Dans son allocution, Pierre-Yves Bournazel prétend que le nationalisme et le populisme « sont en train de démolir l’idée d’égalité des droits.
L’argument d’égalité prôné par la communauté LGBTQIA+ est-il recevable ?
Les patriotes et nationalistes s’opposent-ils à l’égalité des personnes ?
Actuellement, en Occident, l’égalité fait l’objet d’une religiosité sécularisée.
La ferveur actuelle pour l’égalité se rattache au règne de la religion de l’humanité.
La religion de l’humanité est construite sur une croyance en un sens de l’histoire.
Selon cette idéologie, l’humanité cheminerait vers une ère radieuse de bonheur.
Les idées fondatrices de cette religion de l’humanité proviennent du millénarisme et de la gnose.
Après l’effacement de la religion chrétienne et de l’espérance d’une vie céleste éternelle, une religion terrestre de l’égalité prolonge les hérésies de jadis.
Dès la Révolution dite française, l’égalité prend les caractéristiques d’une religion séculière et politique en action.
Au XIXè Siècle, Auguste Comte fonde sa propre religion de l’humanité. Ses disciples, les philosophes positivistes, doivent diriger les sociétés humaines en s’appuyant sur les prolétaires.
Ferdinand Buisson, maître d’œuvre de la construction de l’école publique, instaure cette religion républicaine sous le nom de laïcité. Sa morale laïque se veut une religion civile.
Au XXe siècle, la religion de l’humanité revêt deux formes principales, le socialisme, notamment dans sa version communiste, et le droits-de-l’hommisme.
En ce début de XXIe siècle, la religion de l’humanité rend un culte aux droits de l’homme, en association avec le wokisme.
La religion séculière socialo-communiste et la religion séculière droits-de-l’hommiste-wokiste ont le même objectif : l’émancipation de l’individu par une égalité parfaite.
Les idéologues du genre et les membres de la communauté LGBTQIA s’appuient sur l’argument d’égalité et sur le rejet des discriminations. Ils déconstruisent la réalité sociale et promeuvent une plus grande égalité effective.
Dans ce milieu, les « entre-deux refusent de se ranger dans une vision binaire de la société, l’hermaphrodite ou intersexuel, entre le mâle et la femelle, le transsexuel, entre l’homme et la femme, le bisexuel, entre l’homosexuel et l’hétérosexuel, l’androgyne, entre le masculin et le féminin.
L’égalité leur permet d’exister et d’être respectés au même titre que les autres.
L’égalité est un facteur d’équilibre de la société, un facteur incontournable de l’Etat de droit. Elle permet à chacun de disposer des mêmes droits en échange des mêmes devoirs.
L’égalité, valeur républicaine, a gommé le privilège de la naissance. Elle a permis le développement et le progrès. Elle fut le levain de la France du XIXe Siècle, le levain de l’ascenseur social du XXè Siècle.
Elle porte en elle des valeurs morales, philosophiques, plus que matérielles.
L’égalité a construit une société dynamique, une société de progrès.
Dans cette société, les différences, même sociales et pécuniaires, n’étaient pas vécues comme une atteinte à l’égalité, n’étaient pas rédhibitoires et insupportables, car le brassage des classes et l’ascenseur social ne fixaient pas ou peu les lignes.
Mais l’argument moral d’égalité cache d’autres buts inavouables. Derrière la vitrine de l’égalité se cachent d’autres finalités d’essence totalitaire.
Les réformes sociétales ont pour objectif de répandre, de diffuser, de généraliser le sexualisme, c’est-à-dire la pratique sexuelle, toutes les pratiques sexuelles, à tous les âges de la vie.
Une minorité subversive et militante, emmenée par le lobby homosexuel et le mouvement LGBTQIA+ utilise l’idéologie. La confusion sexuelle influence nos sociétés actuelles.
En pratique, la reconnaissance normative de l’homosexualité promeut de nouveaux concepts et de nouveaux modèles de couples et de filiation : parentalité, homoparentalité, famille homoparentale, individus transgenres …
Sous la pression des groupes, le mariage homosexuel, le droit à l’enfant, la PMA, la GPA, sont officialisés.
L’argument de l’égalité est mis en avant pour promouvoir une sexualisation précoce des enfants, pour favoriser la banalisation de l’homosexualité.
