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25/11/2022

QATAR / FOOTBALL : L' IRAN FAIT ENTENDRE SA VOIX........

L’Iran fait entendre la voix des femmes à la Coupe du monde

Le sport déchaîne les foules, pour le meilleur comme pour le pire.

Mais cette Coupe du monde à Doha au Qatar prend place dans un contexte géopolitique extrêmement particulier, la politique faisant de l’ombre au sport.

Depuis le début de la Coupe du monde au Qatar, plusieurs fédérations ont utilisé les différents matchs comme théâtre de protestations. Après l’interdiction par la FIFA du port du brassard "One Love" en soutien à la communauté LGBT, de nombreuses équipes ou représentants officiels ont protesté contre ces discriminations.

Mais face à la situation actuelle en Iran, alors que les femmes ont initié une révolution contre le régime des mollahs quelques semaines plus tôt, au péril de leur vie, l’équipe nationale de football a tenu à montrer son soutien.

Ce lundi 21 novembre, avant même le coup d’envoi du match qui opposait l’Iran à l’Angleterre, la Team Melli a affiché sa solidarité en gardant le silence lors de l’hymne national.

Le silence en guise de protestation ?

Dans les tribunes, une banderole rapidement retirée affichait "Women, life, freedom" (femmes, vie, liberté). Quelques semaines plus tôt, certains joueurs montraient leur soutien à la révolution en cours, quand d’autres préféraient s’abstenir ou, au contraire, se ranger du côté du gouvernement. Un ancien joueur de Persépolis, Hossein Mahini, avait été arrêté pour avoir dénoncé la violence du gouvernement sur ses réseaux sociaux.

L’entraîneur du club, lui, s’était rasé la tête en soutien à Mahsa Amini. Si d’autres équipes ont gardé le silence face aux différentes discriminations qui ont lieu au Qatar, pour Paul Dietschy, historien du football, il s’agit là d’un changement en train de s’opérer.

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"Ne pas chanter l’hymne national est une forme de dissidence" et, si ce n’est pas la première fois que des sportifs protestent, la Coupe du monde actuelle représente un "phénomène relativement nouveau de ces joueurs qui prennent position, on le voit avec les joueurs qui veulent porter le brassard LGBT".

Avant de continuer : "Rien que la question du brassard arc-en-ciel, ça entre dans une culture foot qui est assez virile, assez machiste. Il y a d’ailleurs peu de joueurs qui font leur coming-out, alors qu’il y a certainement la même proportion d’homosexuels que dans la société".

Une prise de position invisible pour le peuple iranien

Mais si le monde s’émeut du silence significatif de la team Melli, cela reste encore trop peu pour les Iraniens, qui voient ici une occasion ratée d’alerter sur la révolution actuelle. Pour Nina Scaly, fille de réfugiés politiques iraniens, les footballeurs n’ont pas pris position.

"Refuser de chanter, c’est se taire. J’aurais voulu qu’ils prennent la parole. Là, il s’agit de toute la population qui est en danger".

Car si les joueurs iraniens ont refusé de chanter l’hymne, ils avaient serré la main du gouvernement en amont, ce qui avait laissé le peuple iranien en suspens.

Était-ce "un coup de bluff pour pouvoir avoir le droit de jouer", afin de mieux dénoncer le régime ? Nina, même si elle comprend la peur des joueurs, leur reproche d’avoir eu un geste invisible "qui n’alerte pas particulièrement sur la situation" : "Ils auraient pu faire comme un joueur qui avait fait semblant de se couper les cheveux. Quelque chose de visible, quelque chose qui dénonce".

Mais si les joueurs internationaux ont montré à Emmanuel Macron que le sport pouvait être politique, Paul Dietschy rappelle les difficultés qu’ils peuvent rencontrer face à la FIFA : "La Coupe du monde, c’est des joueurs professionnels. Ils sont muselés par les contrats".`

 

Reste à voir si l’équipe prendra vraiment position avant le match contre la Pays de Galles.

 

Source :https://actu.neonmag.fr/liran

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