•  

Donbass : une défaite ukrainienne prévisible

 
  1.  

Depuis maintenant plus de trois mois, les combats font rage sur le plan militaire en Ukraine.

Mais un autre combat se déroule sur les réseaux d’information occidentaux pour tenter de nous convaincre de l’imminence d’une défaite russe sur le terrain face à la courageuse armée ukrainienne armée, équipée et entraînée par l’OTAN.

C’est d’ailleurs une caractéristique de cette guerre. Elle est conduite du côté russe sur des bases militaires et commandée par des professionnels.

Du côté ukrainien, et pour le malheur des soldats, ce sont des communicants qui prennent les décisions avec pour seul objectif de vendre un récit aux opinions occidentales.

Le problème c’est que quoiqu’en dise BHL vantant sur BFM « le moral d’acier » des troupes de Kiev, l’artillerie ça tue les soldats et ça fait gagner la guerre.

Nous avons donc été confrontés depuis le 24 février à des rodomontades ineptes. Malheureusement relayées par des journalistes incompétents et dévoyés, des experts militaires stipendiés, et des dirigeants politiques abrutis.

Nous avons essayé de notre côté de garder notre sang-froid et de fournir quelques explications à partir de l’analyse du réel.

 

Nous avons bien fait car aujourd’hui, le ton change peu à peu, puisque l’analyse de la situation sur le terrain fait apparaître que la bataille décisive pour le Donbass va probablement sceller le sort de la guerre en faveur de la Russie et des Républiques populaires du Donbass. Régis de Castelnau

***

par

La situation sur le terrain

Contrairement aux affirmations péremptoires sinon fantaisistes de certains « sociétaires » des plateaux de télévision, les Russes et leurs alliés sont en train de gagner cette guerre, en portant des coups répétés et précis contre le dispositif défensif ukrainien dans le Donbass.

Contrairement aux attentes de certains observateurs, l’approche opérationnelle russe ne consiste pas à percer le dispositif ukrainien pour ensuite se lancer dans une exploitation dans la profondeur, mais à une destruction systématique du corps de bataille ennemi par les feux.

Certains observateurs évoquent l’emploi de 500 à 600 000 obus/roquettes par jour sur l’ensemble du front et principalement dans le Donbass !

Le paysage commence d’ailleurs à changer et certaines localités ressemblent de plus en plus à des villages détruits comme on les avait connus dans les deux conflits mondiaux.

 

« Certaines unités entament ce qui s’assimile à une grève de la guerre qui n’est pas sans rappeler les mouvements d’insubordination d’une partie de l’armée française au printemps 1917. »

Depuis quelques semaines, ce phénomène s’observe également en rase campagne.

À ce pilonnage méthodique, il faut ajouter l’action quotidienne de l’aviation d’appui au sol et des missiles pour frapper les principaux points de résistance et les centres névralgiques ukrainiens (QG, dépôts, casernes, ateliers de maintenance, etc.) dans la profondeur.

On réalise alors l’ineptie de certains commentateurs qui nous annonçaient mi-mars que les Russes auraient bientôt épuisé leurs stocks de missiles et de munitions.

Depuis la mi-avril, les pertes occasionnées par un tel déluge de feu et d’acier sont estimées à 5 à 600 tués par jour.

Ce qui explique la mise en oeuvre de la quatrième vague de mobilisation de ce qui reste de forces vives à l’Ukraine pour tenir le front.

Le 1er juin, le président Zelensky a lui même reconnu la perte de 60 à 100 soldats tués et 500 blessés par jour !1.

Il est probable que côté russe les pertes soient moins importantes étant donné la destruction préalable des défenses ukrainiennes avant chaque assaut. Certaines sources officieuses évoquent un peu plus de 3000 morts au 31 mai pour les seules forces russes2.

Ce qui porterait pas extrapolation les pertes totales à 9 à 10 000. Par contre, il n’existe aucune information sur les pertes subies par les troupes des deux républiques populaires qui doivent être plus importantes puisqu’elles attaquent la zone la mieux fortifiée des défenses ukrainiennes depuis le début de l’offensive.

