de position de jeunesse contre l’Islam l’ayant desservi.

Dès les premiers jours du coup d’État de Tiani, alors que la situation était encore incertaine pour les putschistes, les drapeaux russes et les drapeaux de Wagner étaient visibles dans les manifestations de jeunes à Niamey, notamment dans celles qui virent le saccage de l’ambassade de France, le blocus de la résidence de l’ambassadeur, Sylvain Itté, et du campus de pavillons diplomatiques français, et le siège de la base aérienne où stationnaient les forces françaises au Niger.

Manifestations « spontanées » mais encouragées par le groupe de média Liptako d’Abdourahamane Oumaou, candidat malheureux à la présidentielle de 2021 (0,43 % des suffrages).

 

Trois juntes, une dynamique 

Niamey est devenu le point de ralliement des activistes des réseaux sociaux anti-français : le professeur de philosophie franco-camerounais Franklin Nyamsi, tenant régulièrement son blog sur Mediapart, et encore enseignant de l’Éducation nationale française, a été le dernier grand invité de la junte militaire nigérienne en décembre 2023.

Pour lui aussi, la junte militaire nigérienne avait déroulé le tapis rouge et l’avait reçu en grande pompe au palais présidentiel.

Franklin Nyamsi et Stellio Capo Chichi (dit « Kemi Séba ») sont, comme Nathalie Yamb, à des degrés plus ou moins assumés, des acteurs de l’influence russe en France et dans l’Afrique francophone, et des acteurs majeurs de la haine de la France distillée sur les réseaux sociaux auprès de la jeunesse subsaharienne.

Mais leur audience s’étend aussi sur les diasporas subsahariennes en France même, participant notamment à diffuser les mensonges russes sur la présence française au Sahel.

La dynamique médiatique et politique des trois juntes est d’ailleurs assez semblable : activisme anti-français sur les réseaux sociaux, coup d’État militaire, manifestations massives de jeunes chômeurs, nomination d’un Premier ministre issu des franges les plus radicales du marxisme africain (Choguel Kokalla Maïga au Mali, Apollinaire Kyélem de Tambèla au Burkina Faso), haine contre la France proclamée par les membres de la junte lors des grands rassemblements internationaux, rupture (Niger) ou quasi rupture des relations diplomatiques (Burkina Faso, Mali), et finalement rapprochement avec la Russie.

Cette convergence des juntes, rendue possible par leurs trajectoires économiques semblables comme leurs comportements diplomatiques récents, est mise en scène régulièrement par des rencontres au plus haut niveau entre les trois régimes militaires : entretien entre Mody, ancien chef d’état-major des Forces Armées Nigériennes, et Assimi Goïta, dernièrement rencontre en décembre 2023 entre les trois Premiers ministres à Agadez, sous parapluie militaire américain.

Tout aussi symbolique, l’envoi par le Niger d’une aide logistique au Mali, lors de l’offensive sur Kidal du groupe Wagner, ou l’envoi d’un contingent réduit de forces spéciales Burkinabè à Niamey pour soutenir le coup d’État militaire au Niger.

 

Pour autant, derrière les mesures symboliques et les protestations d’amitiés, en l’état actuel des choses, la « convergence des juntes » risque de tourner court.

En effet, les trois juntes sont arrivées au pouvoir dans des conditions si différentes qu’il semble peu probable de voir naître autre chose qu’une construction médiatique.

 

L’Alliance des États du Sahel : un épouvantail (géo)politique

L’équilibre des pouvoirs dans les trois juntes militaires est très différent, et n’augure pas de trajectoires communes dans le temps moyen. Assimi Goïta est la tête de gondole d’une clique de colonels dont beaucoup sont impliqués dans des affaires de marchés publics litigieux.

Chacun d’eux représente un des principaux corps des Forces Armées Maliennes (FAMA) dont la sécurité d’État, organe sensible du renseignement militaire.

Ibrahim Traoré au Burkina Faso, qui s’inscrit dans la geste de Thomas Sankara, capitaine, putschiste et marxiste comme lui, au pouvoir dans les années 1980, joue sur l’image de l’homme providentiel, et s’est débarrassé progressivement de tous ses compétiteurs militaires en les envoyant en stage militaire à Moscou.

Allié idéologique de l’avocat marxiste (formé à Nice), Apollinaire Kyélem de Tambèla, il a été soutenu par les masses désœuvrées de la capitale, Ouagadougou. Il règne sur un paysage politique atone, marqué par les exils successifs des ténors de la classe politique civile.

Son atout réside dans un contrôle strict de l’information, l’envoi sur la ligne de front de ses opposants de la société civile, et sur le fait que les deux principales villes du pays, Ouagadougou au centre du pays, et Bobo Dioulasso dans le sud, sont épargnées par les attaques djihadistes et les crimes des forces de défense et de sécurité. Ce qui lui permet de masquer l’échec sécuritaire de son gouvernement.

Abdourahamane Tiani, lui, est dans une position politique beaucoup plus précaire.

Cacique de l’ancien régime, son pouvoir est partagé au sein de l’armée entre Mody, ancien chef d’état-major devenu ministre de la Défense, le général Barmou, formé aux États-Unis (et qui représente les intérêts de l’armée) et le tonitruant Tumba, militaire lui aussi, qui véhicule les accusations de complicité de la France avec les terroristes.

Mais seule la capitale a fait allégeance à son pouvoir, et encore ne parle-t-on que des associations politiques de la jeunesse, celles qui ont fait le siège de l’ambassade de France et de la base française sur l’aéroport de Niamey.

Les venues successives de Stellio Capo Chichi, de Guillaume Soro (opposant ivoirien en fuite), de Nathalie Yamb et de Franklin Nyamsi s’expliquent par cette volonté de Tiani de garder les organisations de jeunesse de la capitale à ses côtés.

Se concilier les bonnes grâces des mouvements de jeunesse est une nécessité absolue pour la junte militaire nigérienne. Certains de ces mouvements ont bénéficié déjà des largesses financières du régime, par le biais de la redistribution des sommes collectées pour soutenir le gouvernement militaire auprès de la diaspora nigérienne.

Sont à l’affût des figures politiques comme celle d’Abdourahamane Oumarou, fondateur d’un parti marxiste, l’Union des Patriotes Panafricanistes, et PDG d’un groupe média qui mêle presse écrite, radios et chaîne de télévision.

C’est d’ailleurs Abdourahamane Oumarou, perpétuellement affublé d’un treillis militaire et d’une casquette cubaine frappée de l’étoile rouge, qui a organisé la venue à Niamey de Nathalie Yamb, et a mobilisé la jeunesse de Niamey, via son groupe de média Liptako.

Mais les périphéries du pays restent encore incertaines. Dans le nord, l’ancien ministre Ag Boula, réfugié au sein des populations touarègues vers Agadez, a monté un gouvernement dissident, alors que les Toubous dans le Djado, autour de Dirkou, viennent eux aussi de former un mouvement militaro-politique hostile à la junte.

Derrière les généraux, tous issus du régime précédent, une cohorte de colonels, plus jeunes et plus pauvres aussi, assure une forme de surveillance du gouvernement, sans que l’on sache qui se cache derrière ses colonels, peut-être d’autres généraux en attente d’allégeance plus nette ou des intérêts russes.

Tiani, initiateur d’un coup d’État opportuniste, semble en équilibre précaire à la tête de l’État, pris en étau entre une armée qui veille à ses intérêts (alors qu’elle a perdu plus de 400 tués les trois premiers mois du régime militaire), et une jeunesse survoltée, dont les réseaux sociaux diffusent les fantasmes les plus fous : sortie du FCFA, sortie de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), création d’une monnaie nouvelle commune aux trois pays, construction de centrale nucléaire…

Au Mali, dans son discours de vœux du nouvel an (janvier 2024), Assimi Goïta vient de clarifier son projet politique : unité nationale et laïcité.

Lui qui était venu au pouvoir grâce aux manifestations organisées à Bamako par les imams, dont le médiatique Imam Dicko, semble vouloir se détacher des religieux.

Naguère capturé par les mouvements séparatistes touaregs, Assimi Goïta a un compte personnel à régler avec les mouvements sécessionnistes, plus qu’avec les Groupes Armées Terroristes (GAT) qui assurent pourtant un blocus quasi complet autour des villes de Gao et de Tombouctou.

Mais c’est encore son pouvoir qui apparaît le plus assuré. Grâce aux milices Wagner qui garantissent sa protection rapprochée, et à l’épuration systématique des organisations de la jeunesse : « Rose la vie chère » qui dénonçait l’échec économique de la junte militaire malienne a été emprisonnée, de même que Ben Diarra, le créateur du mouvement « Yerewolo – Debout sur les remparts », initiateur de la haine anti-française, ou le rappeur Ras Bath, lui aussi hostile à la France, et coupable d’avoir critiqué le régime militaire.

Si ces arrestations ont pu étonner la population de la capitale, aucun mouvement de foule ne s’est constitué pour exiger leur libération.

Pourtant le pouvoir d’Assimi Goïta est aussi de plus en plus instable : la capitale connaît de graves coupures d’électricité récurrentes, imputées à la mauvaise gestion des régimes politiques précédents, alors même que les militaires dirigent le pays depuis trois ans sans que la situation énergétique ne se soit améliorée.

Une classe politique civile, ancienne et bien implantée dans la capitale, reste active, notamment sur les réseaux sociaux, et les imams sont très critiques à l’égard du régime.

La prise de Kidal par les forces de Wagner semble sceller la reconquête du pays, préalable selon les militaires pour organiser des élections. Or, l’unité théorique du pays semble s’être réalisée sans qu’un calendrier d’élection ne soit publié. Au contraire, les activistes pro-junte sur les réseaux sociaux diffusent le mot d’ordre de Nathalie Yamb « Dix ans sans élections ! ». Il sera de plus en plus difficile aux militaires maliens de rester au pouvoir alors que Wagner multiplie les crimes, y compris contre les FAMA, que la faillite sécuritaire est de plus en plus visible, que la crise énergétique semble insoluble.

Les trois régimes militaires utilisent l’AES comme cache-sexe de leurs faillites, et le temps nous dira si cette marionnette médiatique réussira à distraire les masses suffisamment longtemps pour leur permettre de consolider leur pouvoir.

 
 Source et Publication :  https://www.contrepoints.org/2024/01/18/470132
 

15/01/2024

UNRWA , LA FABRIQUE DES TERRORISTES .......

06/01/2024

LE HAMAS UTILISE DES TECHNOLOGIES DE POINTE POUR SES TUNNELS........

REVUE DE PRESSE ET RAPPEL  !!!
 