La croisade du genre vise à déconstruire l’hétérosexualité et respire la haine. Haine de la nature. Haine de la réalité avec la négation du sexe biologique. Haine de l’autre en tant qu’hétérosexuel, et spécialement comme homme hétérosexuel.
La théorie du genre prétend donner la liberté de choisir d’être homme ou femme, indépendamment du sexe biologique. En réalité, cet hyper égalitarisme forcené est une dérive marxiste dont le but est la déconstruction de la société et de toute notion de différence entre les humains.
Le remplacement des institutions privées et familiales par l’État-mère qui s’occupe de tout et nivelle tout est une variante de l’état fasciste.
Ce remplacement s’impose par l’idéologie plutôt que par la force, quoique certaines interventions policières relèvent de la force. Il s’agit d’une révolution culturelle coercitive. Il s’agit d’entrer les idées dans la tête des gens, comme le conseille Gramsci.
Antonio Gramsci, écrivain et théoricien politique italien (1891-1937), déplace la cible de la critique du champ de la lutte des classes au champ de la culture et des mœurs.
Le pouvoir réel ne peut être acquis que s’il repose sur un contrôle complet des esprits et des intelligences.
C’est ce qui a été progressivement mis en œuvre au lendemain de Mai 68.
Le contrôle des esprits, la manipulation idéologique, la prise en main des consciences, deviennent des objectifs prioritaires.
Alors commence à s’imposer la pensée unique.
La pensée unique : une idéologie de substitution pour les orphelins du marxisme et de l’espérance communiste, idéologie qui est un mélange d’individualisme absolu, d’égalitarisme radical, de libéralisme économique et de libertarisme sociétal.
Ainsi, Gramsci élabore une doctrine dont le concept-clé est l’hégémonie, c’est-à-dire une relation de domination qui repose sur le consentement et la coercition des exploités.
L’aliénation culturelle et morale devient le centre de l’arène de la lutte sociale. Le combat marxiste se déplace dans l’arène des mœurs, de l’identité individuelle, de la façon de penser.
La culture du quotidien devient l’enjeu de la lutte progressiste pour l’émancipation humaine. Et l’émancipation humaine passe par la théorie du genre, par la sexualisation à outrance, par la LGBTisation des esprits, par le transgenrisme.
Pour Alain Finkielkraut, le genre est une « théorie et même une métaphysique » dont l’objectif est de déconstruire les fondements de notre société au nom du principe d’égalité entre hommes et femmes jusqu’à l’interchangeabilité.
Au dessein de détruire la société, se plaque le dessein de détruire l’homme. L’idéologie du genre, dont se revendique le mouvement LGBTQIA+, est une anthropologie destructrice de l’identité de l’homme.
D’après Monique Wittig, théoricienne française, (1935-2003), « Il s’agit de détruire le sexe pour accéder au statut d’homme universel ».
La doctrine du genre aboutit au déni du réel. Elle ne laisse d’autre issue qu’un constructivisme abusif au nom d’un messianisme délirant.
Cette doctrine salvatrice et libératrice mettra fin à un ordre présent considéré comme mauvais et instaurera un ordre nouveau dans la justice et le bonheur.
En définitive, l’idéologie du genre et LGBTQIA+ consacrent l’auto-émancipation de l’homme par rapport à la Création et au Créateur, d’où la haine inexpiable envers l’Eglise catholique. Et l’homme déconstruit devient un post-humain.
Depuis les années 1970, les renoncements nombreux ont abouti chaque fois à effacer un peu plus l’homme ancien, l’homme révolté cher à Albert Camus, au bénéfice d’un être unidimensionnel à la Marcuse.
Mais la volonté de transformer, de maîtriser la nature se termine toujours mal. Un monde privé de toute morale, de tout principe, un monde où règne liberté-anarchie, ce monde-là produit la mort.
Les apprentis sorciers ont toujours provoqué des catastrophes.
Destruction de l’hétérosexualité. Destruction de la société. Destruction de l’homme et de l’humanité.
Tel est le programme soigneusement camouflé, déguisé et maquillé du mouvement LGBTQIA. Programme appliqué au nom de l’égalité et du progrès, ou plutôt du progressisme.
Une égalité totale, absolue, sélective, subjective, intolérante, despotique. Une égalité qui sépare les bons et les mauvais. Une égalité totalitaire qui respire la mort.
En effet, l’égalité génère sa propre perversion, l’égalitarisme. L’égalitarisme annihile l’aspect devoir de l’égalité pour ne retenir que sa composante droits.
