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28/05/2024

LE COMMUNIQUÉ DE L' INSTITUT POUR LA JUSTICE !

Lisez ce message quand vous serez bien assis
 

Chère Madame, cher Monsieur, 
 

Fabrice et Arnaud sont morts le 14 mai. 

L’un était capitaine pénitentiaire et l’autre surveillant brigadier. 
 

Fabrice allait fêter les 21 ans de ses jumeaux le 16 mai. 

Arnaud, âgé de 34 ans, attendait la naissance de son premier enfant. 
 

Fabrice et Arnaud, deux Français honnêtes, travailleurs, à la vie de famille épanouie ont été abattus par le pire visage du crime. 
 

Laissez-moi vous expliquer en quelques mots pourquoi l’évasion de Mohamed Amra est encore plus grave que l’on imagine. 
 

Êtes-vous déjà passé au péage d’Incarville ?
 

Le mardi 14 mai à 10h57, une voiture bélier fonce sur le camion de transport pénitentiaire dans lequel est escorté Mohamed Amra. 
 

Quasiment au même moment, plusieurs hommes armés prennent d’assaut l’arrière du convoi. Ils tirent sur les deux véhicules de l’administration pénitentiaire. 
 

Ils blessent gravement 3 agents et en tuent 2.
 

Les assaillants sont vêtus de noirs et sont armés de fusils d’assaut semi-automatiques, des AR 15. 
 

1 minute 50 après le début de l'attaque, Mohamed Amra sort du fourgon, les assaillants mettent le feu à la voiture bélier et prennent la fuite avec lui. 
 

La voiture qu’ils ont utilisée pour s’enfuir est retrouvée brûlée. Puis, plus aucune trace des fugitifs. 
 

L’enquête a été confiée à 3 juges d’instruction qui ont déjà annoncé qu’elle serait longue. 
 

Et aujourd'hui Mohamed Amra est probablement déjà loin.

Un chef d’entreprise clandestine hors paire

 

Mohamed Amra a 30 ans, il est né à Rouen. Et tous les journalistes s’accordent à dire qu’il est bien plus dangereux que le pensait l’administration pénitentiaire. 
 

C’est le moins que l’on puisse dire. 
 

S’il a réussi à s’évader lors d’un transfèrement, c’est parce qu’il a un réseau et des moyens à la hauteur de sa criminalité. 
 

Mohamed Amra a commencé la délinquance très jeune. De 11 à 14 ans, il est mis en cause à 19 reprises pour des faits de port d’arme prohibée, vol par ruse, extorsion, violences, trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs. 
 

Mais, comme d’habitude, les affaires sont toutes classées sans suite. Sa première vraie condamnation arrive en octobre 2009, lorsqu’il a 15 ans. 
 

A partir de 2020, les condamnations pleuvent :
 

  • 3 mois de prison pour rodéo urbain,
  • 3 ans de prison pour « vol par effraction, association de malfaiteurs en vue de la commission d’un crime, extorsion par personne dissimulant son visage, destruction par moyen dangereux, vol en bande organisée ».
  • 18 mois de prison ferme pour « vol par effraction dans un local d’habitation, aggravé par une autre circonstance ». Concrètement, il est accusé d'avoir commis 7 vols entre le 13 août et le 19 octobre 2019 dans le département de l'Eure, notamment dans des supermarchés de la banlieue d'Évreux. 
     

Au moment de son évasion, Mohamed Amra totalise 13 condamnations et 2 mises en examen supplémentaires.

 

C’est déjà énorme, mais connaissant le fonctionnement de la Justice de prime abord, on se dit que Mohamed Amra est un délinquant récidiviste qui profite, comme tant d’autres, du laxisme de la justice. 

 

Il est en réalité bien plus que cela. 

 

L’office anti-stupéfiants (OFAST) le considère même comme un baron de la drogue capable d'acheminer de la drogue depuis les Antilles jusqu’à Marseille. 

 

Mohamed Amra serait en fait un chef de gang, sans foi ni loi. Un monstre engendré par le narcotrafic. 

 

Vous savez ce narcobanditisme qui a fait 47 morts à Marseille en 2023, qui brasse des milliards d’euros, et qui prolifère désormais partout en France : de Marseille à Niort, en passant par Saint-Malo et Angoulême. 

 

On impute à Mohamed Amra une importation de cocaïne par le port du Havre, il est soupçonné d’avoir commandité 2 tentatives d’assassinats et tout ça depuis sa cellule !
 

En prison, il a plusieurs téléphones et agit comme un chef d’entreprise. Il a installé dans “son bureau” une chicha et se fait livrer de la nourriture par un “jetteur” depuis l’extérieur. 
 

La belle vie en somme ! 
 