Interview

Yehuda Kfir : le Hamas utilise des technologies de pointe pour ses tunnels

Selon cet expert en guerre souterraine, Tsahal ne peut plus continuer à frapper bâtiments et infrastructures pour localiser les tunnels, l'armée doit "creuser jusqu'à eux"

Des soldats se tenant dans un grand tunnel du Hamas trouvé près du poste frontière d'Erez dans le nord de la bande de Gaza, sur une photo diffusée le 17 décembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)
Des soldats se tenant dans un grand tunnel du Hamas trouvé près du poste frontière d'Erez dans le nord de la bande de Gaza, sur une photo diffusée le 17 décembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

Cette semaine, l’armée israélienne a révélé au public le plus grand tunnel des terroristes du Hamas découvert à ce jour, construit sous la direction du frère de Yahya Sinwar, chef du Hamas à Gaza, Muhammad, dans le nord de la bande de Gaza, près du point de passage d’Erez vers Israël.

Tsahal n’a pas précisé ni si ni comment le tunnel avait été utilisé lors du massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre, lorsque ses terroristes ont massacré 1 200 personnes dans le sud d’Israël. Mais comme il s’étend sur environ quatre kilomètres, de la partie nord du camp de réfugiés de Jabaliya à 400 mètres de la frontière, on peut raisonnablement en déduire qu’il a probablement été utilisé.

Sa grande entrée au nord a pu, aisément, faciliter la sortie rapide de dizaines de motocyclettes et de véhicules tout-terrain. Face à un détachement aussi important, si près de la clôture frontalière, les postes d’observation et les patrouilles de Tsahal n’auraient pas été en mesure de prévenir une attaque, car ils auraient été débordés et seraient arrivés trop tard.

Israël est au courant depuis des années de l’existence du réseau souterrain du Hamas à Gaza, avec ses vastes circuits de tunnels, mais a choisi de ne pas mener d’opérations transfrontalières pour les démolir. Cette décision résulte à la fois d’une politique visant à contenir le Hamas et du fait que l’envoi de troupes au sol dans la bande de Gaza nécessite des considérations militaires complexes et présente des risques importants en termes de vies humaines. Les échelons politiques ont cherché à éviter cette situation à tout prix, jusqu’au 7 octobre.

Le tunnel découvert cette semaine est communément appelé le « tronc ». Tsahal n’a pas publié d’images de ses « branches », mais elles existent bel et bien. Le réseau de tunnels est constitué d’une entrée principale, le puits, qui descend à une profondeur de 50 mètres, avec des « branches » qui partent sur les côtés et des puits de sortie localisés dans des écoles et d’autres bâtiments.

Les « troncs » de ce genre de tunnels servent généralement de « planchers », avec une séparation au sommet. Sur les images publiées par Tsahal, on aperçoit des marches menant à la sortie du tunnel.

Au début du mois, Tsahal a indiqué avoir localisé 800 tunnels et 500 puits de tailles et de longueurs diverses depuis le début de sa guerre contre le Hamas. La plupart des tunnels découverts se trouvaient dans le nord de la bande de Gaza, où l’offensive terrestre a commencé et a été la plus intense. Il existe également d’énormes tunnels de contrebande sous la frontière que Gaza partage avec l’Égypte, au sud de la bande de Gaza.

Découverte des tunnels

Le problème auquel est confrontée l’armée israélienne ne se limite pas au nombre de tunnels ou à leur longueur, a expliqué le général de brigade (réserviste) Yehuda Kfir, ingénieur et expert en guerre souterraine, à Zman Yisrael, le site du Times of Israel en hébreu. Par le passé, Kfir était responsable de la guerre souterraine au sein de la direction technologique et logistique de Tsahal. Il a continué, même au terme de son service militaire à mener des recherches et à travailler dans ce domaine.

Au cours des dix dernières années, Kfir a créé un groupe Facebook intitulé « Underground Warfare », dans lequel il discute sans relâche de la menace que représentent les tunnels et à partir duquel il a exhorté les commissions de la Knesset à se pencher sur la question.

« Dans le domaine de la recherche historique sur la guerre souterraine, il est clair que lorsque les généraux parlent de nombres et de tailles [de tunnels], il y a un problème. S’ils comptent les restes des combattants ennemis, les kilomètres parcourus ou le nombre d’obus, c’est le signe que les choses ne vont pas bien », a affirmé Kfir dans une interview.

« En temps de guerre, l’important n’est pas la portée, le nombre de kilomètres ou de tonnes d’explosifs, mais plutôt de savoir si l’armée a la capacité de vaincre l’ennemi et … malheureusement, à ce jour, malgré le fait que Tsahal ait découvert de nombreux tunnels, l’ennemi ne montre aucun signe de détresse. Ce qui signifie que les objectifs de la guerre sont encore loin d’être atteints. »

Ingénieur et expert en guerre souterraine, le général de brigade (res) Yehuda Kfir (Crédit : Capture d’écran de la Douzième chaîne ; utilisé conformément à la clause 27a de la loi sur les droits d’auteur)

« Il faut savoir que dans une guerre souterraine, il est beaucoup plus difficile d’évaluer l’état de l’ennemi, car il est impossible d’analyser ce qui se passe sous terre », a souligné Kfir. « L’histoire militaire nous apprend que les armées ont toujours eu du mal à savoir ce qui se passait dans le camp ennemi lorsqu’il était sous terre », a-t-il ajouté.

« Il est difficile de savoir à quel point et où ils ont été touchés, et combien de temps ils pourront encore se cacher. Pendant la Seconde Guerre mondiale, un soldat japonais est sorti d’un tunnel des années après la fin de la guerre. Les tunnels améliorent considérablement les chances de survie. »

La Défense était au courant de l’existence de tunnels dans la zone du passage d’Erez, mais les informations publiées par le porte-parole de Tsahal nous ont récemment apporté plus de détails, notamment sur les travaux d’ingénierie réalisés dans ce tunnel en particulier. Qu’avez-vous appris de ces images ?

Yehuda Kfir : La vidéo montre le développement de nouveaux outils d’excavation, notamment un tunnelier improvisé, semblable à celui utilisé pour creuser le métro de Tel Aviv.

Il y a aussi la forme arrondie du tunnel, et nous voyons beaucoup d’acier, ce qui est relativement nouveau ; ils utilisent de l’acier et non du béton comme c’était le cas lors de l’opération Bordure Protectrice [en 2014]. Les tunnels que nous voyons dans ces vidéos sont plus sophistiqués ; ils ont vraiment investi dans ces tunnels.

Où cet acier est-il utilisé ? Et comment le Hamas l’a-t-il obtenu ?

L’acier est un matériau de meilleure qualité, plus facile à travailler et plus cher. Ce qui montre bien que l’argent n’est pas un problème pour le Hamas. Il a beaucoup plus d’argent qu’en 2014.

Pour ce qui est de l’utilisation, il est visible dans les portes lourdes et blindées. Il est clair qu’elles sont d’un niveau élevé.

L’acier doit être transporté, puis façonné dans un atelier approprié à l’intérieur de Gaza, avant d’être installé. L’acier semble avoir été importé de l’extérieur de la bande de Gaza. L’acier est également utilisé pour fabriquer les lance-roquettes et les missiles eux-mêmes.

Les images de tunnels montrent de nombreuses portes en acier. On peut donc en déduire qu’il y a de nombreuses portes en acier dans les autres tunnels. Il est clair qu’ils n’ont aucun problème pour acheminer des matériaux lourds.

On a dit dans le passé que les tunnels de contrebande entre l’Égypte et Gaza avaient été endommagés, mais à la vue de tout ce matériel, il est évident que la contrebande à partir de la région du Sinaï se porte à merveille.

Un soldat se tenant à l’entrée d’un grand tunnel du Hamas trouvé près du poste frontalier d’Erez dans le nord de la bande de Gaza, sur une photo diffusée le 17 décembre 2023. (Crédit : Armée israélienne)

Nous savons que les ingénieurs et les excavateurs [du Hamas] ont acquis la plupart de leurs connaissances [en matière de construction de tunnels] dans la région de Khan Younès. En d’autres termes, en ce qui concerne l’évolution des tunnels, vu ce qu’ils ont dans le nord, nous pouvons supposer que dans le sud, les tunnels sont encore plus grands, mieux équipés et plus sophistiqués.

J’ai appris pas mal de choses sur les outils utilisés par le Hamas et leurs capacités, en particulier les foreuses rotatives manuelles, qui doivent être actionnées par deux personnes. C’est une preuve qu’il développe des outils d’excavation, car, à ma connaissance, elles ne sont pas disponibles sur le marché. Cela ressemble plutôt à une improvisation locale d’un simple dispositif de forage, et cela nous indique qu’ils ont un « département de développement » qui fonctionne. Ils ne restent pas inactifs, mais investissent pour améliorer leurs capacités d’excavation.

Tsahal a indiqué que ce tunnel descendait jusqu’à 50 mètres. Pourquoi une telle profondeur ?

Tsahal pensait auparavant que le Hamas ne creusait que jusqu’à une profondeur de 30 mètres, car c’est le niveau de la nappe phréatique. La révélation dimanche d’un tunnel de 50 mètres de profondeur, sous le niveau de la nappe phréatique, montre que le Hamas a surmonté un autre obstacle technologique, car il est très compliqué de construire à une telle profondeur. D’un point de vue technique, lorsqu’il y a de l’eau pendant l’excavation, il y a une pression constante – et quiconque construit et creuse sous la nappe phréatique risquerait de se noyer s’il ne disposait pas d’un équipement de pompage spécialisé pour évacuer l’eau et prévenir les inondations.

Nous parlons ici de technologies de pointe. En d’autres termes, par rapport à ce que nous savons de leurs capacités jusqu’à l’opération « Bordure protectrice », c’est un grand pas en avant.

Plus on va en profondeur, plus on est protégé. Leur besoin de creuser encore plus profondément vient du fait que Tsahal a développé des capacités en matière d’explosifs de profondeur depuis 2017. Il y a eu un incident au cours duquel plusieurs hommes du Jihad islamique ont été enterrés dans un tunnel transfrontalier. Le Hamas a tiré les leçons qui s’imposaient. Il a compris que, pour survivre, il devait creuser plus profondément.

Le ministre de la Défense Yoav Gallant visitant un important tunnel du Hamas dans le nord de Gaza, , sur une photo diffusée le 17 décembre 2023. (Crédit : Ariel Hermoni/Ministère de la Défense)

Parlez-nous des « étages ».

On aperçoit, dans certaines vidéos, une ville souterraine, avec différents niveaux de tunnels et de passages entre eux. Il y a une sorte de rue souterraine avec des entrées à d’autres endroits. L’architecture interne nous indique à quoi servent les tunnels et quelle est leur stratégie.