Sur le front, les troupes manifestent de plus en plus leur mécontentement vis-à-vis du commandement central et du pouvoir en général. Leurs protestations sont filmées et publiées sur les réseaux !

Certaines unités entament ce qui s’assimile à une grève de la guerre qui n’est pas sans rappeler les mouvements d’insubordination d’une partie de l’armée française au printemps 1917.

Elles veulent bien se battre mais pas dans de telles conditions.

Par ailleurs, loin des déclarations péremptoires et des communiqués euphoriques émis par des pseudo-spécialistes mais aussi, et c’est bien plus grave, par les différents gouvernements de l’OTAN, l’aide militaire matérielle envoyée à l’armée ukrainienne est loin d’être à la hauteur des besoins des défenseurs de Severodonetsk ou de Kharkiv.

Ces réalités, d’abord balayées du revers de la main par les supporters inconditionnels de Kiev, sont maintenant irréfutables puisqu’elles émanent des soldats ukrainiens eux-mêmes, qui postent leurs protestations sous forme de vidéos sur l’application Telegram.

Au point que même des journalistes occidentaux évoquent enfin sérieusement le sujet3.

Face à ce phénomène, le régime de Kiev avait saisi le Parlement ukrainien d’une loi (n° 7531) pour autoriser les officiers à abattre les éventuels fuyards/déserteurs ou ceux qui refuseraient de monter au front4.

Devant le scandale provoqué par ce projet, il a finalement été retiré.

Sur le plan strictement militaire, l’armée ukrainienne a inutilement érodé ses forces en lançant des contre-attaques locales au nord de Kharkov et de Kherson pour gagner quelques points dans la bataille de la communication et revendiquer une victoire contre les Russes.

Ces actions n’ont abouti qu’à qu’à de nouvelles pertes en hommes et en matériel, ce qui a facilité dans les deux cas les contre-attaques de l’armée russe qui, depuis le début de la semaine, réoccupe de la quasi-totalité du territoire abandonné aux Ukrainiens.

Par ailleurs, en s’entêtant à vouloir transformer Severodonetsk en « nouveau Marioupol », les troupes de Kiev n’ont pas d’autre choix que de la défendre à tout prix.

Pour cela, faute de réserves stratégiques, ils vont devoir redéployer une demi-douzaine de brigades postées jusqu’ici sur le flanc sud du saillant du Donbass et solidement installées derrière de puissantes fortifications.

Simplement, cette manoeuvre sur une distance de 50 à 70 km en fonction des brigades va devoir s’opérer sans couverture aérienne ce qui va limiter les déplacements à la nuit, plus courte en cette période.

 

« Zelensky évoque comme préalable le retour au statu quo ante, ce qui est totalement fantaisiste. »

Cette protection toute relative ne dissimulera pas la manœuvre aux moyens d’observations russes mais permettra peut-être à une partie des unités d’atteindre ses nouvelles positions.

Toutefois, elles n’échapperont pas à une attrition certaine avant d’affronter les unités russes.

Cela leur laissera peu de chance de succès pour stopper l’attaque ennemie contre Lysychansk, Kramatovsk et/ou Slovyansk et offrira probablement aux Russes et à leurs alliés la possibilité de passer enfin à la manoeuvre dans les grands espaces vides qui s’étendent ensuite vers l’ouest jusqu’à Dniepopetrovsk.

Le déploiement à partir des immenses dépôts russes de 800 chars T-62MV-1 modernisés et mis à la disposition des forces des deux républiques populaires semble confirmer cette hypothèse5.

 
Y a-t-il un pilote dans l’avion à Kiev ?

Face à cette situation au bord du gouffre pour le pouvoir ukrainien, il est difficile aujourd’hui de comprendre quelle est la stratégie mise en œuvre pour tenter, sinon de gagner la guerre, d’au moins contraindre les Russes à stopper leur offensive. D’un côté, le président Zelensky évoque de nouveau la nécessité de reprendre les négociations avec Moscou pour trouver une issue au conflit6.