Le petit délinquant était en fait…un baron de la drogue 
 

D’après les enquêteurs, Mohamed Amra a grandi sous les radars. Le journaliste Frédéric Ploquin explique : “il y a 3 ans, il volait des ordinateurs dans les supermarchés”. 
 

Oui mais voilà, le pouvoir de la drogue est immense. Et Mohamed Amra est devenu une “comète”. Pour les policiers les comètes sont les gens “qu’on ne voit pas arriver” mais qui deviennent riches très vite grâce au trafic. Et ensuite ils règnent par la terreur. 
 

C’est exactement ce que révèlent les écoutes, entendues trop tard… 
 

Sur le coran de la Mecque, wallah, vous allez me respecter, vous êtes des fous mais je vous montrer que je suis plus fou que vous, vous vouliez voir ma chienneté, je vais vous montrer, tu vas me payer.
 

(On passera sur les invocations à Allah, devenues pratiquement systématiques et emblématiques d’une certaine catégorie de délinquants…). 
 

Écrire ces lignes me fait enrager, et j’imagine que leur lecture vous agace aussi.

La vérité sort de la bouche de Charlotte d’Ornellas
 

Car au final, le “cas” Mohamed Amra pointe TOUS les problèmes de notre système judiciaire et carcéral. La talentueuse et courageuse Charlotte d’Ornellas, amie de l’Institut pour la Justice, résume très bien les choses :
 

Mohamed Amra, c’est une impunité au-delà de l'imaginable, sans peur de rien ni personne : mais qui peut se dire réellement surpris ? Ces individus sont toujours perçus comme des victimes de la société. 19 délits commis entre 11 et 14 ans, classés sans suite. Résultat : il gère son trafic de drogue et d'armes en visio depuis sa cellule, sans peur de rien ni personne. Et qui est intervenu ? Personne.”
 

Elle enfonce le clou : “On découvre des moyens et une organisation professionnels : combien de policiers ont dénoncé une procédure pénale qui les paralyse pendant que les trafiquants s'espionnent, usent de détournements pour communiquer, balisent la voiture du voisin, filment à leur insu, achètent qui ils veulent ?
 

Et coup de grâce : “Il bénéficie d'un réseau servile ou terrorisé : l'ancienne préfète de Marseille avait donné une interview où elle affirmait, par exemple, que des enfants appelaient eux-mêmes la police par peur de leurs supérieurs. Combien de jeunes sont visés sur les points de deal, combien de rapports témoignent du rajeunissement des recrues corvéables à merci, piégées par ces criminels sans limites ?
 

Il y a de quoi être très inquiet. Etienne Blanc, sénateur LR du Rhône vient de rendre un rapport très fouillé sur le narcotrafic. 

 

L’IPJ l’a rencontré, et voilà ce qu’il nous a dit : “la France est submergée par le narcotrafic, avec « un marché criminel » dont le « chiffre d’affaires » est estimé, en fourchette basse, à 3,5 milliards par an. Avec à sa tête « des trafiquants tout aussi rationnels et ingénieux que violents et corrupteurs ».

 

La messe est dite. 

 

Mais pouvons-nous vraiment rester les bras croisés ? 

 

Tant que la Justice sera laxiste, que les délinquants, même jeunes, même pour de petits délits, ne seront pas punis, nous ne pouvons pas espérer que la situation s’améliore. 

 

C’est impossible.

 

Charles Pasqua disait “il faut terroriser les terroristes”. L’époque a bien changé puisque aujourd’hui, ce sont les criminels qui terrorisent la Justice. 

 

C’est la justice qui capitule. Et ce sont les agents pénitentiaires qui meurent. 

 

Je le répète tous les jours, je ne le dirai jamais assez et vous devez le dire autour de vous, l’inaction de l’Etat nous met en danger. 

 

Aidez-moi à faire comprendre à nos dirigeants qu’ils se trompent. Que les bons sentiments n’ont pas leur place dans le combat contre le crime. Que ce que le ministre de la Justice voit comme de l’humanisme, les criminels le voient eux comme de la faiblesse. 

 

Aidez-moi à faire comprendre à nos juges que les criminels les méprisent, qu’ils profitent d’un système qui ne les punit JAMAIS à la hauteur de leurs actes. 

 

Aidez-moi à faire comprendre à la Justice que les victimes sont les Français honnêtes. Toujours. Les gens ordinaires sans histoires. Les contribuables discrets. 

 

Alors, soyons David contre Goliath. Aidez-moi à nous faire entendre, à les faire plier. 

 

Je n’ai pas la main qui tremble en vous écrivant, mais j’ai besoin de vous. Faites un don à l’Institut pour la Justice pour m’aider à poursuivre le travail. 

 

Personne d’autre que nous ne le fera. Alors aidez-moi, faites un don, même minime, à notre association.

JE FAIS UN DON

Un immense merci d’avance,  

Axelle Theillier
Présidente de l'Institut pour la Justice

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