Dans les grands tunnels, il y a des « zones de rassemblement » juste sous le plafond. Et bien sûr, les puits eux-mêmes sont utilisés pour les attaques. La taille de la voie principale, le « tronc », indique clairement qu’il s’agit d’un tunnel de contrebande, utilisé pour le transport d’équipements et de véhicules.

Le porte-parole de Tsahal n’a pas mentionné le système de communication interne du tunnel, mais nous avons pu voir des panneaux électriques ou des boîtes de communication.

Depuis le 7 octobre, on présume que Yahya Sinwar a également utilisé le réseau de tunnels comme réseau de communication. Il s’agit très probablement d’un système de câbles, que Sinwar a planifié pour que les câbles enfouis profondément dans la terre soient à l’abri des écoutes téléphoniques ou électroniques.

Sur le réseau cellulaire ou le réseau câblé en surface, il tenait un discours, celui qu’il voulait que l’on entende, et utilisait ensuite le réseau souterrain pour les messages secrets. En pratique, le câblage à l’intérieur des tunnels était hors de portée des services de renseignement [israéliens]. C’est également ce qui a manqué à Tsahal : des renseignements sur la situation dans les souterrains, sur l’emplacement des forces, sur le nombre de soldats restants, sur les plans de combat à venir…

Tsahal pourrait-elle développer des services de renseignements « souterrains » ?

C’est possible. Lorsqu’Israël a décidé de bloquer les tunnels transfrontaliers, cela a pris du temps, mais il a trouvé une solution technologique. Pour préparer une guerre souterraine, il faut développer davantage le renseignement souterrain.

Des soldats se tiennent près d’un grand tunnel du Hamas découvert près du poste frontière d’Erez dans le nord de la bande de Gaza, dans une image publiée le 17 décembre 2023. (Crédit : armée israélienne)

Comment Tsahal peut-elle continuer à détecter des tunnels, notamment dans le sud de la bande de Gaza ?

La méthode de Tsahal est frustrante et nous ne pouvons pas continuer à l’utiliser, car elle implique de détruire les infrastructures et les bâtiments en surface pour atteindre ce qui se trouve en dessous.

Au cours de la première phase [de l’offensive terrestre], Tsahal avait pour mandat de procéder à des destructions massives [dans le but de démanteler le Hamas]. Il est évident que nous ne pourrons pas employer cette méthode pour débusquer les tunnels à Khan Younès et à Rafah. Il faudra donc trouver un autre moyen pour savoir ce qui se passe sous terre, sans détruire les bâtiments et les infrastructures qui se trouvent au-dessus.

Je pense que le moyen d’y parvenir est de creuser de notre côté vers eux, tout en insérant des outils intelligents – capteurs, microphones et robots, tout ce qui peut pénétrer dans les tunnels et nous apporter des renseignements sur leur emplacement.

On peut même envisager une sorte de torpille souterraine, en lançant au bon moment une machine d’excavation dotée de capacités d’explosion. Nous devons changer d’approche et attaquer les tunnels de l’intérieur.

Traduit et édité à partir de l’article original sur le site hébreu de ToI, Zman Yisrael.

 

 

19/12/2023

DERRIÈRE LE MOUVEMENT TERRORISTE DU HAMAS , LA PATTE DE L' IRAN !

L’Iran, la vraie menace mondiale contre Israël

Personne ne peut s’enthousiasmer devant les milliers de morts palestiniens, comme la majorité du monde civilisé a été atterrée devant le massacre programmé contre les Israéliens le 7 octobre 2023 mais je trouve assez assourdissant le silence de tous les médias et les gouvernements de ce même monde civilisé devant une évidence qui « doit être absolument occultée » : la grande majorité de ce peuple palestinien et son gouvernement de « pantins » ont encouragé et soutenu l’installation du mouvement terroriste « Hamas » durant des années dans leur pays.

Ils ont encouragé et soutenu la fabrication de kilomètres de tunnels souterrains qui abritaient les « assassins » à la solde de l’Iran et applaudis à la pluie de rockets qui tombait sur Israël, hurlant leur joie dès qu’ils apprenaient la mort d’un juif.

Aujourd’hui ils pleurent leurs morts mais n’est-ce pas le prix à payer pour le soutien inconditionnel à l’alliance de l’OLP avec les « Chiites » iraniens et le « Hezbollah » d’une grande majorité des leurs ?

Tous les Allemands n’étaient pas des partisans des « Nazis » et d’Hitler mais ceux qui ne l’étaient pas ont été également massacrés sous les bombes des « Alliés » : c’est cela que l’on appelle « une guerre ».

Puisqu’il est question des « Chiites », apparemment la « guérilla », qui opposait depuis 2014, les rebelles « Houthis », soutenu bien entendu par l’Iran, contre les gouvernants et l’armée « Sunnites », avec l’alliée Arabie Saoudite, n’a pas été un succès pour ces derniers et, aujourd’hui, ce sont eux, ces « Chiites » qui menacent la libre circulation dans la « Mer Rouge » en contrôlant le détroit du Yémen. Ils revendiquent leur engagement total contre Israël.

Combien de temps allons-nous attendre une réplique musclée et décisive des USA, de l’Europe et même de certains pays Arabes du Golfe pour mettre fin à cette situation déplorable et à cette menace mondiale programmée par l’Iran et ses « satellites » ?

Peut-être attendent-ils, une fois encore, que ce soit les Israéliens qui s’impliquent militairement « afin de pouvoir les critiquer ouvertement » ?

 

Par Manuel Gomez

Source :  https://ripostelaique.com

 

15/12/2023

GUERRE EN UKRAINE : HISTOIRE ET GÉOPOLITIQUE ! ( POLÉMIA )

 
 

Guerre en Ukraine : une histoire, une géopolitique

Guerre en Ukraine : une histoire, une géopolitique

par |

13 décembre 2023 |

 

Europe, Exclusivité Polémia, Géopolitique

 

Par Michel Leblay, patron d’émission à Radio Courtoisie ♦

Dans ce texte fouillé, Michel Leblay revient en profondeur sur le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Une analyse passionnante, pleine de hauteur.


Polémia

Loin d’avoir été la marque d’une « fin de l’histoire », la dissolution de l’URSS en décembre 1991, négociée par trois partenaires (les dirigeants de la Fédération de Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine) pressés d’être les chefs d’Etats nouvellement indépendants, ouvrit la voie à des tensions tournant à la belligérance.

Déjà, l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’étaient opposés (1988) avant même la fin de l’État créé par le pouvoir communiste.

En 2008, l’armée russe envahit la Géorgie.

En Asie centrale des négociations plus ou moins difficiles sur les frontières furent menées entre les anciennes républiques socialistes soviétiques de la région.

Il n’y eut pas d’issue favorable entre le Tadjikistan et le Kirghizistan par rapport à une frontière difficile à délimiter dans la vallée de la Ferghana et des affrontements entre les deux pays débutèrent en mai 2021.

Le heurt majeur est intervenu en Ukraine, considérée par les Russes comme la source de leur histoire.

En s’appliquant par des actions subreptices à détacher définitivement Kiev de Moscou, l’Amérique y a vu le moyen d’affaiblir définitivement la puissance russe.

Les Russes, après l’effondrement subi dans les années 1990, élirent à leur tête un dirigeant soucieux de rétablir la position d’un pays au passé prestigieux dont les frontières avaient été réduites à celles qui prévalaient avant l’accession au trône de Catherine II, voire même de Pierre le Grand. Vladimir Poutine avait, notamment, pour ligne que la Russie conserve une emprise sur son « étranger proche », constitué par l’essentiel des anciennes républiques socialistes soviétiques.

Tout ceci dans une reconfiguration de la géopolitique mondiale où ont émergé de nouveaux pôles de puissance et où les Etats-Unis ont pour objectif d’assurer leur primauté.

La guerre engagée par l’armée russe

Le 24 février 2022, la Russie envahissait l’Ukraine, son armée attaquant sur quatre axes, au nord, à l’est et au sud.

L’action principale au nord, marquée par la tentative de prise de l’aéroport d’Hostomel et destinée à la prise de Kiev échoua rapidement.

Si aucun objectif assigné à son armée par le président de la Fédération de Russie ne fut annoncé, à l’évidence, au vu de la tournure des combats, ce premier engagement fut un échec.

Il est possible que les concepteurs du plan se référèrent pour son élaboration à l’occupation de la Tchécoslovaquie en août 1968 et à la prise de Kaboul en décembre 1979 : maîtrise rapide de la capitale du pays et de ses différents centres de direction et neutralisation des dirigeants politiques.

Comme dans toutes les guerres, les informations fournies par les belligérants sont soumises au préalable à la censure et elles relèvent pour beaucoup d’entre elles de la propagande.

Néanmoins, des experts reconnus ont offert, au fil des semaines, des études qui, au vu de leurs précisions et de leur maîtrise du domaine de la guerre paraissent correspondre à la réalité des combats en cours. Insuffisante en effectifs face à un adversaire nettement mieux préparé que prévu, l’armée russe a montré des failles au moins en termes d’organisation (déficience du commandement, graves défauts de l’encadrement…) et de logistique, difficultés déjà rencontrées durant la première guerre mondiale et lors de l’offensive allemande de 1941.

Par ailleurs, elle n’a pas réussi à obtenir la suprématie aérienne, indispensable à la conduite d’une action en profondeur.

Face à cette armée russe, l’armée ukrainienne qui, à l’origine, n’était qu’un démembrement de l’Armée rouge de l’ancienne URSS, a bénéficié, au moins depuis 2014, sinon antérieurement, d’une assistance conséquente des puissances anglo-saxonnes, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Malgré les revers des premières heures, l’armée russe a avancé en territoire ukrainien, s’emparant au sud de la rive occidentale de la mer d’Azov avec la prise de Marioupol puis franchissant le Dniepr pour prendre Kkerson. A l’est cette armée progressait dans la région du Donbass et au nord, elle s’implantait autour de Kharkiv.

L’armée ukrainienne qui a bénéficié dès le début d’importantes livraisons d’armes, en premier lieu des États-Unis mais aussi du Royaume-Uni, a été considérablement renforcée en matériels tout au long du printemps de l’année 2022, ce qui lui a permis d’éviter toute rupture du front et de préparer une contre-offensive pour le début de l’automne. En termes de planification, elle aurait bénéficié pour celle-ci des conseils d’experts américains hors d’Ukraine.

Cette armée a ainsi pu reprendre au nord la région de Kharkiv, à l’est des portions de territoires du Donbass, occupées après le 24 février et, au sud, rejeter les troupes russes sur la rive orientale du Dniepr.

Face à cette situation, le commandement russe fut réorganisé.