Cependant, Zelensky évoque comme préalable le retour au statu quo ante, ce qui est totalement fantaisiste. Henry Kissinger est allé dans le même sens lors du forum de Davos, mais en soulignant que l’Ukraine devrait céder une partie de son territoire pour espérer la paix avec la Russie7.

Parallèlement sur le terrain, l’état-major ukrainien conseillé et épaulé par l’OTAN poursuit une stratégie là encore difficile à comprendre, puisqu’elle mène à très court terme à la création d’un nouvel encerclement autour de Lysyschansk/Severodonetsk qui risque très rapidement d’aboutir à la neutralisation d’environ 10 000 soldats ukrainiens.

Les conseillers britanniques de l’état-major ukrainien avaient pourtant suggéré un repli rapide de ces forces depuis le secteur au nord de Popasna pour éviter leur destruction.

Dans le même temps, les rares éléments de manœuvre tactiques sont jetés dans des contre-attaques locales au cours desquelles les Ukrainiens subissent pertes qui semblent considérables. Et dont les vidéos rendent tristement compte.

« Il faut espérer pour le peuple ukrainien que son gouvernement saura prendre les bonnes décisions le moment venu, mais le temps presse et l’opacité qui règne aujourd’hui à Kiev n’est pas de bon augure. »

Ce manque de clarté est à nos yeux synonyme de l’anarchie qui règne au sein de la direction politique et militaire ukrainienne. Cette absence de stratégie unique et centralisée n’augure rien de bon pour le sort des armes face à la puissance de l’offensive russe et on peut présager que d’ici une dizaine de jours, la bataille du Donbass se terminera par une victoire de Moscou indiscutable. Vladimir Poutine aura alors atteint un des objectifs annoncés dès le départ, celui des républiques séparatistes reconnues par la Douma russe.

Lesquelles après leur reconnaissance avaient appelé la Russie à intervenir lui fournissant le motif de droit international que celle-ci revendique aujourd’hui pour assurer la régularité de son intervention.

Après le Donbass ?

Une fois la bataille du Donbass terminée, le gouvernement ukrainien parviendra-t-il à afficher une position commune et indépendante des vues de ses soutiens otaniens pour négocier sérieusement avec Moscou et reconnaître la perte du Donbass et de la Crimée, ou, au contraire, s’entêtera-t-il à poursuivre cette guerre perdue d’avance au risque de perdre également Odessa et Kharkiv ?

Il faut espérer pour le peuple ukrainien que son gouvernement saura prendre les bonnes décisions le moment venu, mais le temps presse et l’opacité qui règne aujourd’hui à Kiev n’est pas de bon augure.

Le prix payé par les populations d’Ukraine risque de s’alourdir encore.

source : Vu du Droit

image_pdfimage_print
  1. https://news.ru/zelenskij-zayavil-o-ezhednevnoj-potere-uk...
  2. https://istories.media/2022/05/16/voina-v-tsifrakh
  3. https://www.rfi.fr/2022/05/31/guerre-ukraine-donbass-cole...
  4. https://ukranews.com/allow-killing-military-for-failure-t...
  5. https://www.forbes.com/2022/05/25/the-russian-army-is-run...
  6. https://www.voanews.com/zelenskyy-says-only-path-for-talk...
  7. https://www.nytimes.com/2022/05/25/henry-kissinger-ukrain...

 

Opération spéciale en Ukraine : 100 jours qui ont ébranlé le monde

 
 

Bilan des 100 jours qui auraient ébranlé le monde, il est clair que ce bilan du côté russe mais pas nécessairement du côté du pouvoir n’a rien à voir avec celui de nos médias qui ne savent plus comment expliquer que les Russes perdent, que Poutine est à l’agonie alors même que dans la même phrase ils sont obligés de concéder que la Russie est en train d’obtenir ses objectifs. Certes ils mentent mais leur mensonge a un sens celui de l’incompréhension de ce que ces 100 jours ont bouleversé dans l’opinion russe.