L’égalitarisme n’a qu’un caractère essentiellement matériel. En matière économique, il prône une redistribution égale de la richesse aux individus. Mais les privilégiés ne se sentent pas concernés.
En matière scolaire, il prône l’égalité des chances, c’est-à-dire un abaissement drastique du savoir et des connaissances et un nivellement par le bas.
En matière sociale et sociétale, il prône l’égalité totale homme-femme, l’égalité totale des identités sexuelles, en attendant l’égalité totale de toutes les pratiques sexuelles.
Aux origines du wokisme, on retrouve la vieille revendication d’une égalité parfaite venue du millénarisme révolutionnaire, et véhiculée par les doctrines socialistes.
Le marxisme était la référence première des principaux idéologues à l’origine du wokisme, les Jacques Derrida, Michel Foucault, Gilles Deleuze. Le wokisme est fondé sur la croyance en un « droit à l’égalité réelle philosophiquement déduit du socialisme » et recyclé dans la lutte contre les discriminations.
Le wokisme situe la revendication d’égalité entre catégories antagonistes : exploités contre exploiteurs, classe ouvrière contre classe bourgeoise, Noirs contre Blancs, ex-colonisés contre ex-colonisateurs, ex-esclavagisés contre ex-esclavagistes, musulmans contre populations occidentales, femmes contre hommes, homosexuels contre hétérosexuels, transgenres contre binaires, règne animal contre homo-sapiens, plantes, rochers et eau contre genre humain.
Le dogme de l’égalité des civilisations vient de l’anthropologie, doctrine en pointe en matière de relativisme, et qui préfère parler de cultures. Alors, tout devient culture.
Le mot culture inclut la totalité de la vie quotidienne, jusqu’aux « diverses manières de déféquer ».
Tous les groupes humains sont gratifiés d’une culture.
Et au début du XXe siècle, ces cultures sont décrétées égales, sous l’influence de l’anthropologue américain Franz Boas, fondateur du relativisme culturel.
Au nom de l’obsession d’égalité droits-de-l’hommiste, l’État offre tous les avantages aux minorités raciales, ethniques, religieuses, sexuelles, minorités sacrées victimes.
L’État instaure une police humanitaire de la pensée. Cette législation punit pénalement toute critique concernant ces minorités.
La religion des droits de l’homme, en symbiose avec le wokisme, s’acharne contre le mâle blanc hétérosexuel occidental.
Au nom de l’égalité, le législateur et le juge ont créé une infinité de droits subjectifs qui paralysent toute politique d’intérêt général et détruisent la liberté commune, au bénéfice de libertés particulières opposées au bien commun.
L’égalité réelle pour tous procède de la tyrannie socialiste.
L’idéologie socialiste totalitaire use toujours de la rhétorique de l’égalité et du bonheur des hommes.
Elle impose à la population un style de vie égalitaire en flattant les bas instincts matériels, du pain, des jeux, du sexe, de la drogue, du foot, en agréant les dérives des minorités, conduites délinquantes, comportements socialement irresponsables, pratiques sexuelles jugées immorales.
La religion de l’égalité réelle est une idéologie d’inspiration soviétique.
La tyrannie de l’égalité réelle manifeste la perversion des idéaux de l’égalité.
Et on retrouve cette religion de l’égalité réelle dans les « démocraties » occidentales.
Les résultats de l’égalité réelle et de l’égalitarisme sont catastrophiques. Désindustrialisation. Chômage de masse. Paupérisation des citoyens.
Saccage de l’enseignement et baisse du niveau d’instruction. Destruction des peuples blancs. Division de la société.
Accroissement des inégalités de toutes sortes.
Dictature d’une oligarchie de privilégiés.
Suppression de l’égalité des droits. Justice à deux vitesses. Perte des libertés.
Contrôle idéologique de l’État. Disparition des inutiles.
Aujourd’hui, les idéologues mondialistes vouent un culte impératif à cette passion d’égalité, impossible à satisfaire.
En réalité, l’égalité est pour l’Occident un talon d’Achille, un cheval de Troie, un danger mortel.
Monsieur Bournazel, l’argument d’égalité prôné par vous-même et par les LGBTQIA+ n’est pas recevable.
Ce ne sont pas les nationalistes et les populistes qui détruisent l’idée d’égalité des droits, mais vos amis mondialistes.
Par Jean Saunier