Une ligne de défense en profondeur dite « ligne Suvorikine » du nom du général qui commandait alors en Ukraine fut aménagée.

Pour reprendre le territoire initialement perdu et franchir les défenses adverses, l’armée ukrainienne a bénéficié de la part des pays occidentaux et, en premier lieu, des États-Unis d’importantes quantités de munitions et de matériels, chars, artillerie, blindés de transports de troupes…

Il s’agissait de préparer une contre-offensive déterminante. Engagée au début du mois de juin 2023, celle-ci n’a permis à l’automne suivant aucune avancée significative.

Dans les semaines précédentes de violents combats avaient débuté autour de la ville de Bakhmount.

Les forces russes, principalement composées, en ce lieu, par la milice Wagner, ont fini par s’emparer de cette ville.

Comme dans le reste des opérations, les taux de perte, de part et d’autre, ont été fort élevés.

 

Il faut souligner, du côté de l’Ukraine, certaines faiblesses militaires inhérentes à sa situation :

  • le matériel livré, d’une technique avancée, nécessite un temps de formation qui ne peut être accompli dans sa totalité, vu les circonstances et sa disparité complique la chaîne logistique ;
  • outre l’emploi direct du matériel, les unités sont insuffisamment formées à la manœuvre d’ensemble ;
  • le rapport démographique est défavorable à l’Ukraine.

 

Ce premier constat militaire ainsi fait, il importe d’analyser les origines de ce conflit avant de pouvoir en mesurer les conséquences et en entrevoir les solutions.

Il est un aboutissement d’un processus qui a débuté après la chute de l’URSS, fruit, d’une part, d’une volonté américaine de reconfigurer la géopolitique mondiale aux bénéfices des États-Unis et, d’autre part, du président de la Fédération de Russie, élu en mars 2000, de maintenir une zone d’influence exclusive à l’intérieur des frontières qui constituaient l’URSS, héritière de l’empire des tsars, patiemment construit au fil des siècles, bordant la mer Baltique, la mer Noire et l’océan Pacifique.

La « fin de l’histoire » et l’exercice du « hard power » américain

A la dissolution de l’URSS, le 26 décembre 1991, l’Amérique apparue comme le vainqueur de « la guerre froide » sans avoir eu à combattre son adversaire.

Celui-ci s’effondra de son seul fait, incapable de répondre aux défis des temps et aux aspirations d’une population frustrée de ne pouvoir jouir des mêmes libertés et des mêmes richesses qu’en Occident qu’elle percevait à travers un monde de communication de plus en plus ouvert.

Vainqueur sans le sacrifice du sang, l’Amérique dans les décennies mille neuf cent quatre-vingt-dix, sous la présidence de Bill Clinton, s’imagina que ses valeurs faites de démocratie et d’un libéralisme économique parfois effréné (pourvu qu’il soit à l’avantage de l’Amérique, protectionniste pour sa part lorsqu’elle considère qu’un quelconque de ses intérêts est menacé) devaient être diffusées à travers la planète sous son égide bienveillante.

Ce fut le mythe de la fin de l’histoire. A côté de cet envol idyllique qui forgea pour partie la doctrine des néo-conservateurs, il y eut l’approche plus géopolitique incarnée par Zbigniew Brzeziński, exprimant sa vision dans son livre Le grand échiquier, paru en 1997. Là, au-delà des observations du moment, se trouve toute la filiation de la géopolitique anglo-saxonne, héritière d’Halford Mackinder.

Thalassocratie plus encore que la Grande-Bretagne car séparés de l’immense ensemble eurasiatique et son prolongement africain par deux vastes océans, l’Atlantique et le Pacifique, les États-Unis ne pouvaient admettre qu’un quelconque équilibre puisse s’y former à leur détriment mettant alors en péril la primauté de leur puissance.

Autre pilier qui allait guider l’action des néo-conservateurs.

Si Joseph Nye a théorisé, là aussi, dans les années mille neuf cent quatre-vingt-dix le concept de soft power comme facteur de diffusion de la puissance, les États-Unis, première puissance militaire du monde, ont largement usé de leur hard power dans les vingt années qui suivirent.

Alors que les États européens tentaient par des interventions sous l’égide de l’ONU de rétablir une paix dans une Yougoslavie à l’agonie où se déchiraient les entités qui l’avaient constituée autour d’une Serbie dominante, les États-Unis entrèrent dans la partie, d’abord diplomatiquement (accords de Dayton du 14 décembre 1995) puis militairement.

En 1999, sans l’accord de l’ONU, les États-Unis et leurs alliés, engagèrent, au titre de l’OTAN, des opérations contre la Serbie pour l’obliger à évacuer sa province du Kosovo où la population d’origine albanaise devenue majoritaire à la suite des migrations du XXe siècle s’était insurgée pour exiger une séparation.

Le Kosovo était le berceau de l’identité serbe.

Les Serbes, peuple slave orthodoxe, avaient depuis longtemps une relation privilégiée avec les Russes ce qui fut l’une des causes de la première guerre mondiale.

Mais cette fois le frère russe trop affaibli ne pouvait être d’aucune aide, il n’en fut pas pour autant indifférent.

La Serbie après une vague de bombardement se soumit à la volonté américaine.

Puis survinrent les attentats du 11 septembre 2001.

Coup d’éclat, opération de terreur sans stratégie de support, ayant pour objectif l’humiliation de l’Amérique, l’effondrement spectaculaire des deux tours du World Trade Center offrit l’occasion aux néo-conservateurs d’imposer leurs vues dans cette Amérique qui n’avait jamais été attaquée sur son sol depuis 1812.

Alors débuta un enchaînement guerrier.

Par sa résolution 1368 du 12 septembre 2001 qui se référait à l’article 51 de la charte des Nations Unies sur le droit à la légitime défense des États, le Conseil de sécurité reconnut aux États-Unis le droit de répondre par une action militaire à l’acte terroriste dont ils avaient été la victime. Fort de cette résolution votée à l’unanimité du Conseil, les États-Unis entamèrent, dans la nuit du 7 au 8 octobre 2001, une campagne de bombardements à l’encontre d’Al Qaida et de ses hôtes talibans au pouvoir à Kaboul. Le 13 novembre suivant, les troupes de l’Alliance du Nord, appuyées par les Américains entrèrent dans la capitale afghane. Le 20 décembre 2001, le Conseil de sécurité adopta la résolution 1386 autorisant dans son premier article « la constitution pour six mois d’une force internationale d’assistance à la sécurité pour aider l’Autorité intérimaire afghane à maintenir la sécurité à Kaboul et dans ses environs, de telle sorte que l’Autorité intérimaire afghane et le personnel des Nations Unies puissent travailler dans un environnement sûr ».

Le commandement de la force internationale fut confié à l’OTAN.

La présence des forces occidentales dura près de vingt jusqu’à l’évacuation calamiteuse de Kaboul, le 15 août 2021, après la reprise de la capitale afghane par les Talibans.

S’inscrivant dans un projet de reconfiguration du « Grand Moyen-Orient », l’armée américaine envahit l’Irak le 20 mars 2003, violant la charte des Nations Unies. Le Conseil de sécurité avait refusé de donner son aval à cette opération militaire, l’intervention du ministre français des Affaires Étrangères, Dominique de Villepin, le 14 février 2003, restant l’évènement marquant des débats.

Là aussi ce fut l’échec (voir Le Monde « Liberté en Irak », retour sur le fiasco de l’invasion américaine – 14 juin 2014). Les troupes américaines se retirèrent d’Irak, le 15 décembre 2011, sur la décision du président Obama.

Autre revers, l’intervention en Libye, cette fois menée par la France et le Royaume-Uni avec l’appui des États-Unis. Outrepassant les autorisations accordées par la résolution 1973 du Conseil de sécurité du 17 mars 2011, notamment dans ses articles 4 et 6, Français et Britanniques permirent l’élimination physique du chef d’État libyen.

A ce jour, cet État n’existe plus, le pays est divisé, livré aux milices avec un gouvernement à Tripoli et un parlement à Tobrouk. La France a payé lourdement au Sahel le prix des erreurs commises.

Loin d’apporter une quelconque justification à l’invasion de l’Ukraine par l’armée de la Fédération de Russie, le rappel des principales interventions militaires occidentales depuis la chute de l’URSS est un facteur indispensable pour comprendre et juger des positions des États du « reste du monde », ou du « Sud global » selon l’expression, face à cette invasion.

Lors des votes à l’Assemblée générale des Nations-Unies, la condamnation de cette invasion fut certes majoritaire, en nombre d’États (vu sous l’angle démographique, le rapport est différent, la Chine, l’Inde, le Pakistan s’abstenant notamment), en revanche l’application de sanctions (ce qui pèse dans la réalité) est pratiquement limitée aux pays occidentaux.

Hors de cette aire, non seulement les sanctions ne sont pas appliquées mais certains pays permettent de les détourner (voir ELUCID Guerre en Ukraine : comment la Russie parvient à détourner les sanctions – Marco Cesario 22 mars 2023 ; Le Monde Les Émirats dans le camp russe face à l’Ukraine – Jean-Pierre Filiu 2 avril 2023).

Les États-Unis vis-à-vis de la Fédération de Russie

Après avoir situé l’action internationale des États-Unis et de leurs alliés occidentaux dans leurs différentes interventions militaires menées depuis trois décennies, bien évidemment, il faut se pencher sur la relation entretenue avec la Fédération de Russie.

Dès les années qui suivirent le démembrement de l’URSS et l’indépendance des quinze républiques qui la constituaient, Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller à la Sécurité du président Carter a défini une forme de cadre conceptuel dans son livre Le grand échiquier – L’Amérique et le reste du monde, publié en 1997. Il y écrit : « Pour l’Amérique, l’enjeu géopolitique principal est l’Eurasie.

Depuis cinq siècles, les puissances et les peuples du continent qui rivalisent pour la domination régionale et la suprématie globale ont dominé les relations internationales. Aujourd’hui, c’est une puissance extérieure qui prévaut en Eurasie. Et sa primauté globale dépend étroitement de sa capacité à conserver cette position. »

Il ajoute : « L’Eurasie demeure, en conséquence, l’échiquier sur lequel se déroule le combat pour la primauté globale… Le « jeu » se déroule sur cet échiquier déformé et immense qui s’étend de Lisbonne à Vladivostok. »

La vision de Brzezinski se place ainsi dans l’héritage de MacKinder.