Le plus important de ce texte très critique est dans ce constat : « C’est Poutine lui-même qui a commencé. En lançant cette opération spéciale, en s’appuyant sur l’armée et le peuple, le président est allé à l’encontre de la majeure partie de l’élite russe ». L’intervieweur reconnait les erreurs initiales et les fausses estimations mais aussi ce que cela a durablement transformé dans la société russe contre les oligarques vendus. À ne pas rater, le titre fait clairement allusion au livre de Reed sur la révolution bolchevique.

On retrouve l’appel de Ziouganov à célébrer les vrais héros. Danielle Bleitrach

***

Marioupol est prise, Kherson et Melitopol sont sous notre contrôle, le « chaudron » du Donbass se referme. L’Occident est perplexe

par Sergey Aksenov.

Avec les commentaires de : Alexey Leonkov et Viacheslav Tetiokine

Le 3 juin, exactement 100 jours se sont écoulés depuis le début de l’opération spéciale de la Russie en Ukraine. Les forces armées russes, ainsi que les unités de la DNR et de la LNR, se sont battues avec acharnement pour le Donbass. L’action militaire a déjà eu de graves conséquences économiques dans le monde entier.

Selon les sociologues, 56% des Russes suivent de près l’opération spéciale. 80 % des personnes interrogées sont préoccupées par les événements en Ukraine, tandis que 77% soutiennent les actions des forces armées russes. Dans le même temps, la majorité des personnes interrogées sont convaincues que l’opération durera encore six mois à un an, voire plus.

« SP » a demandé à des experts d’évaluer les résultats intermédiaires de l’opération spéciale.

« 100 jours après le début de l’opération spéciale, nous développons l’offensive », déclare l’expert militaire Alexei Leonkov. – Nous avons libéré 224 localités. Le territoire contrôlé par les forces alliées a été multiplié par 4 ou 5 pendant cette période. Les bastions du Donbass sont méthodiquement frappés. La ville fortifiée de Marioupol a été prise.

Des milliers de combattants ont été faits prisonniers (selon certaines informations, il y en aurait 8 000 dans la seule RPD – aut.). Il y a des redditions sur pratiquement toute la ligne de contact. Il s’agit principalement de combattants de la défense territoriale, qui ont été envoyés là à la demande du commandement ukrainien.

SP : Le premier chiffre des pertes annoncé par le ministère russe de la Défense est effrayant…

– Si au début le rapport des pertes non récupérables était de 1 à 10 en notre faveur, maintenant il n’y a presque plus de pertes de notre côté, et l’ennemi perd plusieurs centaines de personnes par jour, bien que Zelensky ait dit seulement une centaine. Les pertes totales de Kiev pendant toute l’opération spéciale, selon les estimations étrangères sont de 100 à 200 mille hommes, sans compter les blessés, qui ne retourneront pas au front.

Nous avons pu réduire nos pertes en changeant de tactique. Avant de prendre une zone, il y a d’abord une reconnaissance, puis un pilonnage des positions ennemies, et seulement ensuite une offensive. Si la résistance persiste, les combattants s’arrêtent, font à nouveau appel aux tirs de suppression, et tout recommence.

À Severodonetsk, ils ont fait une démonstration magistrale. Ils ont rapidement conduit les combattants hors des limites de la ville, dans la zone industrielle de l’usine locale Azot, et les ont maîtrisés. Ils s’emparent maintenant de la ville adjacente de Lissitchansk, car elle se trouve en surplomb et les tirs sont dirigés vers les zones résidentielles depuis cette ville. Par conséquent, nous devons prendre Lissitchansk pour achever le nettoyer Severodonetsk.

SP : Dans quelle mesure les livraisons d’armes en provenance de l’étranger affectent-elles les opérations de combat ? Quel est l’état des ressources humaines de l’AFU ?