Dans cette Eurasie de la fin du XXe siècle, Brzezinski distingue, d’une part, cinq acteurs qu’il nomme géostratégique : la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et l’Inde[1] ; et cinq « pivots géopolitiques » : l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l’Iran. S’agissant de l’Ukraine, il écrit : « L’indépendance de l’Ukraine modifie la nature même de l’État russe. De ce seul fait, cette nouvelle case importante sur l’échiquier eurasien devient un pivot géopolitique. Sans l’Ukraine, la Russie cesse d’être un empire en Eurasie. »

Bien sûr, à l’époque où il a publié son livre, Brzezinski n’occupait plus de fonction officielle ce qui a conduit certains à limiter la portée de son essai, n’y voyant que le fruit d’un commentateur d’une nouvelle configuration géopolitique.

Il n’empêche qu’il conservait une forte influence dans le milieu des décideurs américains. Il était membre du Council on Foreign Relations et Barack Obama le désigna durant sa campagne électorale comme son conseiller aux Affaire étrangères.

Ainsi, après la politique d’endiguement (« containment ») de l’URSS conceptualisée par George Kennan[2] dans son télégramme de février 1946 et exprimée par Harry Truman dans son discours du 12 mars 1947 devant le Congrès, la pensée de Zbigniew Brzezinski, celle d’une politique de refoulement (« Roll back »), devint l’axe de la politique étrangère américaine face à la Fédération de Russie.

Tout commence lors de l’entretien à Moscou entre Mikhaïl Gorbatchev, président de l’URSS, et le secrétaire d’État américain James Baker, le 9 février 1990, sur la réunification allemande.

Selon les témoignages et les procès-verbaux respectifs, il apparait bien qu’il y eut un engagement américain verbal par rapport à ce que devait être la position de l’OTAN.

Cet engagement était propre à la réunification allemande (venu à Moscou, le lendemain, 10 février 1990, Helmut Kohl déclarait « que l’OTAN ne devrait pas élargir sa portée[3] »).

Il s’agissait pour les États-Unis de renoncer à toute présence de forces de l’OTAN au-delà de la ligne qui séparait les deux Allemagnes. En 1990, si l’URSS avait perdu le glacis que Staline avait obtenu à Yalta, elle demeurait, au moins dans les apparences, l’une des deux grandes puissances dont la dislocation prochaine était encore difficilement prévisible.

 

L’URSS disparue après la décision de son démembrement prise le 8 décembre 1991 à Minsk par les dirigeants des trois Républiques socialistes soviétiques de Russie, de Biélorussie et d’Ukraine alors que certaines des quinze républiques de l’Union dont l’Ukraine avait déjà proclamé leur indépendance, la nouvelle Fédération de Russie se présentait en héritière de celle-ci.

Juridiquement, elle reprenait le siège permanent de l’URSS au Conseil de sécurité (il faut noter que du temps de l’URSS, la Biélorussie, nouvellement appelée Bélarus et l’Ukraine étaient déjà membres de l’Organisation des Nations Unies) et sa place dans d’autres organisations internationales.

Héritière de l’URSS mais aussi de l’empire tsariste auquel la première s’était substituée, la Fédération de Russie conservait un immense territoire, le plus grand de tous les États de la planète, mais sensiblement réduit puisque ses frontières étaient en deçà de celles laissées par Catherine II et Pierre le Grand.

Pour autant, à travers la création de la Communauté des États Indépendants, elle aspirait à conserver une prépondérance dans l’ancien espace territorial de Nicolas II et Staline.

 

La Fédération de Russie de Boris Eltsine

Près d’une décennie allait s’écouler avant que la situation ne se stabilise dans la nouvelle Fédération de Russie avec l’arrivée de Vladimir Poutine d’abord comme Premier ministre puis comme Président.

S’il y eut un chaos économique et social interne, la position internationale du pays n’a pas été sans évolution du fait de celle des États-Unis à son égard.

Deux ministres des Affaires étrangères successifs incarnent cette évolution : Andreï Kozyrev (titulaire du portefeuille du 11 octobre 1990 au 5 janvier 1996) puis Ievgueni Primakov (10 janvier 1996 – 11 septembre 1998).

Ce dernier fut Premier ministre du 11 septembre 1998 au 12 mai 1999.

Libérée de soixante-dix ans de collectivisme, soucieuse d’un développement économique, la Fédération de Russie au temps de Kozyrev fut marquée par une volonté de proximité avec l’Occident et les États-Unis, recueillant un avis favorable dans la    société.

La réponse de l’Occident ne fut pas à la hauteur de l’attente ni dans l’aide accordée ni dans la position internationale reconnue.

Si bien que lors des élections législatives de 1995, le Parti communiste remporta 157 sièges sur les 450 que comptait la Douma, permettant avec les partis alliés de faire élire un député communiste à la présidence de cette Douma.

Cependant, Boris Eltsine fut réélu le 3 juillet 1996 pour un second mandat de quatre ans.

Suivant les élections législatives, Ievgueni Primakov fut donc nommé ministre des Affaires étrangères le 10 janvier 1996.

Ayant occupé de haute fonction au sein du KGB, ce spécialiste du monde arabe dont il parlait couramment la langue, eut pour ligne de conduite la défense de l’intérêt national.

Or, pour la Russie, durant la période où Primakov exerça sa fonction ministérielle puis celle de Premier ministre, cet intérêt national fut mis à mal par les décisions et les actions entreprises par l’OTAN.

Ce fut, d’une part, un premier élargissement, en 1999, à d’anciens membres du Pacte de Varsovie, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque et les bombardements contre la Serbie au printemps 1999.

Avant même ces évènements et comprenant ce qu’était la vision des États-Unis d’un ordre mondial et leur volonté de dominer celui-ci sans partage, Primakov avait une conception de ce que devait être la politique étrangère de son pays et les bases d’un équilibre des relations internationales sans que celles-ci ne furent jamais formalisées.

Ce qui fut appelée la « doctrine Primakov » reposait sur un ordre international multipolaire au sein duquel la Russie opérerait sur plusieurs axes en s’intégrant économiquement dans la mondialisation en cours[4].

Après un intermède de trois mois où Sergueï Stepachine remplaça Ievgueni Primakov comme chef du gouvernement russe (12 mai – 9 août 1999), Vladimir Poutine fut nommé Premier ministre le 9 août 1999.

Désigné, en vertu de la Constitution Président de la Fédération de Russie, le 31 décembre 1999, après la démission de Boris Eltsine, il fut élu officiellement président le 26 mars 2000.

Il s’agissait d’abord de rétablir l’ordre intérieur miné par un effondrement économique, la corruption et la sécession tchéchène.

A l’extérieur, cet ancien officier du KGB, chef de l’antenne de Dresde au moment de la chute du mur de Berlin, avait pour ambition de restaurer une puissance russe. Elle impliquait plusieurs regards : celui porté sur les liens entre la Fédération de Russie et les anciennes républiques qui constituaient l’URSS, devenues indépendantes ; la relation avec l’Occident et, avant tout, avec les États-Unis ; puissance eurasiatique, la Russie ne pouvait que développer ses rapports avec la Chine en pleine ascension économique ; enfin, membre permanent du Conseil de sécurité, soucieuse de son statut international, elle se devait d’être un acteur de la scène mondiale.

La Fédération de Russie et son « étranger proche »

Dans la foulée de la dissolution de l’URSS programmée par l’accord signé le 8 décembre 1991 dans une résidence située dans la forêt de Belovej, proche de Minsk, les trois signataires décidèrent la création de la Communauté des États Indépendants, la CEI.

Elle regroupait, à l’origine, douze des quinze anciennes républiques socialistes soviétiques.

Les trois États baltes, annexés par l’URSS, en juin 1940 refusèrent de s’y joindre.

La Géorgie, le Turkménistan et l’Ukraine quittèrent par la suite l’organisation.

Dans cet « étranger proche » selon l’expression de la diplomatie russe, outre les pays baltes, à l’histoire particulière, qui avait conquis une première indépendance en 1918, trois ensembles géographiques doivent être distingués.

A l’ouest, la Biélorussie et l’Ukraine, au sud, les républiques du Caucase avec la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan et les Républiques d’Asie centrale (le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan).

Situées au centre de l’Eurasie, disposant pour certaines d’entre elles d’importantes ressources en hydrocarbures, principalement le Kazakhstan, la création des Nouvelles routes de la soie, traversant cet espace eurasiatique en fait un enjeu de la géopolitique régionale sinon mondiale.

Le sud du Caucase ou Transcaucasie, carrefour de civilisations et lieu d’affrontement entre celles-ci est un espace permanent d’instabilité où la Fédération de Russie maintient une présence en Arménie qui subit la conquête territoriale progressive de l’Azerbaïdjan, soutenue par la Turquie en quête de pénétration dans l’espace turcophone de l’Asie centrale.

A l’ouest de la région, bordant la mer Noire, se situe la Géorgie, pour partie tournée vers l’Occident qu’illustre sa relation avec l’OTAN sans pour autant être détachée de son ancien maître russe.

En témoigne l’ambivalence au sommet de l’État entre une présidente de la République pro-occidentale, Salomé Zourabichvili (ancienne ambassadrice de France) et un gouvernement, appuyé sur une majorité parlementaire, qui tient un discours favorable à l’OTAN et à l’Union européenne mais qui n’a pas condamné l’invasion de l’Ukraine.

Si les États-Unis aspirent à s’y implanter au moins par une alliance dûment scellée et peut-être par des bases, l’avenir est encore incertain.

Les États-Unis, la Russie et l’Ukraine

Tout en observant que l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, le 24 février 2022, est un acte d’agression en violation du droit international, l’analyse oblige aussi à en examiner les ferments qui tiennent à l’évolution de la relation avec les Etats-Unis et le jeu de ceux-ci par rapport à cette « petite Russie ».

Il ne s’agit nullement de justifications par rapport à ce qui apparaît comme une erreur politique de la part de la Russie présidée par Vladimir Poutine mais de montrer que l’Amérique ne peut se prévaloir d’une quelconque incarnation de la vertu et du bien.

Depuis les années quatre-vingt-dix, elle a eu pour objectif d’assurer une domination planétaire et une prééminence économique nécessaire à son confort matériel. Empreinte aussi d’un sentiment messianique, elle a pensé pouvoir modeler le monde à des valeurs qui lui sont propres, indifférente à la réalité des diverses aires de civilisation et des cultures et des mœurs qui les sous-tendent.

Face à une situation intérieure désastreuse et certainement décidé à rétablir une puissance russe qui avait atteint son apogée au temps de l’URSS, Vladimir Poutine s’est montré, dans les premières années, plutôt bien disposé à l’égard des Etats-Unis. Il leur apporta son appui après les attentats du 11 septembre 2001. Les appareils de l’US Air Force purent ainsi survoler l’Asie centrale pour le ravitaillement de leurs troupes présentes en Afghanistan et disposer d’une base à Manas au Kirghizistan.

Néanmoins, en 2003, elle s’opposa au Conseil de sécurité des Nations Unies à l’invasion de l’Irak.

En cela, elle se joignit à la France, premier rôle en la circonstance, et à l’Allemagne par rapport à une opération qui visait, sous des prétextes fallacieux, à assujettir à l’Amérique le Proche et le Moyen-Orient.

C’est en novembre 2004 avec la « révolution orange » à Kiev qu’il apparut qu’à l’évidence les Russes et les Américains ne pouvaient que s’opposer dans leurs intérêts.

Les premiers voulant maintenir une influence prépondérante sur un pays qu’ils considèrent comme le berceau historique de la Russie, les seconds appliquant en fait la vision formulée par Zbigniew Brzezinski.

L’objet de cette « révolution » était la contestation de la victoire à l’élection présidentielle ukrainienne de Viktor Ianoukovytch, russophile, contre Viktor Iouchtchenko, réputé plus proche de l’Occident avec une assise électorale à l’ouest du pays.

Cette opposition politique reflète la réalité ukrainienne et son histoire. L’Ukraine est un Etat sans frontières naturelles à l’est comme à l’ouest. Russophone dans sa partie orientale, l’opposition à la Russie est croissante au fur et à mesure qu’approche la frontière occidentale.

Au long de l’histoire du fait des avancées et des reculs des uns et des autres les frontières ont été déplacées.

Entre le XVIIè et le XVIIIè siècles, l’empire russe l’annexa par ses conquêtes contre la Pologne (traité d’Androussovo de 1667 et partages de la Pologne en 1772 et 1793) et contre l’empire ottoman (traité de Kucuk Kaynarca du 21 juillet 1774).

Durant la seconde guerre mondiale et à l’issue de celle-ci, Staline annexa à l’Ukraine les provinces de Galicie, de Bucovine du nord et de Ruthénie, intégrées dans l’empire d’Autriche-Hongrie jusqu’en 1918.

Sous la pression des manifestations de rue, une nouvelle élection présidentielle fut organisée qui vit la victoire de Viktor Iouchtchenko. C

e duel par candidats interposés pour une mainmise géopolitique sur l’Ukraine s’inscrit dans le cadre plus large de l’extension de l’OTAN aux anciens pays membres du Pacte de Varsovie et aux républiques baltes, extension réalisée en deux fois, en mars 1999 et en mars 2004.

Certes, il y eut la création d’un Conseil OTAN Russie mais il s’avéra sans résultats significatifs.

Le retour à une opposition explicitement affichée entre la Russie et les États-Unis date du 10 février 2007 avec le discours prononcé par Vladimir Poutine lors de la 45ème conférence sur la politique de sécurité tenue à Munich.

Il y dénonça l’unilatéralisme américain et l’élargissement de l’OTAN.

A partir de ce moment, la dégradation des relations n’alla qu’en s’amplifiant avec le temps. En août 2008, le président géorgien Mikheil Saakachvilli engagea imprudemment une action militaire contre l’Ossétie du sud après une multiplication d’incidents de frontière.

La riposte russe fut immédiate.

Après cinq jours de combats et l’avancée de l’armée russe qui menaçait la capitale géorgienne, Tbilissi, un cessez-le-feu intervint sous l’égide de Nicolas Sarkozy. Les États-Unis alors enlisés en Irak ne pouvait que se satisfaire de la médiation de la France, présidée par un fidèle allié, ayant la double autorité de membre permanent du Conseil de sécurité et de la présidence pour six mois du Conseil de l’Union européenne.

 

La révolution de Maidan et le début d’un processus qui conduit à la guerre

En Ukraine, entre l’est et l’ouest, la ligne internationale du pays était encore loin d’être tranchée. Viktor Ianoukovytch avait à nouveau été élu président en 2010.

Un accord d’association avec l’Union européenne était en cours de négociation depuis 2007.

Conclu en 2012, l’accord devait être officiellement signé à Vilnius le 29 novembre 2013 mais, une semaine auparavant, Ianoukovytch refusa de signer.

Alors débutèrent des manifestations dont l’aboutissement fut les émeutes insurrectionnelles de la place Maidan à Kiev en février 2014, durement réprimées par les forces de l’ordre qui ouvrirent le feu (82 morts et plus de 600 blessés).

Devant la tournure révolutionnaire des évènements, les ministres des Affaires étrangères, français, allemand et polonais (les trois pays avaient constitué en août 1991 une organisation informelle, le triangle de Weimar, peu active depuis plusieurs années) se rendirent à Kiev le 20 février pour engager une négociation afin de rétablir la paix civile.

Si un accord fut conclu entre le président ukrainien et l’opposition, sitôt les ministres des Affaires étrangères partis, les évènements se précipitèrent. Ianoukovytch quitta la capitale pour se réfugier à Kharkiv avant de franchir la frontière russe.

La Rada, le parlement ukrainien, destitua le président en exercice, nomma un président par intérim, annonça une nouvelle élection présidentielle et démit plusieurs membres du Conseil constitutionnel.

En riposte à ce qui lui apparaissait comme un coup d’État, Vladimir Poutine ordonna une opération militaire en Crimée suivie par une annexion après un référendum où le rattachement à la Russie obtint une large majorité.

La Crimée arrachée à l’Empire ottoman à la fin du XVIIIe siècle sous le règne de Catherine II était depuis lors une terre russe.

En 1954, pour des motifs liés, d’une part, à l’histoire de la République socialiste soviétique d’Ukraine au sein de l’URSS et, d’autre part, à la recherche d’une cohérence économique régionale, Nikita Kroutchtchev, président du Conseil des ministres de l’URSS et premier secrétaire du Parti communiste décida de rattacher administrativement la Crimée à l’Ukraine.

Dans l’État soviétique tel qu’il était, la décision n’avait aucune incidence quant à sa cohésion politique.

Lors de la réunion du 8 décembre 1991 où les trois participants s’accordèrent sur la dissolution de l’URSS, Boris Eltsine ne posa pas la question de l’avenir de la Crimée qui demeura donc dans les frontières ukrainiennes.

Un premier traité fut conclu en 1997 après le partage de la flotte de la mer Noire accordant un bail de vingt à la Russie (jusqu’en 2017) pour l’utilisation de la base Sébastopol.

Un nouvel accord intervint en 2010, prolongeant le bail jusqu’en 2042.

Parallèlement, aux évènements de Crimée, à la suite de la révolution de Maidan, une partie des populations du Donbass, région russophone à l’est de l’Ukraine, s’insurgèrent, à partir d’avril 2014, contre l’autorité centrale, soutenue par la Fédération de Russie, frontalière.

Deux territoires de la région avaient proclamé leur indépendance, les républiques de Donetsk et de Lougansk, ratifiée par deux référendums tenus le 11 mai 2014.

La légalité comme la légitimité de ces référendums furent contestées non seulement par les autorités ukrainiennes mais par les puissances occidentales. Pour mettre fin aux combats un accord fut conclu à Minsk, le 5 septembre 2014 entre la Russie et l’Ukraine sous l’égide de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe).

L’accord fut sans effet.

De manière plus solennelle, un second accord intervint le 12 février 2015, Minsk II, dont les signataires furent la Fédération de Russie, l’Ukraine, la France, l’Allemagne et les deux républiques de Donetsk et de Lougansk.

Chacun ayant ses arrière-pensées, l’accord ne fut jamais appliqué.

Les affrontements se poursuivirent de manière intermittente entre l’armée ukrainienne et les milices des deux républiques dissidentes, bénéficiant d’un soutien russe.

 

Une réalité russe à comprendre

Dans ce contexte de tensions persistantes, à aucun moment il n’est apparu une volonté réelle d’aboutir à un accord formel, au moins à une entente qui aurait tracé, au-delà de la question de l’Ukraine, les perspectives de la relation à établir entre l’Occident et la Fédération de Russie.

Cette dernière, née de la dissolution de l’URSS, n’en a plus ni la puissance, ni l’aire de domination.

Dans l’espace eurasiatique, elle n’occupe plus qu’un second rôle derrière la Chine devenue en quelque trois décennies une force économique majeure, « l’atelier du monde ». « La puissance pauvre » selon l’expression de Georges Sokoloff est d’abord un pays exportateur de matières premières, particulièrement riche en hydrocarbures.

Pour autant, il ne faut pas négliger ses hautes capacités scientifiques et techniques mais elle n’a pas su en user pour basculer dans la compétition industrielle mondiale. Institutionnellement, si le président de la Fédération de Russie comme la Douma d’Etat sont élus au suffrage universel dans un régime de partis multiples, l’exécutif, dans sa pratique, s’avère autoritaire et d’un respect pour le moins limité du droit des opposants.

Mais comme tout pays, la Russie a son histoire, en l’occurrence celle d’un pays qui s’est construit dans une adversité souvent cruelle, conquérant un immense espace fait de diversités.

Staline, le tyran communiste, ne saurait peut-être pas être compris sans penser à Ivan le Terrible.

Aujourd’hui dans un monde géopolitiquement complexe, aux pôles multiples, la Russie de Vladimir Poutine a visé à restaurer une puissance perdue par une emprise plus ou moins ténue sur les républiques ayant constitué l’ancienne URSS.

L’Ukraine au temps de celle-ci comme sous celle des tsars après sa conquête en était le fleuron. Nostalgique de l’empire russe, Vladimir Poutine ne pouvait pas accepter son basculement dans la sphère américaine.

Dans une Fédération de Russie qu’il considérait comme subissant la pression américaine, substantiellement aggravée depuis l’annexion de la Crimée, Vladimir Poutine choisit l’option militaire, le but étant d’ordre géopolitique : interdire à l’Ukraine d’intégrer l’aire occidentale.

Nul ne sait, à ce jour, s’il fut mal renseigné sur le potentiel réel de son armée, s’il décida par certitude personnelle ou si ces facteurs se sont combinés.

 

La politique américaine modelée par l’impératif de suprématie

S’il est incontestable que, dans cette guerre, la Fédération de Russie est l’agresseur, il faut néanmoins s’interroger sur le bien-fondé de la politique des États-Unis à son égard.

C’est là toute la question posée par ce que doit être une vision dans la conduite d’une politique étrangère et son excellence.

Quel était l’objectif de l’Amérique dans cette volonté de rabaisser encore une puissance déjà fortement affaiblie par rapport à ce qu’elle avait été au temps de la guerre froide ?

Si tant est que l’URSS fut déjà à l’époque à la hauteur de la puissance qui lui était reconnue.

Les États-Unis permirent l’adhésion de la Chine à l’OMC en décembre 2001.

Par ce geste, les dirigeants américains s’imaginaient probablement que l’Empire du milieu, saisi par le développement économique, s’intégrerait dans cet ensemble mondial auquel aspirait une élite dirigeante occidentale.