– Au début de l’opération spéciale, cette influence était forte, car depuis 2018, l’Ukraine est approvisionnée en armes. Sans les fournitures étrangères, l’Ukraine aurait été désarmée depuis longtemps. Son propre arsenal, qui était répertorié dans tous les ouvrages de référence, s’est épuisé il y a un mois. Mais les armes étrangères ne peuvent pas compenser entièrement les pertes et les besoins en armement de l’AFU.

Étant donné que ces armes sont détruites par nos soins dans les lieux de stockage, peu atteignent les lignes de front. Mais les forces armées ukrainiennes ont maintenant changé de tactique et ont commencé à frapper des objets civils et des bâtiments résidentiels avec ces armes pour tenter de les réduire en poussière. Quant à leurs hommes, la qualité de leur formation est médiocre. Ils peuvent boucher des trous pendant 2 ou 3 jours, mais ensuite ils se rendent, battent en retraite ou meurent.

Ainsi, la bataille décisive pour le Donbass, que Zelensky avait annoncée, il l’a effectivement perdue. Et il est probable qu’il perde la bataille pour l’Ukraine.

« À en juger par le début de l’opération, on s’attendait à ce qu’une partie de l’élite ukrainienne et une partie de l’AFU passent de notre côté, et à ce que nous rencontrions un soutien plus ou moins massif de la population locale », estime le correspondant militaire Dmitriy Seleznev. – Hélas, cela ne s’est pas produit. En conséquence, nous avons été obligés de nous retirer des environs de Kiev et de Tchernigov. Puis il y a eu une réinitialisation et l’opération spéciale a commencé à se développer plus lentement. C’est exact, les militaires ne peuvent pas accomplir des tâches politiques.

Maintenant la situation sur le front s’est normalisée. Mais l’Occident ne dort pas non plus. À Donetsk, où je me trouve actuellement, on peut le ressentir.

Après la livraison des obusiers américains M777, les obus ont commencé à atteindre le quartier central de la ville. Ça pourrait être pire à partir de maintenant. Des solutions radicales sont nécessaires. Le tunnel dans les Carpates a finalement été « calibré ». Nous aurions dû briser l’infrastructure du pays en guerre contre nous depuis longtemps. En passant, cela n’implique pas du tout des pertes civiles.

 

SP : Mais il y a aussi eu des succès…

– Il y a eu une opération militaire unique à Mariupol, qui a été prise par des chars. Auparavant, la ville venait toukours à bout des chars. Ils étaient coincés là-bas, ils étaient brûlés, mais ici tout a été réussi. Et ce, malgré le fait que l’ennemi disposait d’un grand nombre d’ATGM américains et britanniques. C’est le résultat de l’entraînement des unités de l’armée DNR, le fameux bataillon « somalie ». En général, cette guerre est unique. Aucune munition, même puissante, n’est épargnée. Parfois, un missile est dépensé sur un seul chasseur ennemi.

Les drones chinois sont très populaires auprès des troupes, car ils permettent de contrôler les tirs d’artillerie. Ils sont utilisés partout. On a d’abord supposé qu’ils seraient bloqués par l’EMP, mais il s’est avéré qu’ils ne bloquent rien, ainsi ils sont d’une grande utilité. En fait, la Chine est en guerre avec nous, même si elle ne le sait pas. Malheureusement, il n’y a pas eu jusqu’à présent d’unité d’état-major de ce type dans l’armée. Mais les volontaires aident.

 

SP : Vous avez rencontré des combattants des forces spéciales tchétchènes à Marioupol…

– Les Tchétchènes ont combattu au même titre que d’autres unités – marines, « Somalis » de la République populaire de Donetsk. Parfois, ils étaient en deuxième échelon, mais ils étaient aussi en première ligne. Mais ce n’est pas tout. La guerre de l’information fonctionne bien pour eux. Dans la LNR, nous avons avec peine pu surmonter les difficultés liées à l’accréditation. Dans ces conditions, nous devons faire preuve de souplesse.

Nous devons mettre plus activement en valeur nos héros. Le bilan positif de ces cent jours est que les héros qui se sont montrés brillants en 2014, 2015 sont enfin reconnus. L’attribution à titre posthume de décorations à Arsen Pavlov, « Motorola », et à son successeur au bataillon « Sparta », Vladimir Zhoga, « Vokha ». – Tout cela est très correct. Nous les avons ainsi reconnus et avons fait d’eux les héros de toute la Russie.

 

SP : L’Ukraine change lentement mais sûrement avec notre aide, et la Russie ?

– L’un des résultats de l’opération spéciale est que, bien que la réinitialisation en Russie même – la réinitialisation dont les forces gaucho-patriotiques rêvent depuis si longtemps – ait commencé, elle est au point mort. C’est Poutine lui-même qui a commencé. En lançant cette opération spéciale, en s’appuyant sur l’armée et le peuple, le président est allé à l’encontre de la majeure partie de l’élite russe. Avions-nous vraiment besoin d’une action militaire contre l’Ukraine pour commencer à vendre du gaz en roubles ?

Des changements profonds sont nécessaires pour mobiliser la société russe. Mobiliser non pas tant dans le sens militaire, mais dans le sens de soulever le pays entier, l’économie dans l’intérêt de la victoire. Une purge de l’élite est nécessaire. La situation est extrêmement grave. Ce n’est pas la Tchétchénie des années 1990. En fait, la Russie se bat contre toute l’Europe, contre l’OTAN. Tout pour le front, pour la victoire – cela devrait être notre slogan. Sinon, nous risquons de perdre le pays. C’est pourquoi nous devons tous nous serrer les coudes.

Vyacheslav Tetekin, conseiller politique principal du président du comité central du KPRF, résume : « Le modèle mondial unipolaire s’est effondré ». – C’est la principale chose qui s’est passée. Nous avions l’habitude de dire que ce modèle s’effritait parce que la Russie et un groupe de puissants pays asiatiques rejetaient l’américano-centrisme. Mais ensuite, c’était plus sur le terrain politique. Et maintenant, pour la première fois depuis la Grande Guerre Patriotique, Moscou a ouvertement défié l’hégémonie occidentale.

L’opération spéciale en Ukraine n’est pas le combat de la Russie contre l’Ukraine, mais le combat de la Russie contre la tentative de l’Occident de maintenir sa domination sur le reste de l’humanité.

Parce que l’expansion de l’OTAN, bien que dirigée extérieurement contre la Russie, est en fait une tactique néocoloniale visant à soumettre d’autres nations. Ils ont commencé par l’Europe, puis ils se sont étendus au reste du monde. Les guerres en Libye, en Afghanistan, en Syrie, en Irak font toutes partie du même processus.

Lorsque l’Occident a tenté de faire pression sur la Russie avec l’aide de l’Ukraine, il a lancé trois batailles contre nous en même temps. La première est la phase chaude dans laquelle il est en train de perdre. La seconde est d’ordre économique.

Là aussi, ses conséquences ont frappé l’Occident plus durement que la Russie. L’économie mondiale a changé, de nombreux pays ont refusé de participer aux sanctions, ce qui signifie un effondrement du système. La troisième est la propagande, dans laquelle les mensonges diffusés par l’Occident jouent contre lui.

Ainsi, un changement tectonique dans le monde est en train de se produire. La domination des États-Unis et de l’Europe a été remise en question. Le dollar perd de sa puissance et les pays passent aux monnaies nationales. La situation dans les pays occidentaux s’échauffe.

La baisse du niveau de vie, à laquelle ils ne sont pas habitués, entraînera inévitablement des troubles politiques intérieurs. La Russie, en revanche, conserve une stabilité politique et économique intérieure, ce qui indique l’échec des plans de nos adversaires.

source : SV Pressa

via Histoire et Société