Axé sur le commerce et la multiplicité des échanges, dans une division internationale du travail et le partage de normes communes, la mondialisation ou « globalisation » serait chapeautée par l’Amérique.

La Chine par la voie économique ne manquerait pas d’épouser progressivement, au fil du temps, ces valeurs communes, considérées comme indissociables de cette voie, sous l’égide des États-Unis.

Néanmoins, dans cette prétention mondiale, là où le « soft power » serait déficient pour emporter la décision, le « hard power » s’y substituerait.

Cette guerre menée par la Fédération de Russie à l’encontre de l’Ukraine est le fruit d’un affrontement géopolitique opposant la première aux États-Unis, ceux-ci agrégeant leurs alliés de l’OTAN.

L’Amérique a voulu parachever la dislocation de l’URSS par l’entrave à toute formation d’un bloc russe reposant sur la maîtrise d’un étranger proche.

La Russie a riposté par l’action violente, moyen déjà adopté contre la Géorgie en 2008.

 

Les erreurs respectives des États-Unis et de la Russie

Au risque de heurter les uns ou les autres, force est de constater que chacun des deux protagonistes a commis une erreur.

D’abord les États-Unis, dans leur dessein : ils ont engagé un processus éloigné d’une réelle compréhension des bouleversements en cours dans l’ordre du monde.

Sa mise en œuvre ne pouvait qu’engendrer maladresses et dissensions.

Secondement la Fédération de Russie, dans sa réaction : l’option militaire telle qu’elle a été retenue était incongrue dans son principe puisqu’il s’agissait d’envahir un État indépendant dans un environnement en rupture avec ce qu’avait été la politique des blocs en Europe au temps de la guerre froide.

De plus, l’invasion mal préparée en proportion des moyens, l’erreur de principe ne pouvait été compensée, en partie du moins, par la rapidité d’action.

 

Les États-Unis et l’Occident isolés

S’il est compréhensible, dans une approche objective des réalités géopolitiques, affranchie des appréciations partisanes, que les États-Unis veuillent assurer la pérennité de leur puissance, encore faut-il que la politique étrangère soit conçue à partir d’une vision appropriée et que la diplomatie afférente soit menée avec discernement.

Cela exige des dirigeants à la hauteur des enjeux.

Ces dernières décennies, l’ombre d’un Théodore Roosevelt, d’un Truman ou d’un Nixon avec son conseiller Kissinger apparait bien lointaine.

Faute d’avoir recherché un équilibre par des coopérations voire des partenariats fondés sur des intérêts réciproques et en dissociant des forces contraires, les États-Unis, entourés par leurs alliés européens ont finalement été confrontés à l’attaque militaire russe contre l’Ukraine à laquelle ils étaient obligés de réagir.

Il est probable que depuis 2014 et la prise de la Crimée par les Russes, l’invasion de l’Ukraine était une hypothèse retenue, en témoigne l’aide militaire déjà développée. Cependant, il faut constater que si cette invasion a été condamnée par une résolution de l’Assemblée générale des Nations-Unies du 2 mars 2022, votée à une très large majorité (141 voix pour, 35 abstentions et 5 votes contre), en revanche, hors Occident la politique des sanctions adoptée par celui-ci n’a pas été suivie par le reste du monde

. Dans ce qui est dénommé maintenant le « Sud global », chacun a agi selon ce qu’il estimait être ses intérêts ne se joignant pas aux sanctions ou les détournant.

La Turquie, elle-même, membre de l’OTAN, ne les a pas appliquées. Les États-Unis et leurs alliés ont ainsi été isolés dans ce domaine.

Des études montrent qu’après une récession limitée en 2022, la croissance du PIB russe sera positive en 2023 (voir articles de Jacques Sapir publiés sur le site Les Crises.fr – PIB russe : Pourquoi les prévisionnistes se sont-ils trompés sur leurs estimations pour 2022, 6 juin 2023 ; La croissance de l’économie russe au 2ème semestre 2023, 17 août 2023 ; Comprendre la croissance russe de 2023, 5 décembre 2023).

Par ailleurs, les mesures de gel des avoirs prises par les États-Unis constituent un facteur incitatif à la « dédollarisation » des échanges commerciaux, politique conduite notamment par les BRICS (composés du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine et de l’Afrique du Sud, l’organisation a été élargie lors de son XVe sommet d’août 2023 à six autres pays : l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Éthiopie, l’Égypte, l’Argentine et les Émirats Arabes Unis).

 

Une réticence au sein même des États-Unis au soutien militaire et financier à l’Ukraine

Outre ces oppositions extérieures, il faut noter les réticences observées aux États-Unis pour une aide à l’Ukraine puisque le plan de soutien de 106 milliards de dollars (qui comprenait aussi l’aide à Israël – l’aide à l’Ukraine ayant été fixée à 61 milliards de dollars) proposé par le gouvernement a été rejeté le 6 décembre 2023 par le Sénat.

Certes, il s’agit d’une négociation interne avec l’opposition républicaine (contreparties demandées sur la politique migratoire vis-à-vis du Mexique) mais il est probable que cette aide à l’Ukraine sera plus discutée que celle pour Israël.

La position internationale de la Fédération de Russie affaiblie mais des gains possibles au plan économique

De son côté, si la Fédération de Russie n’est pas frappée par les sanctions comme elle aurait pu l’être, sa position internationale est néanmoins affaiblie.

Notamment, dans sa relation avec la Chine, elle se trouve dans une situation seconde. Les républiques d’Asie centrale ont pris quelques distances, en partie au bénéfice de la Chine.

Cependant, il faudra observer dans les années qui viennent les effets, pour le développement économique du pays, des mesures de substitution aux sanctions prises par les pays occidentaux.

Les bases de négociations et d’un accord

A ce jour, toute prévision sur l’évolution de la guerre en cours s’avère hypothétique.

La contre-offensive de l’été 2023 a globalement échoué au regard des espérances ukrainiennes et occidentales.

Les ressources ukrainiennes sont loin d’être illimitées par rapport à l’adversaire russe.

De plus, le nouveau conflit qui a éclaté aura Proche-Orient aura inévitablement une incidence en détournant pour partie l’attention américaine.

Pour le crédit des Etats-Unis et de l’Occident après les revers subis dans différents engagements militaires, il est indispensable d’éviter toute défaite ou recul.

Pour un ensemble de raisons, il n’est pas dans l’intérêt de la Fédération de Russie de prolonger un conflit coûteux en hommes et en matériels et qui limite ses capacités d’action sur le plan des relations internationales. A moins que l’un ou l’autre, ukrainiens ou russes, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, n’arrivent à bousculer les forces adverses, un cessez-le-feu devra intervenir sur les positions du moment.

Les négociations attendues auront pour objet de résoudre un affrontement aux origines avant tout d’ordre géopolitique.

Cela conduit à exclure l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.

Quant à celle à l’Union européenne, les conditions n’en sont pas réunies. Elle ne doit pas créer de nouvelles distorsions économiques entre les Etats membres.

Sur l’aspect territorial, si la Crimée demeurera russe, la question se posera notamment pour la mer d’Azov si celle-ci doit devenir une mer intérieure de la Fédération de Russie, sa rive occidentale permettant une continuité territoriale entre cette dernière et la péninsule.

L’accord, bien sûr, devra faire l’objet de garanties internationales associant les membres permanents du Conseil de sécurité, l’Allemagne et probablement la Pologne frontalière de l’Ukraine et en première ligne européenne dans le conflit.

 

 

Par Michel Leblay     https://www.polemia.com/ 
13/12/2023

 

 

 

 

[1] Il précise que « la Grande-Bretagne, le Japon et l’Indonésie, pays sans doute très importants, ne relèvent pas de cette catégorie. »
[2] Selon Olivier Zajec (Nicholas John Spykman l’invention de la géopolitique américaine, publié à la Librairie PUPS) George Kennan n’aurait pas été inspiré dans ce concept de « containment » par la théorie de Spykman, il dériverait de sa lecture de MacKinder. Cependant, l’auteur précise : Selon Brian W. Blouet, « Spykman n’était pas l’auteur de la théorie du containment, qui est celle de George Kennan, mais le livre de Spykman, fondé sur la thèse du Heartland, aida à préparer le public américain à un monde de l’après-guerre dans lequel l’Union soviétique serait contenue sur ses flancs ».
[3] Le Monde diplomatique – Quand la Russie rêvait d’Europe « L’OTAN ne s’étendra pas d’un pouce vers l’est » Philippe Descamps septembre 2018.

[4] Voir La Russie et l’Occident : des illusions au désenchantement – Vyacheslav Nikonov – Critique internationale 2003/1 Presses de Sciences Po.

 

 

 

09/12/2023

LA DÉCHÉANCE DE L' OCCIDENT ! ( L' OBSERVATOIRE DU MENSONGE )

La déchéance de l’Occident




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“Du commencement on peut augurer la fin. ”


Quintilien


 

La déchéance de l’Occident

De bonne source, présentement, nous savons que les Russes surclassent les armées occidentales, notamment, en matière de blindés et de production de munitions. 

En outre, les puissances occidentales, en dehors des États-Unis, ne sont plus capables de produire suffisamment d’armements de haute technologie sur leurs propres  territoires.

Toutefois, que dire de l’aviation US qui est à la traîne avec ses chasseurs F35 qui ne connaissent que des déboires et sont forts onéreux, en l’occurrence, face au Su35 et S57,  ainsi que le nouveau bombardier Tu 160 White Swan face aux vieux B52 US.

Idem, côté chinois. 

Nous ne parlerons point des drones où la Chine domine,  ainsi que  la Russie qui a fait plus que rattraper son retard, surtout avec de nouveaux produits utilisant le graphène indétectable.

Côté guerre technologique, avantages également à la Russie et la Chine qui développent des systèmes de brouillage électroniques anti-aériens : S400 et S500 pour la Russie face aux vieillissants Patriot US. 


Quant à la cyber-guerre, il y a déjà un moment que les hackeurs russes et chinois dominent le monde. 

En conséquence, comme nous l’avions annoncé,  il y a plusieurs mois, la menace d’une frappe nucléaire américaine n’est plus seulement répressive, c’est-à-dire en cas d’attaque ennemie, mais bel et bien une stratégie de première frappe préventive, au cas où les intérêts et la supériorité américaine, tant militaire, économique, financière ou politique des USA seraient remis en cause.

Or, cette nouvelle stratégie nous mènera, inéluctablement, à Armageddon en quelques minutes seulement. 

Nous ne voulons point être moralisateurs, ni en découdre face aux experts, mais force est de constater que les idiots qui nous gouvernent sont irrécupérables, parce que corrompus moralement. 

Selon nos sources, il nous a été confirmé que 150 militaires ukrainiens se sont rendus aux forces russes à Avdeevka, ce qui ferait une des plus grandes reddition connue durant  cette guerre fratricide.

Toutefois, l ‘Ukraine s’apprête à faire une mobilisation générale massive, dès cette semaine, suite à la demande de l’armée ukrainienne.

L’Ukraine n’est qu’un terrain d’entraînement, la cible, c’est la Chine, laquelle est la menace numéro un contre l’ordre américain, avait annoncé le Pentagone en avril dernier.


Cet objectif avait été annoncé dès 2017, lors d’ une mise à jour de sa doctrine de sécurité (NDS).
Or, cette nouvelle NDS est en totale contradiction avec la doctrine de dissuasion nucléaire, qui n’autorise les frappes nucléaires comme réponse à une première frappe nucléaire ennemie, Washington se réserve le droit de répondre de façon préventive à des menaces conventionnelles avec l’arme atomique, selon une nouvelle mise à jour de sa nouvelle NDS.


La Chine est bien l’ennemie numéro un, la Russie n’étant qu’une menace aiguë contre l’hégémonie US.


Or, depuis le conflit ukrainien, sa NDS a également évolué de manière identique vis-à-vis de la Russie qui avait été, à tort, sous-évaluée.
En 2019, sous l’impulsion de Trump, Washington avait dénoncé le traité sur les armes nucléaires intermédiaires (FNI), qualifiant déjà Moscou et Pékin de puissances révisionnistes.

Avec le Pacific Deterrence Initiative, Washington se prépare à la guerre nucléaire avec le plus gros budget de guerre de tous les temps, soit 842 milliards de dollars, plus d’une fois et demi le budget annuel de la France.


Et maintenant, l’avantage est à l’armée russe et également chinoise qui ont développé des armes hypersoniques que les USA n’ont pas encore.

La marine chinoise surclassant en nombre de bateaux celle de l’US Navy.
Où allons-nous ?
Et pourquoi ?
Vers une diminution drastique du nombre de Terriens ?
Et après ?
Pour vivre dans les ténèbres ?
Décidément, ils sont toujours plus stupides, non ?

Notre Humanité est entre les mains d’un petit groupe d’individus armés de moyens qui n’ont jamais été aussi destructeurs de vies, et considérant, selon certains, que nous survivons toujours plus et devenus trop nombreux, nous gênons, forcément, et ils voudraient nous enterrer.


Cette engeance déteste le genre humain, c’est le mondialisme destructeur-ravageur qui nous a divisé (et non point rassemblé) pour nous faire disparaître, pensant qu’ils pourront jouir, entre eux, des jours meilleurs, n’est assurément qu’un leurre, parce qu’après nous avoir trompés, jusqu’à la mort, ce grand secret appartiendra à tout le monde.


Nous vous invitons à vous libérer de cette coterie totalitaire , de très mauvaise composition, qui veut nous mener à l’esclavage.

Selon Johan Wadeful, vice-président de la faction d’opposition CDU/CSU, spécialisé dans les questions de défense, lors d’une déclaration à l’agence de presse DPA, les livraisons massives de munitions à l’Ukraine ont entraîné une grave pénurie d’obus dans les forces armées allemandes, ce qui signifie que les principales unités allemandes ne pourront pas rester au combat plus de trois  jours. 

Et c’est pareil en France selon le rapport Cambon qui date d’avant le conflit.

Sauf, être tenus dans l’ignorance, que nos armées sont  dotées d’armes fatales toujours tenues secrètes afin de créer l’agréable surprise pour neutraliser efficacement toute attaque contre l’Occident. 

Nous sommes mal, et nous  irions vers une  chute, sans retour, vers la Lumière. 
 

À bon entendeur !

LE REDOUTABLE

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01/12/2023

LE MYTHE PALESTINIEN ! ( OBSERVATOIRE DU MENSONGE )

Le mythe palestinien


 

 

“Une civilisation débute par le mythe et finit par le doute.”   Emil Michel Cioran / La chute dans le temps


Le mythe palestinien

 

Afin qu’une vérité soit rétablie, il nous paraît essentiel de revenir, à la source même, notamment,  aux origines de  la Mosquée Al-Aqsa et du peuple palestinien car c’est un mythe qui s’effondre….


Pour l’Islam et les Musulmans, maintenus dans leur ignorance, vous devez savoir que Jérusalem (Al-Qods pour les Arabes), est le troisième lieu saint sacré de l’Islam, après La Mecque et Médine. 


Or, pour le public averti, le mot Jérusalem ne figure nul part dans le Coran, et pour cause, Mahomet n’y a jamais mis les pieds (comme nous l’avons maintes et maintes fois écrit), ceci, jusqu’à sa mort, en l’an 632. 


Ce n’est que son deuxième successeur, le Calife Omar qui a suivi Abou Bakr, qui a conquis la ville sainte des Juifs et des Chrétiens, en l’an 637. 


Il y construit la première mosquée d’Al-Aqsa sur le lieu même et avec les matériaux du Temple de Salomon, lieu le plus sacré des Juifs, et qui fût détruit par les Romains, en l’an 70, par Titus, futur empereur, pour punir les Juifs de s’être révoltés contre l’autorité romaine.


C’est à compter de cette période que le mythe de la mosquée Al-Aqsa commence !

 



Elle fut naturellement détruite plusieurs fois, au gré des tremblements de terre, mais aussi lors de multiples  conquêtes et reconquêtes.
Mais ce sont bien les conquêtes musulmanes,  et rien d’autre, qui ont amené le caractère musulman des lieux, à savoir :  » par le glaive et les conversions forcées », comme cela s’est très souvent déroulé dans toute la péninsule arabique, autrefois peuplée de Juifs.


Il faut noter que les Saoudiens étaient juifs, bien  avant leur conversion,  ou leur extermination,  par Mahomet et les premiers Califes, à savoir Abou Bakr et Omar.


 Ces tribus juives étaient nombreuses et portaient le nom de Banu Qurayza, Banu Nadir, Banu Qaynuqa, Banu Quraysh, Khaybar, etc. 


Il est  surprenant, par conséquent,  que les descendants de ces tribus,  autrefois juives, soient devenues,  aujourd’hui,  les plus anti-juifs.


En vérité, cela ne peut s’expliquer que par la lecture du Coran, en l’occurrence, par ses versets sataniques,  dont Salman Rushdie s’est fait l’auteur.


Par exemple, à la lecture  du verset de l’épée 9-5 : 
«  Quand les mois sacrés seront expirés, tuez les infidèles (les non musulmans, à savoir les juifs, chrétiens, Zoroastriens, athées…), quelque part que vous les trouviez ».

Si cela n’est pas un appel au meurtre, il faut vraiment être sourd et aveugle pour nier l’évidence. 

Nous pourrions continuer longtemps,  car de nombreuses sourates sont du même ordre.

Il est également surprenant que,  pour un lieu soi-disant Saint de l’Islam, cette mosquée soit laissée à l’abandon,  dans un état de délabrement tel que nous pouvons le constater en visionnant des photos  datées de 1895, notamment, lorsque Jérusalem faisait partie de l’empire ottoman, puissance dominante de la région. 


Mais où sont donc passés tous les fidèles ?  


En effet, le lieu Saint  reste très souvent  étonnamment désert.


Pas un musulman, pas un arabe avant que ceux-ci se renomment palestiniens à partir de 1967. 

Si Jérusalem était réellement un lieu peuplé de musulmans et un lieu saint sacré de l’islam, pourquoi aussi peu de monde pour y exercer sa foi ?


Il faut sans nul doute relire les grands auteurs du 19ème siècle, tels Mark Twain ou Alphonse de Lamartine et son fameux récit, Voyage en Orient, pour se rendre compte de la situation démographique du pays à l’époque , parce qu’il fallait marcher durant plusieurs dizaines de  kilomètres dans le désert,  avant de trouver âme qui vive.


À savoir : des villages juifs et de très  rares bédouins. 


Donc, ceux qui affirment le caractère musulman d’Israël se retrouvent piégés par les preuves historiques, photos et récits à l’appui.
Tout simplement. 


Pis encore, vois devez savoir que la restauration de la mosquée Al-Aqsa a été entreprise par Mussolini et Hitler.  
Étonnant ? 

Pas vraiment, parce que sa restauration fut entreprise à la demande de son grand allié, le Grand Mufti de Jérusalem, Mohammed Amin  Al-Husseini.

Les Palestiniens, ou plutôt les Arabes,  vivants dans cette région étaient du côté des nazis , pendant la seconde guerre mondiale,  il convient de le rappeler aux ignorants (ou désinformés ou manipulés), alors que les Palestiniens  cherchent à se victimiser et faire haïr les Juifs, il fut un temps où ils ont grandi au sein de ces mêmes lieux saints, sous la même foi. 

Certes, bien heureusement, tous les Musulmans ne détestent pas les Juifs, mais leur environnement et leur éducation religieuse ne vont plus dans le  sens de la paix…


Quant à ceux qui dénoncent ces méfaits, ils sont pourchassés, notamment, les femmes, lesquelles  sont les premières victimes. 

Il suffit de demander à Wafa Sultan, Taslima Nasreen ou encore Ayaan Hirsi Ali, ce qu’elles  pensent de cette idéologie totalitaire. 
L

es mythes de la mosquée Al-Aqsa, embellie à coups de pétrodollars et du peuple palestinien, inventé par les services secrets du KGB pour déstabiliser les USA, grand allié d’Israël dans la région, ne résistent pas aux faits historiques. 

Également, d’autres lieux en dehors de Jérusalem et du Temple de Salomon attestent de la présence des Juifs en terre sainte, ceci bien avant les conquêtes musulmanes de 637, à commencer par le tombeau des Patriarches à Hébron, Safed, Tibériade, le tombeau de Rachel à Bethléem…  

Juste de quoi remettre en place tous les révisionnistes de notre Histoire  qui sévissent aussi bien sur les réseaux sociaux d’Internet, que dans la vie courante par des actes antisémites et barbares. 

En 2023, il est grand temps  de remettre les pendules à l’heure. 

Le conflit israélo-palestinien n’est pas prêt de se terminer, hélas,  pour toutes  les populations, à cause d’ une  engeance  volontairement restée inculte et de mauvaise composition. 


En dehors de tout dogme religieux, ou autre,  il importe peu d’apprendre que l’être dit humain descende du singe, il est essentiel de ne pas y remonter. 

 À bon entendeur !

 

LE REDOUTABLE

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28/11/2023

ISRAÊL / LE HAMAS : LE PROBLÈME DE L' ÉQUIVALENCE MORALE .......;